RECONCILIATION NATIONALE : Pr Albert Ouédraogo pour le recours à la méthode traditionnelle  

 

Le 22 décembre 2016, au palais de la culture Jean Pierre Guingané à Ouagadougou, le Pr  Albert Ouédraogo a animé une conférence publique sur la réconciliation nationale, initiée par la Coalition pour la démocratie et la réconciliation nationale (CODER). C’était en présence de personnalités politiques, de chefs coutumiers et de nombreuses personnes venues se ressourcer.

 

« La figure de Wemba ou le sens de la grâce royale chez les mossé ». C’est le thème qui a guidé la conférence publique animée par Pr Albert Ouédraogo, le 22 décembre 2016, au palais de la culture Jean Pierre Guingané à Ouagadougou. Initiée par la Coalition pour la démocratie et la réconciliation nationale (CODER), la conférence a démarré  autour de 16h 30 mn. Ce, après avoir exécuté l’hymne national du Burkina Faso, observé une minute de silence en mémoire des 12 soldats tués le 16 décembre 2016 à Nassoumbou et fait une prière en faveur de la paix pour le pays des Hommes intègres. A travers cette conférence, Pr Albert Ouédraogo a démontré comment les valeurs traditionnelles peuvent contribuer à la réconciliation et à l’unité nationales, par la figure de « Wemba ». La Wemba, selon les propos de Pr Albert Ouédraogo, est une figure de la tradition des mossé qui consiste à ce qu’une femme soit la seule, capable d’intercéder auprès du roi pour demander la grâce royale. « Vous savez, dans la société traditionnelle, le roi était à la fois de l’Exécutif, du Judiciaire et même du Législatif. Donc, lorsqu’il jugeait et condamnait certaines personnes à mort, il n’y avait pas de recours. Le seul recours possible était la Wemba qui vient et qui implore la grâce du Roi et le Roi a l’obligation de donner une suite favorable à cette grâce », a-t-il expliqué.  Pour lui, l’on ne peut pas vivre ensemble sans conflit et « la justice n’est pas une finalité, mais un moyen pour atteindre un but ». En  outre, Pr Albert Ouédraogo a laissé croire que la Wemba est une  figure emblématique particulière que  la société moderne n’a pas. Car, selon lui, la société moderne  a une justice souvent punitive et vindicative qui sait sanctionner, mais qui ne sait pas réconcilier. Donc, la question est de savoir ce qu’il faut faire au-delà de la justice.  La conférence du jour est donc  une manière, selon les mots du conférencier, de se replonger dans « les racines » afin de s’inspirer de la Wemba. Quant à Ablassé Ouédraogo, président de la CODER, il a laissé entendre que cette conférence s’inscrivait dans les missions de la coalition qui fait de la réconciliation nationale son cheval de bataille. Par conséquent, ils envisagent trouver un éminent conférencier dans les 12 autres régions du Burkina Faso, pour  organiser cette conférence et  pouvoir expliquer comment l’on réglait les problèmes et les conflits dans chaque ethnie du pays. Il a, par ailleurs, invité le Président du Faso à initier dans un bref délai un dialogue inclusif, pour une réconciliation nationale.

Casimir Abatidan NASSARA (Stagiaire)