RENTREE POLITIQUE DU PITJ : Quand Soumane Touré vole dans les plumes du pouvoir et des autorités religieuses et coutumières
Le Parti de l’indépendance, du travail et de la justice (PITJ) a effectué, le 30 mars 2018 à son siège à Ouagadougou, sa rentrée politique. Ce fut l’occasion pour Soumane Touré et ses camarades, après un rappel historique de la création de leur parti politique, de jeter un regard sur l’actualité nationale. Comme il fallait s’y attendre, le pouvoir et des autorités religieuses et coutumières ont été accusés de tous les maux par Soumane Touré, secrétaire général du PITJ.
« Les forces obscures et rétrogrades du centre » ont plongé le Burkina dans une crise grave qui menace son intégrité territoriale et son unité nationale. C’est du moins l’avis de Soumane Touré, secrétaire général du Parti de l’indépendance, du travail et de la justice (PITJ). Il l’a dit au cours de la rentrée politique dudit parti politique, le 30 mars dernier à Ouagadougou. Le PITJ accuse, a-t-il poursuivi, les forces obscures et rétrogrades du Centre d’avoir infiltré l’armée et les Forces de défense et de sécurité pour assouvir leur sombre dessein antinational au point de les détruire complètement, livrant le pays à une insécurité totale comme l’attaque terroriste de l’Etat-major général des armées, le 2 mars dernier. Pour corroborer ces accusations graves, le PITJ donne à analyser la peur panique qui s’est emparée des forces. Et pour mettre fin à tout cela, Soumane Touré invite l’armée à prendre ses responsabilités en renversant le régime actuel. « Il faut que l’armée qui est à la base du déraillement, prenne ses responsabilités pour nous balayer tout cela et permettre aux burkinabè d’avoir une transition conforme à la constitution », a indiqué Soumane Touré. D’ailleurs, le PITJ observe une désobéissance civile parce qu’il ne reconnaît pas la légitimé et la légalité du parti au pouvoir et ses alliés. « Nous sommes en désobéissance civile pour le moment. Tant que cette désobéissance civile ne prendra pas fin, avec le rétablissement de la normalité constitutionnelle, nous ne prendrons part à aucune élection », a-t-il indiqué.
Se mobiliser dans la vigilance pour s’assumer
Le PITJ n’ira pas aux élections tant que les conditions ne sont pas réunies. Pour que le PITJ prenne part aux élections, il faut qu’il y ait un défi à relever, comme ce fut le cas en 2005, face à l’ex- président Blaise Compaoré. Pire, le PITJ travaille à ce que le parti au pouvoir tombe pour qu’il n’y ait pas d’élection en 2020, ce qui est, pour lui, une opération de prévention de conflit grave au Burkina. 2019 étant le centenaire de la création du territoire de la Haute-Volta, Soumane Touré souhaite que les burkinabè se retrouvent à cette date pour le grand débat national et envisagent un avenir pour le Burkina. Selon lui, le procès du putsch manqué de septembre 2015 est le premier procès politique au pays des Hommes intègres. C’est pourquoi il invite le Tribunal militaire à tout mettre en oeuvre pour assurer le procès dans l’équité, aux personnes accusées. Ce procès doit être aussi le procès des milliers d’OSC qui sont sorties de leur rôle pour faire de la politique en soutenant les changements anticonstitutionnels de pouvoir. Pour le PITJ, la détention du Général Djibrill Bassolé est extrajudiciaire. C’est pourquoi il exige, comme le prescrit la Constitution, que tout citoyen ait le droit à une justice équitable, qu’il ait le droit de se faire assister et que ses droits soient respectés. Il est impérieux donc, a-t-il souligné, que le peuple burkinabè se mobilise dans la vigilance pour s’assumer et prendre en main son destin, pour donner un avenir à ce pays.
Issa SIGUIRE