HomeA la uneREGLEMENT DES FACTURES IMPAYEES DES MEDIAS : A-t-on pompé l’air au Premier ministre ?

REGLEMENT DES FACTURES IMPAYEES DES MEDIAS : A-t-on pompé l’air au Premier ministre ?


A propos des créances des médias vis-à-vis de l’Etat, le  Premier ministre qui était face à la presse, le lundi 19 juin dernier, a réagi à la réponse d’un journaliste qui voulait savoir où on en est avec le règlement de ces factures impayées : «Des instructions ont été données pour que la dette soit rapidement apurée. Mais il y a eu des difficultés car la plupart de ces dettes n’étaient pas documentées. Or, il faut que les documents y relatifs soient disponibles ». Mais s’agissant des  « dossiers documentés, ils  ont tous été payés », a martelé le chef de l’Exécutif burkinabè.  Des propos qui ont certainement sifflé dans les oreilles de bien des responsables de médias burkinabè, tant la surprise a été grande.

 

Il n’y a toujours rien de concret

 

En vérité,  depuis la rencontre que Paul Kaba Thiéba a eue avec les responsables de médias, en mi-mai dernier, à l’issue de laquelle il s’était engagé à apurer toute la dette «d’ici à deux semaines», les lignes n’ont pas bougé.  Pour autant qu’on puisse parler d’avancée, elle se résume, pour ce qu’on sait, à des « protocoles d’accord pour l’apurement de ces factures », parvenus à plusieurs médias pour signature.  Pour le reste, encore rien de concret, comme le confirment bien des journalistes joints par téléphone, qui ne savent pas de quel paiement parle  le chef de  l’Exécutif burkinabè. Doit-on croire que la signature de protocole d’accord fait office de paiement des créances en question ? En tout cas, on voudrait bien comprendre.  Car, à ce jour, on n’a pas connaissance de décaissements au bénéfice de quelque média que ce soit.  D’où la question suivante : a-t-on pompé l’air au Premier  ministre ? Toujours est-il qu’en laissant entendre publiquement que des paiements ont été effectués, le Premier ministre burkinabè amène l’opinion nationale à croire que les médias ont perçu leur dû. Ce qui n’est pas le cas.  Qui pis est, Paul Kaba Thiéba livre les entreprises de presse burkinabè qui attendent toujours d’être payées, en pâture  à leurs créanciers.

Certes,  on ne saurait mettre en doute la bonne foi du chef de l’Exécutif burkinabè ainsi que  son engagement à régler  définitivement cette affaire.  Mais, pour  le Premier ministre burkinabè, force doit rester à la vigilance. Car, rien ne dit que tous ceux qui l’entourent à ce jour, partagent la même vision et le même engagement pour la presse.

 

« Le Pays »


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