REPRESSION DE MANIFS AU TCHAD : Deby casse le thermomètre mais ne fait pas tomber la fièvre
Depuis que le gouvernement a décidé de baisser les salaires des fonctionnaires, le mercure sociopolitique ne fait que monter au Tchad. En effet, après les manifs de rue organisées par des scolaires et la société civile, la semaine dernière, quatre partis politiques de l’opposition avaient appelé à une marche pacifique, le 6 février 2018, pour protester contre les mesures d’austérité imposées par le gouvernement. Et comme on pouvait s’y attendre, ladite marche, à l’instar des précédentes, a été sévèrement réprimée par la Police qui, en plus de l’usage de grenades lacrymogènes, a procédé à de nombreuses arrestations. Une dizaine de manifestants, dit-on, ont été interpellés. Et ce n’est pas tout. Le ministre de l’Administration territoriale met ses menaces à exécution en annonçant par arrêté la suspension des activités de quatre regroupements de partis de l’opposition au motif qu’ils ont bravé l’interdiction de manifester sur la voie publique. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le président Idriss Deby Itno a décidé de bander les muscles, tout en faisant l’autruche. Mais il aurait tort de minimiser la grogne sociale en cours qui, chaque jour qui passe, gagne de nouvelles couches. Et c’est peu dire !
Pourquoi ne pas tout simplement réduire drastiquement le train de vie de l’Etat ?
Car, à l’allure où vont les choses, il faut craindre que le brasier actuel ne se transforme en un véritable incendie, à l’instar de ce qui s’est passé en Tunisie où l’immolation par le feu d’un jeune, perçue au départ comme un épiphénomène, avait pourtant fini par emporter le dictateur Ben Ali. En fait, le sacrifice que le régime de Deby demande au peuple tchadien n’est pas aussi mauvais en soi, si tant est qu’il puisse permettre au pays de se redresser économiquement. Mais comment voulez-vous que le contribuable tchadien accepte de se saigner pour la Nation pendant que les dirigeants continuent de rouler carrosse, quand certains ne construisent pas des châteaux en Virginie où à Paris ? C’est bien là que le bât blesse. Car, comme le dit l’adage, « Le bon exemple doit venir d’en haut ». Pourquoi ne pas tout simplement réduire drastiquement le train de vie de l’Etat plutôt que d’opérer un abattement sur les salaires des fonctionnaires qui, du reste, avaient déjà de la peine à joindre les deux bouts, pour ne pas dire tout simplement qu’ils tirent le diable par la queue ? Franchement, Deby doit savoir raison garder, s’il ne veut pas en rajouter à la colère de son peuple qui, en réalité, en a marre de sa mal gouvernance qui a fini par faire du Tchad un pays économiquement exsangue. Mais comme on le sait, les dictateurs sont ainsi faits qu’ils ne savent pas tirer leçon de ce qui arrive aux autres. Si fait que même quand ils le voient, ils font semblant.
B.O
Anonyme
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Il n’y a pas de crise economique au Tchad. C’est une consequence direct de la mauvaise gouvernance, l’incompetence et la corruption. Ceux qui gouvernent le Tchad confendent entre les biens publiques et prives.
10 février 2018