HomeA la uneREMISE DE LA DENT DE LUMUMBA SUR FOND DE CRISE SECURITAIRE AU PAYS DE TSHISEKEDI : La RDC toujours à la recherche de ses marques

REMISE DE LA DENT DE LUMUMBA SUR FOND DE CRISE SECURITAIRE AU PAYS DE TSHISEKEDI : La RDC toujours à la recherche de ses marques


La date du 20 juin 2022 est désormais ancrée dans les annales de la République démocratique du Congo (RDC). Ce jour-là, la Belgique et le pays de Patrice Lumumba  ont montré une volonté commune de corriger l’histoire en termes de reconnaissance voire d’hommage posthume à ce martyre de l’indépendance congolaise, par la remise de ses « restes », au cours d’une cérémonie riche en couleurs et en émotions. C’était dans la capitale belge, en présence de la famille de l’illustre disparu et d’officiels congolais dont le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde. Le geste, en lui-même, est d’une forte symbolique puisqu’il s’agit en tout et pour tout, d’une dent du héros national congolais, sauvagement assassiné le 17 janvier 1961, au lendemain des indépendances et dont le corps avait été dissous dans de l’acide, question de faire disparaître toute trace de l’agitateur politique. Mais de cet autodafé d’une cruauté inqualifiable, la fortune a voulu qu’une dent résiste au temps et à l’histoire pour être aujourd’hui le témoignage de ce qui paraît un acte de contrition de l’ancienne puissance coloniale pour sa responsabilité dans cet odieux assassinat. 

 

Son sens du nationalisme et du patriotisme sonne aujourd’hui encore, comme une vive interpellation pour la classe politique

 

 

Si l’on peut saluer ce geste de Bruxelles, qui marque l’épilogue d’un long combat de 60 ans pour permettre à sa famille de faire le deuil de l’illustre disparu, reste que c’est le pouvoir de Félix Tshisékédi qui récoltera les dividendes politiques de ce retour au bercail des « reliques » de l’icône de l’indépendance qui aura payé de sa vie, son engagement politique pour l’émancipation de son pays.  Sans doute bénéficiera-t-il d’une sépulture digne de son rang, pour ce qui pourrait être un lieu de pèlerinage pour de nombreux Congolais. En attendant, son sens du nationalisme et du patriotisme sonne aujourd’hui encore, comme une vive interpellation pour la classe politique dans un pays frappé par les tourments de la guerre et la division de ses fils. C’est dire si plus de soixante ans après son indépendance, la RDC est toujours à la recherche de ses marques. Et plus encore aujourd’hui à la recherche de la paix. C’est dans ce sens que sont réunis en sommet extraordinaire, les chefs d’Etat de la région, à l’initiative du président kényan, Uhuru Kenyatta. Ce en sa qualité de président en exercice de l’EAC (East African Community), pour se pencher sur la situation à l’Est de la RD Congo. Une invitation honorée par la plupart des chefs d’Etat dont six sur sept ont effectué le déplacement de la capitale kényane, en l’occurrence le Congolais Félix Tshisékédi, le Rwandais Paul Kagame, le Burundais Evariste Ndayishimiye, l’Ougandais Yoweri Museveni et le Sud-soudanais Salva Kiir. Seule la présidente de la Tanzanie, Samia Suluhu Hassan, manquait à l’appel et s’est fait représenter. 

 

 

Il y a véritablement à craindre que ce conflit ne finisse par embraser toute la région des Grands lacs

 

 

Mais le jeu en valait la chandelle en raison de la situation sécuritaire délétère qui menace aussi la coexistence pacifique entre pays voisins. Kigali étant soupçonnée par Kinshasa de semer le trouble sur son territoire par son soutien supposé ou réel aux rebelles du M23. Des accusations dont le Rwanda se défend. C’est dire l’importance mais aussi la délicatesse de ce troisième sommet de Naïrobi qui vise à accélérer le déploiement d’une force régionale dans l’Est de la RDC. Surtout que dans le cas d’espèce, Kinshasa ne voit pas d’un œil la participation d’un contingent rwandais à cette force mixte de maintien de la paix. Mais si l’on peut comprendre la méfiance de la RD Congo, tout porte à croire qu’une récusation ouverte du Rwanda ne ferait que jeter de l’huile sur les flammes déjà incandescentes des tensions tumultueuses entre les deux Etats qui ne sont pas loin de la rupture de leurs relations diplomatiques.   En effet, en fin mai dernier, la tension entre les deux pays était montée de plusieurs crans au point que des manifestants congolais avaient battu le macadam à Kinshasa pour réclamer l’expulsion de l’ambassadeur du Rwanda en RDC, suite aux accusations de soutien aux rebelles du M23 dans les combats en cours dans l’Est du pays. Dans la foulée, des manifestations du même genre se sont tenues dans d’autres villes du pays, notamment à Goma, à la frontière avec le Rwanda, le 15 juin dernier, pour dénoncer ce que d’aucuns qualifient d’«agression rwandaise » et exprimer leur soutien à l’armée congolaise.   C’est dire s’il y a véritablement à craindre que ce conflit ne finisse par embraser toute la région des Grands lacs où la confiance ne semble pas la chose la mieux partagée entre chefs d’Etat et où les accusations de velléités de déstabilisation sont souvent récurrentes. Reste maintenant à espérer que le retour au pays de la « relique » du père de l’indépendance congolaise puisse contribuer à inspirer les acteurs politiques dans le sens d’un dialogue favorable au retour de la paix dans cette région.  

