PROMOTION DE LA PARENTE A PLAISANTERIE : Sanan et Mossé s’éclatent chez le Mogho Naaba

Une ambiance particulière a régné dans la matinée du 11 février 2017 au palais de Sa Majesté, le Mogho Naaba Baongo. En effet, les Sanan s’y sont rendus pour communier avec l’empereur des Mossé. L’initiative est de l’Association Sitoi-Lawa (A.SI.LA) et ses associations sœurs «Sanan et Mossé», qui ont voulu, par cette initiative, célébrer  les 24 heures du « Rakiré », qui signifie en langue française « parenté à plaisanterie ». A la même occasion, l’A.SI.LA a fêté le 10^e  anniversaire de sa vie associative.

 

Quand un Samo se met debout pour saluer Sa Majesté le Mogho Naaba ou encore lui apporte très matinalement une tête de chien  enveloppée dans du papier plutôt que dans un plat en terre cuite, c’est peut-être  pour lui témoigner des liens et valeurs séculaires qui existent entre les Mossé et les Sanan. Nous sommes à la 4^e édition des 24 heures du « Rakiré »  qui signifie en langue française « parenté à plaisanterie ». En effet,  une fois de plus, les Sanan se sont déportés, dans la matinée du 11 février dernier, chez Sa Majesté le Mogho Naaba Baongo à Ouagadougou, pour « s’éclater » avec leurs parents à plaisanterie. Entre  sketch, danse, discours, lutte, remise de présents, animation musicale et humoristique,  les Sanan du Nayala et du Sourou ont présenté  à leurs  parents à plaisanterie qu’ils qualifient d’« esclaves », leurs valeurs culturelles. L’initiative est de     l’Association Sitoi-Lawa (A.SI.LA) et ses associations sœurs «Sanan et Mossé».  En plus de la célébration des    24 heures du « Rakiré », l’A.SI.LA qui signifie « laisse tout à Dieu », a fêté ses 10 ans d’existence.  Pour  les membres de cette association, l’objectif de cette manifestation est de sauvegarder les valeurs culturelles aux fins de renforcer la cohésion sociale entre les communautés, par le jeu des alliances. Car, ont-ils estimé, le Rakiré  est gage d’interpénétration et de paix sociale dans notre pays. De l’avis de la présidente de l’Association Sitoi-Lawa, Suzanne Paré, son association était au départ celle des dolotières, mais aujourd’hui elle est composée de femmes du secteur informel. Elle a ajouté que son association  « œuvre à l’entraide, à la solidarité et à la promotion de ses membres pour la résolution de leurs problèmes, en réalisant des activités génératrices de revenus. La finalité de l’association est d’améliorer les conditions de vie de ses membres ». A entendre Suzanne Paré, le fait d’avoir de bonnes conditions de vie suppose un cadre de vie paisible, un environnement sain et un pays stable. « C’est pourquoi  nous disons que chacun, à son niveau, doit faire la promotion de la  parenté à plaisanterie, car il n’est pas rare de voir à la télévision ou d’entendre à la radio, des cas de conflits liés à l’ethnicité, à la religion, qui émaillent le monde. Grâce à la plaisanterie, nous échappons à ce fléau et elle doit être un crédo aussi bien individuel que collectif », a-t-elle confié.  La présidente de l’A.SI.LA a exprimé la volonté de son groupe de magnifier la parenté à plaisanterie.  « Nous en avons fait un cheval de bataille afin que nos enfants sachent que la flamme du Rakiré  ne doit jamais s’éteindre », a-t-elle soutenu. Après avoir demandé à Sa Majesté de plaider auprès du gouvernement pour que celui-ci institue une journée nationale dédiée à la parenté à plaisanterie, la présidente a salué  Sa Majesté, le Mogho Naaba Baongo, pour son soutien constant à l’organisation de la journée du Rakiré  et pour sa disponibilité.  Pour le Directeur régional de la Culture, des arts et du tourisme du Centre, le Dr Mahamoudou Oubda, représentant le ministre en charge de la Culture, la parenté   à plaisanterie est une valeur sûre de notre culture qui permet aux ethnies du Burkina Faso de se comprendre, de vivre en paix et en symbiose. « C’est une valeur qui permet aussi de ramener l’entente après une dispute ou une guerre.  C’est une valeur sécrétée par nos ancêtres pour établir la cohésion sociale et le vivre-ensemble. Et pour nous, c’est une valeur à préserver et à transmettre à notre progéniture », a lancé Dr Oubda. Ce dernier a salué la tenue de cette journée de Rakiré  et révélé que le ministère qu’il représente,  est en train de mener une réflexion   à ce sujet.

 

Florence DIARRA

(Stagiaire)