HomeA la uneQUARTIER SAMANDIN DE OUAGADOUGOU

QUARTIER SAMANDIN DE OUAGADOUGOU


Dans la matinée d’hier 18 mars 2020, nous apprenions que la gare de la Société de transport Aorèma et frères (STAF) dans le quartier Samandin, au niveau du Théâtre populaire, était en train d’être vidée de tout son contenu. Aussitôt informés, nous nous sommes rendus sur les lieux pour constater de visu ce qu’il en était exactement. Mais bien avant d’atteindre la gare proprement dite, à quelque 20m, l’on aperçoit des éléments de la gendarmerie postés tout au long enjoignant les usagers de la route à continuer leur chemin. Impossible de stationner devant ou en face de la gare.

Que s’est-il passé à la gare STAF située au niveau du Théâtre populaire de Ouagadougou ? En tout cas, la question mérite d’être posée étant donné que nous n’avons pu obtenir les informations sur le fond du problème. Une chose est sûre, tous ceux ayant emprunté la voie du Théâtre populaire dans la journée d’hier, ont dû constater que ladite gare a été totalement vidée de tout son contenu. L’ambiance était toute particulière à notre arrivée aux environs de 10h. Cet endroit qui grouillait de monde habituellement à cause des nombreux voyageurs, a été pris d’assaut par des gendarmes postés tout le long de la gare. Certains éléments n’hésitaient pas à enjoindre les usagers curieux qui s’arrêtaient pour comprendre ce qui se passait, à continuer leur route. Pas question de s’arrêter un seul instant devant la gare ou en face, sans être interpellé par les gendarmes. Ceux qui désiraient voyager et s’arrêtaient pour comprendre ce qui se passait, ont été invités à se rendre à la gare STAF de Gounghin. A l’entrée, à gauche, plusieurs motos étaient stationnées et certaines d’entre elles étaient tellement poussiéreuses que l’on peut affirmer, sans se tromper, qu’elles y ont passé plusieurs années sans avoir été touchées. A l’intérieur, des jeunes font des va-et-vient, transportant meubles (tables, chaises, etc.) et autres matériels pour les déposer juste à l’entrée de la gare. A un moment donné, un camion benne arrive et les jeunes commencent le chargement. Pas question de s’approcher ni d’arracher une quelconque information. Nous nous dirigeons vers les vendeurs installés en face de la gare.

Des commerçants mécontents

Notre premier interlocuteur est un mécanicien. Nous lui demandons s’il avait quelques informations sur ce qui était en train de se passer. Mais il nous répond qu’il n’en savait rien. « Quand je suis arrivé le matin, j’ai constaté une forte présence de gendarmes. Je ne sais pas ce qui se passe vraiment », a-t-il dit. A la question de savoir si la gare a fonctionné correctement la veille, il nous dira que jusqu’à ce qu’il quitte son lieu de travail à 19h passées, il n’y avait rien. Tout se passait normalement, comme à l’accoutumée. Ce n’est que le matin qu’il est arrivé trouver cette scène. A peine a-t-il fini de s’exprimer qu’une dame, une vendeuse d’eau glacée et de jus, s’approche et lance ceci en langue mooré : « Je ne suis pas du tout contente de ce qui est en train de passer. Les voyageurs sont nos clients. Si on ferme cette gare, je vais m’en sortir comment ? J’ai deux enfants et c’est ici que je viens me débrouiller pour que nous ayons à manger. S’ils ferment la gare, comment allons-nous vivre ? ». Comme quoi, ce ne sont pas les travailleurs ou les voyageurs qui s’en mordront les doigts, il y a aussi tous ceux qui mènent des activités lucratives dans la zone. Aux environs de 12h, nous décidons de nous rendre à la gare STAF de Gounghin dans l’espoir de rencontrer au moins un interlocuteur, en l’occurrence le PDG de la compagnie. Au niveau du secrétariat de l’administration, nous donnons la raison de notre présence et demandons à rencontrer le premier responsable. Mais l’on répondra que le patron « est en réunion en ce moment, donc ne peut pas vous recevoir. Revenez après ». Revenir à quelle heure exactement ? Demandons-nous. « Demain », nous répond-on sèchement. Selon des sources, les gendarmes présents sur les lieux portaient « assistance à un huissier exécutant une  décision de justice sur un contentieux sur certaines installations de la gare ». Il faut noter que les prises de vue nous ayant été interdites par les Forces de l’ordre, il a fallu trouver des stratégies pour en avoir quelques-unes.

Colette DRABO


Comments
  • Le problème pour notre administration est qu’elle est pathétique. Comment voulez vous menez une opération de ce genre sans informer le public,les potentiels utilisateurs de cette gare. Non content de cela vous refusez de donner à la presse la moindre information. Si les gens interprètent on les accusent de diffuser de fausses informations.

    22 mars 2020

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