HomeA la uneRAVAGES DE LA DENGUE : C’est la prévention qui a manqué le plus !

RAVAGES DE LA DENGUE : C’est la prévention qui a manqué le plus !


 

Du swahili « denga », on la définit comme une arbovirose, c’est-à-dire une maladie infectieuse, transmise par un moustique, qualifié de Tigre. Elle est caractérisée par un symptôme grippal  et une éruption cutanée. L’on n’a pas besoin de se triturer les méninges, si c’est une devinette pour dire Eurêka, j’ai trouvé, c’est la dengue. Et l’on comprend pourquoi. En effet, cette pathologie est en train de sévir au pays des Hommes intègres. Les chiffres officiels font état d’une dizaine de morts et de plusieurs malades infectés en traitement dans nos formations sanitaires. La maladie est d’autant plus redoutable qu’elle est due à un moustique qui se délecte du sang des hommes le jour. Ce qui en rajoute à la psychose qui est en passe de s’emparer des Burkinabè, c’est qu’en plus du fait que cette maladie tue, elle n’a pas jusqu’à présent de traitement. La prise en charge des malades qui en souffrent, consiste, de ce fait, à en traiter les symptômes. D’ailleurs, l’on peut se demander par quelle acrobatie les agents de santé passent pour poser avec précision le diagnostic, puisque les réactifs qui auraient permis de le  faire manquent cruellement au niveau des structures sanitaires de l’Etat. Malgré tout, le premier responsable de la Santé des Burkinabè, Smaïla Ouédraogo, trouve moyen de dire haut et fort que la dengue est une maladie bénigne, c’est-à-dire en français courant, sans conséquence grave. Cette manière, on ne peut plus troublante, de qualifier la dengue, s’apparente à une maladresse de langage au regard des nombreux morts qu’elle a déjà occasionnés. Subséquemment, cette sortie du ministre peut amener les Burkinabè à banaliser la dengue au point de ne pas en faire une préoccupation. Et pourtant, la réalité est là, implacable : les ravages continuent et nos centres de santé ne savent plus où donner de la tête face à l’afflux des malades. Cela dit, si on en est arrivé à cette situation d’épidémie, c’est que quelque part, ceux qui sont habilités à sonner le tocsin à l’effet de circoncire le mal pendant qu’il est encore temps, ont failli.

Il ne faut pas attendre que le péril soit en la demeure avant de commencer à s’agiter

Et cette défaillance se situe à plusieurs niveaux. L’on peut d’abord relever un manque criard de volonté d’assainissement des endroits susceptibles de favoriser le développement de ces fameux moustiques Tigre. De par le passé, l’on assistait de temps à autre à un traitement de ces zones par des moyens chimiques. Même si ce n’était pas la panacée, ce genre de mesures contribuaient à réduire les risques de contracter certaines maladies infectieuses, notamment le paludisme qui, on le sait, tue plus que le Sida. Le comble de l’indignation, c’est que dans les enceintes même de la plupart de nos formations sanitaires, il n’est pas rare d’observer l’existence d’endroits qui s’apparentent à de véritables bouillons de culture pour les moustiques. Et l’on évoque toujours le manque  de moyens pour justifier cet état de choses. En réalité, il ne s’agit ni plus ni moins pour les premiers responsables de ces structures, que d’un refus délibéré d’assumer pleinement leurs responsabilités. Dans ces conditions, l’on a beau inonder ces derniers de moyens, la probabilité est forte que les tendances ne soient pas inversées. La deuxième défaillance est liée à un manque de sensibilisation des populations en amont, de sorte à les amener à promouvoir les bonnes pratiques. Une telle démarche pédagogique aurait pu éviter que la dengue ne prenne l’envergure qu’elle a aujourd’hui. La troisième défaillance est à lier au manque de réactifs dans les formations sanitaires étatiques. Pendant ce temps, on n’en trouve à profusion dans les cliniques privées. Si nous étions dans un pays où les citoyens étaient exigeants par rapport à leurs droits, nul doute que le gouvernement, notamment le ministre de la Santé et l’ensemble de son staff,  seraient poursuivis devant les tribunaux pour homicide involontaire. Bref, l’on peut décrypter les ravages causés par la dengue comme ceci : c’est la prévention qui a manqué le plus. Et l’on sait que dans le domaine de la santé, plus que dans tout autre domaine, cela, plus qu’une  faute, est un crime. C’est pourquoi aujourd’hui plus que jamais, la rupture doit s’opérer. L’on doit d’autant plus aller dans ce sens que les  risques liés à la méningite se profilent déjà à l’horizon. Il ne faut donc pas attendre que le péril soit en la demeure avant de commencer à s’agiter de manière effrénée dans tous les sens, à la recherche de solutions. Car, ne dit-on pas que mieux vaut prévenir que guérir ? Cet adage a tout son sens dans le domaine de la santé.

Sidzabda


Comments
  • Je l avais écrit dans un article sur Facebook. Dans ce pays on ne devance jamais le danger! On attend, on regarde, on se bat pour ses propres interjeté plutôt qu à chercher à protéger la population. Les cubains ont mené une opération de pulvérisation des lieux propices à ces cas, leur temps est fini et ils sont partis. Quelle a été la politique de relève de notre État? Rien! Nous attendons toujours que les autres viennent faire le travail pour nous. Ce chiffre d une dizaine de mort est faux. Honteux!!!!

    15 novembre 2016

Leave A Comment