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RENCONTRE DES CHEFS D’ETAT AU NIGER :Eviter la connexion entre Boko Haram et les djihadistes du Sahel


Les pays membres de la Commission du bassin du lac Tchad (CBLT) semblent avoir pris la pleine mesure du péril de la secte islamiste Boko Haram. Depuis que celle-ci s’est lancée dans une folie meurtrière, ces pays, composés du Cameroun, du Nigeria, du Niger, du Tchad  et du Bénin, ne cessent de multiplier des actions pour lutter contre cette nébuleuse face à laquelle ils semblent, jusque-là, impuissants. Après le sommet de Paris où ils ont déclaré la guerre à Boko Haram, ils se sont réunis hier, 7 octobre, en sommet extraordinaire au Niger, en vue de trouver des voies et moyens pour la vaincre.

 

Les rencontres se multiplient mais Boko Haram ne faiblit pas

 

Il s’est agi, surtout, de définir les contours de la force armée multinationale qu’ils veulent mettre en place afin de rendre opérationnel le plan de guerre qu’ils ont adopté à l’Elysée, en mai dernier, contre ces islamistes de Boko Haram. Comme le dit l’adage, «l’union fait la force ». Et des pays comme le Niger ou le Tchad qui sont loin de constituer les ventres mous de la lutte contre le terrorisme en Afrique, pourraient servir de boussole dans cette traque contre ces fous d’Allah. Tout comme le Tchad, le Niger qui  est dans le viseur de ces fanatiques depuis quelques années, a, jusque-là, réussi à les empêcher de commettre des attentats sur son sol. Même les combattants qui ont fui la Libye après la chute de Mouammar Kadhafi, n’ont pas réussi à tromper la vigilance des autorités de Niamey, contrairement au Mali où ils sont rentrés avec armes et bagages, ce qui leur a permis d’occuper une bonne partie du Nord du pays. C’est la preuve que le Niger a une certaine expertise dans la lutte contre le terrorisme, qu’il pourrait partager avec ses voisins surtout du Cameroun et du Nigeria. C’est un secret de polichinelle de dire que les autorités nigérianes n’arrivent pas à apporter une réponse appropriée à Boko Haram. Somme toute, la tenue de ce sommet se justifie, d’autant que les conséquences des actes de Boko Haram commencent à peser sur les épaules des chefs d’Etat des pays voisins du Nigeria. Il est plus que jamais urgent de stopper les déplacements massifs des populations terrorisées, violentées et spoliées par Boko Haram. Et cela ne saurait être possible tant que cette secte islamiste continuera à régner en maîtresse absolue sur certains territoires du bassin du Lac Tchad. Aux grands maux, les grands remèdes, dit-on. Face à un ennemi aussi redoutable que Boko Haram, la conjugaison des efforts ne saurait être de trop.  Et c’est heureux que les pays de la CBLT en soient conscients.

Seulement, une chose est de se réunir et de prendre des décisions et une autre chose est de pouvoir les mettre en application de façon efficace et efficiente. Et c’est là où on pourrait dire que ces pays pèchent.  Depuis le début de l’année, les rencontres se multiplient, mais Boko Haram ne faiblit pas. Bien au contraire, la secte gagne de plus en plus du terrain, en témoigne l’instauration d’un califat dans la région de Maiduguri au nord du Nigeria.

 

Les pays de la CBLT ont intérêt à éradiquer Boko Haram

 

On en vient donc à se demander si les sommets peuvent vraiment arrêter Boko Haram. Ce qu’il convient de mener comme actions, c’est d’impliquer activement tous les  Etats de la sous-région dans la lutte contre Boko Haram et d’effectuer des opérations de traque coordonnées. Sous cet angle, on se demande pourquoi des Etats comme le Mali, où sévissent les terroristes de tous poils, n’ont pas été conviés à ce sommet. Nul doute que leur apport aurait été précieux dans les stratégies à mettre en œuvre pour venir à bout de Boko Haram. En tout état de cause, les pays de la CBLT ont intérêt à éradiquer ou à défaut, réduire à sa plus simple expression Boko Haram, avant que celle-ci ne fasse une connexion formelle avec les djihadistes du Sahel. Car les conséquences d’un tel mariage pourraient être dramatiques pour toute l’Afrique.

 

Dabadi ZOUMBARA


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