HomeA la uneREPRISE PARTIELLE DU SCRUTIN AUX COMORES : La transparence du scrutin confirmée  

REPRISE PARTIELLE DU SCRUTIN AUX COMORES : La transparence du scrutin confirmée  


 

Les résultats provisoires de la présidentielle comorienne consacre la victoire de Azali Assoumani. C’est, en tout cas, ce qu’on peut retenir de la proclamation faite par la vice-présidente de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de l’Union des Comores, Nadjahe Allaoui, au petit matin du 12 mai 2016. Son intervention fait suite à l’élection partielle qui a été organisée la veille, dans l’île d’Anjouan, dans le cadre de la présidentielle du 10 avril dernier. Ces résultats provisoires ont été annoncés par le numéro 2 de la CENI, parce que son président ainsi que certains de ses membres, ont quitté auparavant l’hôtel où se déroulaient les travaux, et cela, sans crier gare. Leur départ a provoqué des heurts entre les forces de l’ordre qui les protégeaient et des manifestants qui attendaient les résultats et qui ne comprenaient pas les raisons d’une telle attitude. On se souvient qu’au sortir du scrutin du 10 avril, deux hommes, Azali Assoumani et Mohamed Ali Soihili, étaient arrivés coude-à-coude, le premier cité devançant son rival d’une courte tête, à savoir 2400 voix. C’est dire toute l’importance du scrutin partiel qui devait permettre à un potentiel électoral de 6 000 voix, qui n’avaient pas pu le faire le 10 avril passé, de s’exprimer. La victoire pouvait encore basculer d’un côté comme de l’autre. A l’arrivée, c’est le premier résultat du scrutin qui se trouve validé provisoirement, voire consolidé. On peut dire que c’est la transparence du scrutin qui s’en trouve confirmée, cette deuxième proclamation étant dans la logique de la première, en termes de résultats. En tout cas, tout porte à croire que le scrutin a été transparent dès le 10 avril en ce sens que Azali Assoumani est celui-là qui, tant au niveau du scrutin initial que de celui partiel, arrive provisoirement en tête. Cette constance, alors qu’il fait face à un candidat du pouvoir en place, laisse présumer de la bonne qualité de l’expression des suffrages.

Le président de la CENI comorienne et les membres qui l’ont suivi dans son attitude, ont fait preuve de  mauvaise foi

On sait, en effet, que les partis au pouvoir en Afrique ne ménagent aucun moyen pour tripatouiller les verdicts des urnes en leur faveur. Si un opposant en vient ainsi à gagner, et ce, par deux fois, le deuxième résultat étant une sorte de confirmation du premier et donc de l’ensemble du scrutin, on est en droit de penser que les choses se sont passées plus ou moins dans les règles de l’art. Et ce, en dépit des circonstances dans lesquelles cette proclamation provisoire des résultats, s’est déroulée, à savoir qu’elles n’ont pas été des plus sereines. Le départ du président et de certains membres de la CENI des lieux, n’est pas anodin. Ceux qui ont ainsi claqué la porte du site des travaux peuvent l’avoir fait en guise de protestation, s’ils estiment que les résultats ne reflètent pas la réalité des suffrages exprimés. Mais ils peuvent l’avoir fait aussi parce qu’écœurés, du fait que les résultats ne sont pas en faveur du candidat sur lequel ils avaient misé. Quoi qu’il en soit, leur attitude frise l’irresponsabilité. Ils se devaient de rester au sein de la commission électorale et défendre leur position s’ils estiment qu’il y a une quelconque irrégularité grave qui entache la qualité du scrutin. Au cas où ce serait plutôt l’écœurement d’avoir perdu qui les a motivés à quitter ainsi l’hôtel, ce serait une preuve suffisante qu’ils ne méritaient même pas de siéger dans une telle commission qui, par essence, se veut à équidistance des chapelles des candidats. Chaque membre d’une Commission électorale indépendante, y compris son président, devrait faire preuve de retenue, de discrétion dans l’expression de ses préférences personnelles concernant l’ensemble des candidats en lice lors d’un scrutin. Le président de la CENI comorienne et les membres qui l’ont suivi dans son attitude, ont ainsi fait preuve de  partialité, leur objectif étant certainement de jeter un certain discrédit sur les résultats. En quittant les lieux des travaux sans raison officielle, le président et ces gens jettent un voile de suspicions sur les résultats du scrutin et une telle attitude est de nature à provoquer des contestations. Reste à espérer qu’il y aura plus de peur que de mal. Cela dit, il appartient au candidat malheureux du parti au pouvoir, de se démarquer par esprit de patriotisme,  d’éventuels fauteurs de troubles et de ne pas perdre de vue l’esprit positif de consensus qui a permis d’organiser cette élection partielle. Ainsi pourra-t-il éviter à son pays de courir le risque de replonger dans des violences politiques et les bruits de bottes dont il est hélas coutumier.

Relwendé A. SAWADOGO


No Comments

Leave A Comment