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RENTREE SCOLAIRE 2019-2020 SUR FOND DE CRISE SECURITAIRE


 

Ceci est un message du Syndicat national des enseignants du secondaire et du supérieur (SNESS) souhaitant une bonne rentrée scolaire 2019-2020 au monde éducatif. A travers celui-ci, le SNESS qui se dit soucieux de la protection de la vie humaine, appelle le gouvernement et l’opposition à taire leurs divergences politiques et à fédérer toutes les énergies pour stopper les larmes des Burkinabè. Lisez plutôt !

 

 

Camarades militantes et militants, sympathisantes et sympathisants du Syndicat national des enseignants du secondaire et du supérieur (SNESS), cher personnel de l’éducation, la rentrée scolaire 2019/2020 ouvre ses portes dans un contexte de douleur indescriptible, et cela n’est aucunement de l’hyperbole :  massacres lâches de nos Forces de défense et de sécurité, de la population civile dont des enseignants, des parents d’élèves et des élèves. A l’heure actuelle, le déplacement massif des populations, surtout à Kongoussi et Arbinda, respectivement dans les provinces du Bam et du Soum, avec plus de 21 000 déplacés dont des élèves et des enseignants, dû aux frappes aveugles et sauvages des forces du mal, nous déchire le cœur à plus d’un titre. En effet,  l’heure, pour ces milliers de déplacés, est à la survie et non à l’éducation qui devient, dans ce contexte, un luxe dont ils n’ont même plus le temps d’y penser. Comment vous souhaiter une bonne rentrée scolaire sachant que des milliers de  vies sont dans cet état de précarité totale, errant à la merci de hordes barbares; ces vies si précieuses et si fragiles dont la sauvegarde demeure une équation où la solution semble impossible à atteindre au regard de ce qui prévaut actuellement ? Comment vous souhaiter une bonne rentrée des classes si certains veulent d’abord vivre, voire survivre ? Comment vous souhaiter une bonne rentrée quand des milliers d’écoles sont fermées, plongeant plusieurs milliers d’élèves dans l’obscurantisme béant ?

 

Camarades militantes et militants, sympathisantes et sympathisants, cher personnel de l’éducation,

 

Le SNESS, soucieux de la protection de la vie humaine, appelle de tous ses vœux, toute la classe politique sans exception, le gouvernement comme l’opposition, à taire les divergences politiciennes, à fédérer les énergies, à déployer ici et maintenant, toute l’intelligence et tous les moyens nécessaires dont dispose le Burkina Faso pour stopper les larmes des Burkinabè et mettre fin à la tragédie sanglante de nos filles et fils, de nos sœurs et frères, de nos mères et pères. Le droit à la vie n’est pas seulement valable pour une classe donnée, fusse-t-elle bourgeoise ou mandarinale, mais elle vaut pour toutes les classes, haute comme basse, aisée comme nécessiteuse, car « il peut y avoir de la honte à être heureux tout seul». Il faudra aller au-delà de la tentative du curatif, trouver un préventif et arrêter l’hémorragie meurtrière.  C’est quand nous allons voir cette synergie d’actions et les moyens idoines mis en œuvre pour préserver la vie des Burkinabè et redonner un peu de sourire à notre peuple meurtri par ces funestes actes terroristes, que nous pourrons enseigner dans la joie, dans la quiétude, éprouver du plaisir à dispenser le savoir, avoir la satisfaction intrinsèque de lutter contre l’obscurantisme. Pour l’instant, nous saluons toutes les bonnes volontés qui volent au secours de ces victimes; nous avons également une pensée pieuse pour nos martyrs toutes catégories confondues, tombés pour la démocratie, l’honneur et l’intégrité du territoire national. Nous restons toutefois convaincus que cette guerre asymétrique qu’on nous a imposée sera ardue, mais le bout du tunnel finira par être vu, car le peuple burkinabè est un peuple résilient, qui sait toujours faire face à l’adversité.

 

Camarades militantes et militants, sympathisantes et sympathisants du SNESS,

 

 L’actualité dans le secteur de l’éducation porte sur un point sensible sur lequel il faut que nous regardions sous le même prisme; il s’agit des affectations pour nécessité de service. Notre structure, de concert avec d’autres syndicats de l’éducation, est dans une dynamique d’amener le ministère et ses démembrements à corriger les imperfections liées à ces affectations. Au fur et à mesure que des cas palpables d’affectations injustes nous seront signalés, nous œuvrerons à ce que réparation soit faite. Nous ne sommes pas dans une logique de rejet de ce qui a été fait puisque l’objectif est noble. Nous avons toujours dit que nous luttons pour l’amélioration de nos conditions de vie et de travail, d’une part, et pour la qualité du système éducatif, d’autre part. Par conséquent, nous sommes pour des réaménagements afin que les écoles et les établissements qui souffrent de façon criarde de manque d’enseignants, puissent en disposer. Nous sommes pour le fait que les enseignants qui ploient sous la charge du travail, puissent avoir du renfort. Ce renfort doit être fait dans toutes les objectivités possibles; et c’est sur ce combat que nous sommes.

 

Camarades militantes et militants du SNESS,

 

 Le XXIVe congrès qui vient de se tenir les 26 et 27 septembre, a vu le renouvellement de votre confiance à l’équipe exécutive du Bureau national. C’est l’occasion pour ce bureau et pour le Secrétaire général que je suis, d’adresser tous nos remerciements, sans complaisance, à tous les congressistes venus des treize régions du pays pour se pencher sur les préoccupations de l’heure concernant notre structure syndicale. Nous attachons du prix à toutes les recommandations et résolutions prises lors de ce congrès et nous nous évertuerons à les mettre en œuvre. Partout où vous êtes, soyez des relais de la vision de notre syndicat; qu’il rayonne comme il l’a toujours  été depuis juillet 1972, date de sa création. 

 

Camarades militantes et militants, sympathisantes et sympathisants,

 

nous vous invitons à vous tenir prêts pour les luttes liées à l’application intégrale de notre protocole d’accord et surtout le statut valorisant. Ces milliers d’enseignantes et d’enseignants qui ont cru en nous, ne doivent pas rester dans l’illusion. Armez-vous de courage à tout point de vue, car l’éducation est une cause noble !

 

Vive le SNESS

 

Zongo ANATOLE

Secrétaire général national du SNESS

 


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