HomeA la uneREELECTION CONTESTEE DU PRESIDENT EDGAR LUNGU : L’opposition zambienne montre la voie à suivre

REELECTION CONTESTEE DU PRESIDENT EDGAR LUNGU : L’opposition zambienne montre la voie à suivre


A peine les résultats de la présidentielle zambienne ont-ils été rendus publics qu’ils font l’objet de contestations. En effet, le Parti uni pour le développement national (UPND) du candidat Hakainde Hichilema, battu avec un peu plus de deux points, annonce qu’il contestera la victoire de son rival, Edgar Lungu, réélu avec moins de 50,3% devant la Justice  zambienne. « Nous allons porter cette affaire devant la Justice (…) pour contester les résultats de l’élection car, nous avons des preuves de manipulation des chiffres », a déclaré devant la presse Jack Mwiimbu, un cadre du parti de l’UPND. Peu avant, c’est le candidat Hichilema himself qui, dans la nuit de dimanche à lundi,  critiquait déjà la lenteur du dépouillement, accusant le pouvoir sortant de vouloir truquer les résultats. En tout cas, en attendant que les résultats proclamés par le président de la Commission électorale zambienne soient validés par les juridictions compétentes, on fait le constat qu’aucun des deux candidats donnés favoris à la présidentielle, n’a démérité. La preuve est que le président Edgar Lungu qui bénéficie de la prime au sortant, l’a emporté d’une courte tête, l’écart étant de deux points seulement, entre lui et son adversaire. Même si le perdant annonce qu’il contestera la réélection du président sortant qui, rappelons-le, avait accédé à la magistrature suprême en janvier 2015 après une élection anticipée, on peut d’ores et déjà se féliciter de l’esprit républicain qui a prévalu pendant et après le scrutin. Car, ce n’était pas gagné d’avance, surtout après une campagne électorale tendue et émaillée de violents affrontements, entre les deux principaux partis, qui, au bas mot, auront laissé trois morts sur le carreau, sans compter les nombreux blessés. Sous d’autres cieux, plutôt que d’user des voies de recours légales pour faire entendre sa cause, le candidat malheureux en aurait rajouté en appelant ses ouailles à descendre dans la rue pour contester par tous les moyens les résultats finaux, au risque de plonger le pays dans le chaos.

La Justice zambienne doit trancher en toute indépendance

Au lieu de cela, l’opposition zambienne s’est montrée responsable en annonçant qu’elle contestera les résultats de la présidentielle devant les tribunaux. C’est tout à son honneur. Elle montre par là la voie à suivre à bien des opposants africains qui, parfois à court d’arguments, ruent dans les brancards après les élections. Mais, comme on le sait, c’est ceci qui pourrait expliquer cela. Car, ce qui est vrai à Lusaka ne l’est pas forcément à N’Djamena ou à Kinshasa, où les désirs du satrape valent loi. Autrement dit, si la Justice zambienne peut, en toute impartialité, se prononcer sur les résultats du scrutin présidentiel, tel n’est pas forcément le cas des républiques bananières où  le juge constitutionnel , envers et contre tous, cherche à s’attirer les bonnes grâces du prince régnant. Conséquence : la subjectivité prend le pas sur l’objectivité, si fait que la méfiance finit par s’installer entre les adversaires politiques. C’est pourquoi la Justice zambienne qui joue là sa crédibilité, doit trancher en toute indépendance.

B.O.


Comments
  • Les opposants des autres pays aussi connaissent la voies de recours légales. Seulement ils sont contraints par la force des choses à faire confiance à la rue plutôt qu’à une justice aux ordres. Je vous met à défit que l’opposant Zambien a choisi la voie légale mais quelque soit les preuves qu’il soumettra à l’appreciation de la justice, il n’aura pas de reparation. La justice, partout sous le ciel, porte toujours les empreintes du prince.

    16 août 2016

Leave A Comment