HomeOmbre et lumièreRECRUTEMENT ANNONCE DE PROFESSEURS POUR LE SECONDAIRE : Pourvu que la qualité soit au rendez-vous

RECRUTEMENT ANNONCE DE PROFESSEURS POUR LE SECONDAIRE : Pourvu que la qualité soit au rendez-vous


Le Conseil des ministres, en sa séance du mercredi 14 juin dernier, a marqué son accord pour le recrutement de 3150 professeurs pour l’enseignement secondaire au titre de l’année 2017. Ces derniers seront répartis selon les besoins exprimés dans les disciplines de l’enseignement général et de l’enseignement et la formation techniques et professionnels. Il faut rappeler que ce recrutement s’inscrit dans le cadre de la  mise en œuvre du Programme emplois-jeunes pour l’Education nationale (PEJEN). Ce programme, mis en route en 2016, prévoit le recrutement et le déploiement sur 5 ans, d’au moins 16 000 jeunes détenteurs de diplômes post-baccalauréat. Pour être plus précis, les postulants doivent avoir au moins un niveau de formation universitaire BAC+2. La cerise sur le gâteau, si l’on peut s’exprimer  ainsi, c’est que les participants à ce programme auront la possibilité, au bout de 3 années de service effectif, de postuler à l’intégration dans la Fonction publique. Il convient  d’emblée de saluer à sa juste valeur cette initiative qui, faut-il le souligner, est à sa deuxième année d’exécution. Cette appréciation est motivée par les principales raisons suivantes. D’abord, c’est une mesure qui participe de la lutte contre le chômage des jeunes titulaires de diplômes universitaires. Et l’on n’a pas besoin forcément de statistiques pour illustrer le fait que leur nombre est exponentiel. De ce fait, leurs chances d’intégrer l’administration publique ou le privé s’en trouvent réduites, surtout par  ces temps de morosité économique. De ce point de vue,  le PEJEN vient à point nommé et l’on ne doit pas manquer de féliciter le gouvernement. Le deuxième élément qui permet de saluer l’introduction du PEJEN, est qu’il est un moyen de nature à combler le grand et récurrent déficit de professeurs au secondaire. Les disciplines où le phénomène est prononcé sont notamment les mathématiques, les sciences physiques et les sciences de la vie et de la terre. Il faut ajouter à celles-ci, les disciplines spécifiques à l’enseignement technique et  à la formation professionnelle.

 

Le Burkina risque de traîner pendant longtemps encore le manque chronique de professeurs dans certaines disciplines

 

Le mal est tellement profond à ces deux niveaux que les établissements qui manquent cruellement de professeurs de ce profil, foisonnent. Les collèges et lycées les plus affectés sont notamment localisés dans les zones rurales ou semi-rurales. Et cela hypothèque considérablement les chances de réussite scolaire de bien des apprenants de ces localités. Il suffit pour s’en convaincre, de comparer les résultats aux examens scolaires de ces établissements avec ceux des lycées et collèges des grandes villes du pays qui ont le privilège d’être pourvus de professeurs, très souvent expérimentés, dans les disciplines citées plus haut. Franchement, dans certains cas, c’est le jour et la nuit. La vérité est que les recalés des établissements qui manquent de professeurs dans toutes les disciplines notamment à dominante scientifique, sont victimes de concurrence déloyale. Mais pour résoudre ce problème, il ne s’agit pas de recruter à tour de bras des professeurs de niveau bac+2, mais plutôt de faire en sorte que les participants du programme bénéficient, avant d’être employés dans les classes de formation, en transposition didactique et en pédagogie. Car, l’on peut avoir un parchemin universitaire et se révéler être un piètre enseignant si les connaissances académiques ne sont pas bonifiées par un savoir, un savoir-faire, et en savoir-être d’ordre professionnel. Certes, il est prévu un badigeon didactique et pédagogique aux participants du programme, mais cela pourrait être une goutte d’eau dans la mer par rapport aux qualités  dont devraient disposer un bon enseignant. Déjà, l’on peut faire le constat que même certains enseignants qui ont bénéficié d’une formation initiale arrivent difficilement à transmettre la connaissance à leurs apprenants, selon les règles de l’art. Une autre inquiétude liée au PEJEN porte sur le recrutement de professeurs, notamment dans les disciplines à dominante scientifique (mathématiques, sciences physiques et sciences de la vie et de la terre). L’on peut se poser la question de savoir si le vivier existe et au cas où il existerait, si les étudiants qui ont le profil seront intéressés par l’offre. L’on peut en douter. En effet, au lancement du programme en 2016, les postulants pour dispenser ces disciplines étaient rares comme les larmes d’un chien. En tout cas, ils pourraient tenir dans une cabine téléphonique. Cela devrait interpeller les autorités et les  amener à revoir leur copie. On pourrait par exemple leur suggérer de mettre en place  une politique de discrimination positive de sorte à motiver les étudiants de ces filières à opter pour la fonction enseignante. Dans le temps, il y avait cette formule à l’IMP (Institut des maths physiques) de l’université de Ouagadougou. De manière générale, l’on peut plaider pour une grille salariale motivante pour les enseignants. Car, au rythme ou vont les choses, le Burkina risque de traîner pendant longtemps encore le manque chronique de professeurs dans certaines disciplines. De tout ce qui précède, l’on peut saluer le recrutement annoncé de professeurs pour le secondaire, tout en souhaitant que la qualité soit au rendez-vous.

 

Sidzabda


Comments
  • Bonjour
    je suis algérien,professeur de sciences physiques de longue date très expérimenté;ayant travaillé dans les lycées algériens et aussi à l’école française de sanâa Yémen et pour le compte du programme boursier de TOTAL .Est ce possible d’être recruté en tant que tel au Burkina.
    Bien à vous

    21 janvier 2018

Leave A Comment