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TRAFIC ROUTIER INTER-URBAIN


Le ministère en charge des transports et les faîtières des transporteurs routiers et urbains de personnes, se sont accordés pour la reprise des activités du transport au Burkina Faso. En attendant, c’est une reprise timide que nous avons constatée, le 5 mai 2020, dans certaines gares de la ville de Ouagadougou. C’est un ouf de soulagement, selon le président national de la Faîtière unique des transporteurs routiers du Burkina (FUTRB), Issouf Maïga.

Après plus d’un mois et demi de suspension, le transport inter-urbain a repris, le 5 mai dernier, au Burkina Faso. Nous avons sillonné quelques gares de la capitale burkinabè, Ouagadougou. Les acteurs se réjouissent de cette reprise qui leur permettra de faire face aux charges de fonctionnement et autres engagements de leurs entreprises. « Nous avons agréablement appris l’information parce que la situation commençait à devenir difficile à tenir financièrement, au regard des charges de fonctionnement et des engagements que nous avons auprès des institutions financières », s’est réjoui Abdoul Kader Raoul Ouédraogo, directeur administratif et financier (DAF) de la société de transport Rahimo. A l’en croire, la société a déjà enregistré ses deux premiers départs, à savoir celui de Ouagadougou-Bobo Dioulasso et Bobo-Dioulasso -Ouagadougou avec respectivement 25 et 35 passagers. Tout comme lui, les passagers que nous y avons rencontrés ont accueilli la mesure avec joie. Pour eux, c’est une sorte de libération. Kevin Saré pourra enfin regagner sa famille, ses amis et connaissances restés dans la ville de Sya. En effet, soutient-il, étudiant de son état, il était à Ouagadougou pour ses congés. Et c’est la mesure de mise en quarantaine qui l’a contraint à rester dans la capitale. Son départ est prévu pour le 9 mai, mais il est déjà à la gare pour une réservation. Comme lui, Assita Ouattara qui vit à Kaya, a été bloquée à Ouagadougou contre son gré. Dès l’ouverture, elle en a profité pour aller rendre visite à sa famille dans la capitale économique du Burkina Faso. Même si l’attente a été longue, elle est heureuse de retrouver sa famille. Après la gare Rahimo, le cap a été mis sur la gare Société de transport Aorèma et frères (STAF) au quartier Larlé, qui effectue la ligne Ouagadougou-Ouahigouya, dans les deux sens. Pour le chef de gare, Ylliace Ouédraogo, le transport en commun a repris mais timidement. En effet, certains cars sont effectivement, à leur départ, pratiquement vides. D’autres par contre, ont pu démarrer avec quelques passagers. A l’image de la gare Rahimo, la gare STAF a été désinfectée la veille, des lave-mains ont été installés à l’entrée, du gel hydro alcoolique mis à la disposition des passagers, et le port du masque est rendu obligatoire à toute personne qui souhaite avoir accès à la gare. Avant la gare STAF, nous avons marqué un arrêt à Ouagarinter, une gare réservée aux minibus. Là aussi, tout semblait bien fonctionner quand bien même l’affluence n’était pas celle des grands jours pour qui connaît l’endroit. Les premiers responsables de la gare tentent tant bien que mal de faire respecter les mesures-barrières. En effet, selon le 2e vice-président de la gare, Madou Ouédraogo, des jeunes ont été placés à l’entrée pour exiger le port du masque ou cache-nez avant d’entrer dans l’enceinte de la gare. Si certains se plient à la mesure, d’autres, par contre, y opposent un refus catégorique.

Le prix à payer pour la reprise

Alors se dégagent parfois de folles disputes. Mais tout finit par rentrer dans l’ordre. Certains arguent que le masque les étouffe tandis que d’autres avancent des raisons de moyens financiers. Avant d’entamer notre périple, nous avons rencontré le président national de la Faîtière unique des transporteurs routiers du Burkina (FUTRB), Issouf Maïga, pour qui la reprise intervient à un moment où les transporteurs ont le plus besoin de reprendre leurs activités. « Nous sommes très heureux d’avoir pu trouver un point d’accord avec le gouvernement. C’est l’occasion pour nous de dire merci au gouvernement pour la confiance accordée aux transporteurs. C’est un sentiment de joie et de satisfaction mais aussi de responsabilité parce que nous avons rassuré le gouvernement que nous allons tout mettre en œuvre, avec nos membres, pour le respect des mesures-barrières. Il s’agit du port obligatoire du masque ou cache-nez à bord des véhicules, de la réduction du nombre de passagers à 30% dans chaque bus, du lavage des mains avant l’embarquement et du maintien du tarif tel qu’avant Covid-19. Nous allons veiller au grain afin que toutes ces mesures soient respectées », a indiqué Issouf Maïga. A la question de savoir si la réduction du nombre de passagers par bus n’est pas un danger pour la survie de leurs activités, il a indiqué qu’elle a un impact financier certes, mais que c’est le prix à payer pour la reprise. D’ailleurs, estime-t-il, mieux vaut faire avec que de tout arrêter. En outre, fait-il savoir, les transporteurs sont des Burkinabè qui veulent aussi contribuer à la lutte contre la pandémie dans leur pays. Et de relever que la restriction n’est pas éternelle mais temporaire.  « C’est une période exceptionnelle. Donc, il faut des mesures exceptionnelles », a-t-il dit avant d’inviter les transporteurs et les usagers des services de transport à observer les mesures-barrières afin de bouter hors du Burkina Faso, le coronavirus.

Issa SIGUIRE


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