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RECONCILIATION EN COTE D’IVOIRE


« Le président Alassane Dramane Ouattara (ADO) recevra Laurent Gbagbo le 27 juillet prochain au palais de la présidence ». C’est, du moins, ce qu’a déclaré, hier, 21 juillet dernier, le porte-parole de la présidence, Amadou Coulibaly, qui précise par ailleurs que les deux hommes ont eu un « contact téléphonique » en début du mois de juillet. Près de dix ans après s’être combattus pour le pouvoir dans les conditions que l’on sait, les deux frères ennemis ivoiriens veulent tourner la page pour s’inscrire résolument dans le processus de réconciliation nationale que les uns et les autres appellent de tous leurs vœux. C’est le lieu donc de saluer cette disposition d’esprit, tout en espérant que les Ivoiriens, au-delà de toutes considérations, accepteront de faire la paix et cela, afin de mettre fin à la fracture sociale toujours manifeste née de la violente crise post-électorale de 2010-2011 qui avait laissé près de 3 000 morts sur le carreau. Ce n’est pas impossible, pour autant que tous les acteurs fassent preuve de bonne foi en évitant de ressasser le douloureux passé qu’a connu la Côte d’Ivoire.

 

Il faudra que leurs ouailles respectives s’inscrivent dans la logique du pardon et de la tolérance

 

 

Or, c’est à ce niveau que pèchent certains partisans de l’ex-président Laurent Gbagbo, qui continuent  de s’illustrer par des discours haineux quand ils n’accusent pas parfois l’autre camp d’être à l’origine de tous les péchés… de la Côte d’Ivoire. En tout cas, on espère que la rencontre entre ADO et Laurent Gbagbo qui se vouaient une haine viscérale, tracera la voie à la réconciliation nationale dans un pays ou la méfiance de l’autre est la chose la mieux partagée. Il faudra donc que leurs ouailles respectives s’inscrivent dans la logique du pardon et de la tolérance, deux valeurs cardinales qui constituent le ciment de la cohésion sociale. Ce faisant, il faut éviter les sorties primesautières qui ne feront que raviver les tensions et exacerber les clivages dans un pays où l’appartenance communautaire semble bien plus importante que l’appartenance à un  même pays ; en témoigne la fracture béante entre le Nord et le Sud. Mais tout cela, il faut avoir le courage de le dire, n’est que l’œuvre des hommes politiques qui, souvent en mal d’inspiration, n’hésitent pas à surfer sur la fibre ethnique pour pouvoir atteindre leurs objectifs.

 

 

B.O


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