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RECONCILIATION NATIONALE : Pour Alain Zoubga, la justice ne devrait pas être un préalable


Le parti l’Autre Burkina/ Parti pour le socialisme et la refondation (PSR), après avoir tenu son 2e congrès ordinaire à Ouagadougou, le 5 février 2017, a échangé avec les Hommes de médias. Une occasion qui a permis aux responsables dudit parti de revenir sur le thème de leur rencontre : « Quelle réconciliation nationale pour le Burkina de demain ? »

 

L’Autre Burkina/Parti pour le socialisme et la refondation (PSR) s’est penché sur la question de la réconciliation nationale lors de son 2e congrès ordinaire, tenu à Ouagadougou. Pour le parti, si la réconciliation doit traduire une volonté de chercher une solution apaisée au problème social, rejetant de ce fait les voies d’affrontements, alors il serait important d’éviter des démarches tendant à imposer une seule vision de la question. En effet, selon Alain Zoubga, président du parti, en considérant que c’est à l’issue des grands procès que le processus pourra commencer, l’on s’enferme dans la logique de ceux qui considèrent que tant que certains ne seront pas jetés en prison, il n’y aura point de réconciliation possible.  « Certes, la justice est l’élément clé du processus, mais elle n’en est qu’une partie car, la réconciliation est un acte fort des cœurs qui permet de pardonner son prochain, même transformé en diable », a-t-il fait remarquer. La résolution, pour l’Autre Burkina/PSR, pour une réconciliation véritable est donc la recherche d’une solution apaisée, en refusant tout conflit. Pour cela, deux positions extrêmes sont à éviter, de l’avis du parti. Il s’agit, d’abord, a lancé Alain Zoubga, de celle qui considère qu’il suffit au chef de l’Etat de signer le décret magique invitant tout le monde à la réconciliation pour que les uns et les autres soient réconciliés. Il faut également, a-t-il ajouté, éviter celle qui exige d’abord et avant tout que les coupables paient leurs méfaits et forfaits avant que l’on ne parle de réconciliation. A l’entendre, une telle situation s’apparenterait à de la pitié et non à un pardon véritable. « C’est un processus, et les actions doivent se suivre. Là où il y a divergence, c’est lorsque certains disent que pour le moment, il n’est pas question de parler de réconciliation nationale sans la justice. Il faut que tous les éléments soient enchaînés », a estimé Alain Zoubga. D’ailleurs, a-t-il poursuivi, le processus a déjà commencé car on en parle à tous les niveaux et il est grand temps que le chef de l’Etat s’en mêle afin de déclencher les autres actions et amener le processus à un palier supérieur. Un processus, selon L’Autre Burkina/PSR, doit également concerner tous les acteurs de la vie sociopolitique. « Depuis la lutte anticoloniale, il y a eu des méfaits et la IVe république focalise toutes les haines de ce pays. Alors que ce sont les mêmes qui sont au pouvoir actuellement. Ils ont donc besoin de se faire pardonner car  ce n’est pas parce qu’ils sont assis là-bas qu’ils sont en position de force », a indiqué Alain Zoubga. S’agissant de sa participation à la CODER, Alain Zoubga a rappelé que sa position était claire. « Nous avons suspendu notre participation à la CODER et au niveau du congrès, nous sommes arrivés à la conclusion que nous n’avons plus de place à la CODER », a-t-il conclu.

 

Adama SIGUE

 

 

 

 

La recommandation du parti sur la réconciliation nationale

 

Considérant les tendances d’évolution actuelles de la situation nationale ;

Considérant les différentes prises de position et les contributions pertinentes de nombreuses forces politiques et sociales dont celles de l’opposition politique sur la question centrale de la réconciliation nationale ;

Conscient de la nécessité d’imprimer un leadership politique fort pour faire aboutir le processus national ;

Considérant les prérogatives dévolues au chef de l’Etat seul à même  d’exercer ce leadership tant espéré ;

Prenant en compte le rôle et la place du CFOP en tant qu’institution de la république ;

Nous, participants au travaux du 2e congrès ordinaire de l’Autre Burkina/PSR tenu à Ouagadougou ;

Demandons respectueusement au chef de file de l’opposition, en sa qualité de porte-parole reconnu et au nom des forces de changement, de porter officiellement auprès du chef de l’Etat, la demande politique d’une réconciliation des fils et filles du pays ;

Invitons toutes les autres forces de la vie politique nationale à se joindre aux efforts du CFOP pour une réconciliation nationale véritable.

 

Source : Dossier de presse


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