 

 

 « Le Pays »

 

 


Comments
  • La RDC est l’agressé et l’agresseur est connu, il s’agit de Kagame et nullement le Rwanda car les Rwandais n’ont jamais été consultés sur l’invasion de la RDC.
    Pour sa crédibilité et celle de son pays, le Président Congolais aurait dû demander
    1/ aux dirigeants de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est de condamner publiquement l’agresseur, appliquer purement et simplement le statut institutif en cas d’agression d’un Etat membre par un autre membre qu’est juridiquement le Rwanda. A défaut, la RDC agira conformément à ses lois internes et au droit international à savoir la charte de l’ONU contre l’agresseur ; la RDC se retirera de la CEAE et mettre en exécution de sa décision. La RDC n’a pas besoin de ces Etats.
    2/ au conseil de sécurité de l’ONU condamner publiquement l’agresseur, soit le Rwanda conformément à la charte de l’ONU dont la RDC est membre ;
    Le constat est qu’au sommet de Naïrobi, nulle part dans la déclaration est mentionnée la condamnation publique de l’agression de la RDC par le Rwanda de Kagame. Ce qui est encore pire, les dirigeants des Etats présents se livrent au commentaire sommaire de la constitution d’un Etat souverain qu’est la RDC. Ils ont minablement et pathétiquement évoqué la préparation du génocide des Tutsi en RDC. Ce qui signifie que selon ces présidents, les dirigeants congolais au premier chef Tshisekedi, par les agissements négatifs contre les Tutsi congolais de la part de certains Congolais, préparent le génocide contre les Tutsi,
    3/ Demander haut et fort à Kagame présent, de retirer dans un délai déterminé, ses soldats. A défaut, le droit international et la loi congolaise seront appliquée.
    4/ Demander à la SDEC de condamner publiquement l’agression de la RDC par le Rwanda et d’appliquer le statut institutif de la SDC.
    Force est de constater que Museveni était en uniforme militaire. Ce qui signifie qu’il est commandant en chef des forces ougandaises et Rwandaise. Par ailleurs, il a déclaré que le problème en cause doit être apprécié collectivement et inclusivement et les soldats rwandais ne peuvent pas être exclus du contingent qui va être mise en place en application de la décision prise par les chefs d’Etat présent.
    Au regard de son contenu, la déclaration de Nïrobi est un vulgaire chiffon.
    Pour éviter d’être ridiculisé par les présidents présents dont deux sont les agresseurs notoires de la RDC , Tshisekedi n’aurait pas dû aller dans ce genre de kermesse dont le but non avoué était de tester la capacité de réaction du Président Congolais. Il s’est écrasé. Il a commis une erreur d’une particulière gravité dont les conséquences sont inéluctables pour son pays.
    Comment un Etat agressé peut-il aller signer la déclaration avec son agresseur ?
    Contrairement à la déclaration de la Présidence congolaise selon laquelle la RDC n’a signé aucun document avec le Rwanda.
    La RDC est gorgée de juristes de haut niveau. Il aurait les mettre à contribution pour élaborer une stratégie juridique pour aux fins d’assurer la défense des intérêts de la RDC.
    Le mémoire du travail qui a été établi par des chefs d’Etat de la CEAE n’est pas divisible. C’est u document unique dont le contenu s’impose à tous les Etats participants.
    Ce mémoire contient la position de l’Etat Rwandais. En signant ce mémoire, la RDC a reconnu le bien fondé de ces positions de l’Etat Rwandais. Il a des conseillers juridiques et ne peur conséquemment exciper de la négligence ou de toute autre explication.
    Pour exiger le respect, l’homme doit prouver qu’il le mérite. A défaut même son chien ne peut le respecter. A ce jour le Président Congolais ne l’a pas encore prouvé.
    Le problème est le Président Congolais et nullement Kagame, Museveni ou quiconque autre.
    Comment peut-il accepter la présence de soldats ougandais sur le sol congolais alors que les éléments de ce fameux M23 sont issus des armées ougandais et rwandaise. Les soldats ougandais vont-ils tuer les soldats ougandais ? Dès lors que les soldats de l’armée rwandaise et ceux de l’armée ougandaise sont ossus de la même armée à savoir l’armée ougandaise et qu’ils parlent la même langue, l’anglais, comment la RDC fera pour distinguer des soldats ougandais des soldats rwandais.
    Il est de notoriété publique que Museveni et Kagame ont une haute expertise dans les mensonges, mauvaise foi et malhonnêteté.
    Si le président Tshisekedi n’a pas compris le jeu de Museveni et de Kagame, il ne comprendra rien. Il verra les conséquences.

    21 juin 2022

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