HomeA la unePROCES DE TEODORIN OBIANG ? : Rien n’est moins sûr

PROCES DE TEODORIN OBIANG ? : Rien n’est moins sûr


 

Dans l’affaire dite des « biens mal acquis », la  Justice française vient de clore l’instruction qui vaut à Téodorin Obiang, le fils de l’indéboulonnable président équato-guinéen, d’être inculpé en France.   Il est soupçonné de s’être frauduleusement bâti, dans l’Hexagone, «un patrimoine immobilier et mobilier estimé  à plusieurs centaines de millions d’euros ».  Autant dire qu’avec la fin de l’instruction, l’étau se resserre un peu plus autour du fils de cet «enfant gâté»  d’une des plus achevées républiques bananières du continent. Le patrimoine de ce jeune Crésus de l’épaisse forêt équato-guinéenne, donne le tournis : voitures de luxe, jet privé,  hôtel particulier  d’un luxe inouï, dit-on, dans un quartier chic de Paris,  villa à Malibu aux Etats-Unis et excusez du peu !  Si,  comme le dit Corneille,  «aux âmes bien nées,  la valeur n’attend point  le nombre des années », il y a tout lieu de penser, hélas, en ce qui concerne Téodorin Obiang,  que la valeur dont peut se prévaloir le rejeton du président Obiang Nguema, est, plus que tout,  celle d’être «fils de président » d’une république de « président Fondateur  du  Gondwana ».   Une république où il est permis à l’enfant du chef de s’amuser avec les fonds publics de l’Etat, puisque papa lui-même ne fait aucune différence entre sa tirelire et les caisses de l’Etat.  Seulement voilà, la fratrie Nguema apprend à ses dépens que l’Hexagone, ce n’est pas la forêt équato-guinéenne ; ce qui est permis en Guinée équatoriale ne l’est pas en Occident.   Un patrimoine de cette ampleur éveillera toujours des soupçons, et suscitera la curiosité  de fouineurs,  comme celle des enquêteurs français qui sont passés par des comptes d’une filiale équato-guinéenne  d’une banque française,  et celle d’autres associations anti-corruption comme Transparency  International. Heureusement   qu’elles sont toujours là, ces organisations, pour mettre à nu l’ampleur de la prédation exercée par ces dirigeants d’Afrique et leurs fistons.  Bien que l’instruction soit close,  Teodorin Obiang et ses avocats  espèrent, en tout cas, pouvoir échapper à un procès en invoquant son statut de deuxième vice-président de la République de la Guinée équatoriale.  Il faut en pleurer !

Le téléphone rouge pourrait fonctionner

Voilà donc comment le père revêt le fils du manteau de l’impunité, chez lui, pour qu’il s’amuse et que tout lui soit permis ! Nguema fils s’en sortira-t-il, du moment que les présumés crimes dont il est accusé, ont pour lieu le sol français et non le «champ de papa » ? Rien n’est moins certain. Car, on se souvient qu’en 2014, il avait accepté de renoncer à 30 millions de dollars d’avoirs aux Etats-Unis, dans le cadre  d’un accord passé entre le gouvernement américain qui le poursuivait pour corruption.  Pourquoi ce qui est possible  aux Etats-Unis, ne le serait-il pas en France où l’Elysée ne semble pas encore en avoir fini avec les rapports incestueux qu’elle a, de tout temps, établi avec les dictateurs du continent ?  Le téléphone rouge pourrait fonctionner entre le vieux et fortuné  Nguema et son homologue français…  Si donc, par extraordinaire, la Justice française décidait de se prononcer en  défaveur du renvoi devant le tribunal, du deuxième vice-président de la Guinée équatoriale, bien que la question de l’immunité de celui-ci ne résiste pas à sa mise en examen,  il faudrait croire, hélas, que la françafrique est encore passée par là.  Et cette conclusion implacable s’imposerait : on ne touche pas à un cheveu  d’un rejeton d’un roitelet africain quand il fait l’affaire de la France. Transparency International et autres peuvent toujours dénoncer les abus s’ils en ont le temps.

« Le Pays » 


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