HomeA la uneREPRISE DES MANIFS DE L’OPPOSITION AU TOGO : La rue gronde, le pouvoir ruse

REPRISE DES MANIFS DE L’OPPOSITION AU TOGO : La rue gronde, le pouvoir ruse


Depuis hier, 29 novembre, et ce pour trois jours, l’opposition togolaise a repris du service en organisant de grandes manifestations de rue sur toute l’étendue du territoire national, toujours pour exiger l’alternance au sommet de l’Etat par le retour à la Constitution de 1992, qui limitait le nombre des mandats présidentiels à deux. A cette revendication originelle, est venue s’ajouter l’exigence d’une enquête indépendante pour déterminer les responsabilités des violences de la « répression sauvage des manifestations pacifiques » organisées depuis fin août. Avec cette énième manif, l’on peut dire, sans risque de se tromper, que le bras de fer entre le régime de Faure Gnassingbé et les troupes de Jean Pierre Fabre, est parti pour durer et menace de se muer en une guerre de tranchées. En effet, alors que le pouvoir s’est retranché derrière son offre de dialogue sans calendrier, l’opposition, elle, pose des préalables avant d’aller à la table des négociations. Si dialogue il y a, estime-t-elle, c’est pour discuter des conditions de départ du président Faure Gnassingbé. La question que l’on peut se poser, est de savoir si ce duel qui s’éternise ne fait pas l’affaire du pouvoir dont la stratégie est de gagner à l’usure l’opposition. En effet, même si le mouvement de contestation qui dure depuis bientôt un semestre, ne montre pas pour l’instant des signes d’essoufflement, le risque demeure grand que le peuple vienne à manquer de ressources pour continuer la lutte et finisse par baisser les bras. Il appartient cependant aux leaders de l’opposition de se montrer assez imaginatifs pour ne pas se laisser prendre au piège.

L’opposition doit éviter d’envoyer au peuple des signaux contradictoires

Et la seule alternative qui vaille en pareilles circonstances, c’est d’oser l’Armageddon. Sans nul doute que la rage du désespoir des Togolais qui n’ont plus rien à perdre,  leur fournira l’énergie pour la victoire finale. C’est en ce sens que l’on peut penser que les manifestations quasi-hebdomadaires que les 14 partis coalisés pour la même cause sont des répétitions grandeur-nature destinées à maintenir la mobilisation avant de passer à l’assaut final. En attendant donc cette insurrection à la sauce togolaise, l’opposition doit éviter d’envoyer au peuple des signaux contradictoires. Tikpi Atchadam qui, en Général d’armée, a lancé les Togolais au combat, est porté disparu des champs de bataille, tel un déserteur. Si l’on comprend ses craintes de se faire arrêter par le pouvoir, il doit comprendre que sa posture ressemble à celle de « quelqu’un qui veut aller au paradis sans mourir ». Tikpi Atchadam doit donc avoir le courage de rentrer au pays pour continuer avec le peuple la lutte et si d’aventure, il était arrêté, il deviendrait un héros dont l’exemple servirait à galvaniser une jeunesse togolaise qui manque de repères sous la dictature des Gnassingbé. Son retour dans l’arène des combats est d’ailleurs des plus attendus dans ces circonstances où l’opposant historique aux régimes successifs de Eyadema et Faure Gnassingbé, Gilchrist Olympio, vient de ranger ses armes. En effet, le 28 novembre, ce dernier a annoncé son retrait de la vie politique à bientôt 80 ans. Il faut donc assurer la relève en reprenant ses armes pour continuer le combat jusqu’au triomphe final.

SAHO


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