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RESULTATS DES ELECTIONS LEGISLATIVES BURUNDAISES : La victoire encombrante de Nkurunziza


Les frasques politiques du très sulfureux président Pierre Nkurunziza n’en finissent pas de polluer le climat sociopolitique au Burundi.

En effet, cet homme qu’il convient désormais d’appeler « le président le plus gondwanais » que la planète ait jamais créé, ne tarit pas d’imagination, dès lors qu’il s’agit pour lui de se maintenir au pouvoir. Après avoir menacé, tué, poussé ses opposants à l’exil, après avoir conduit son pays au bord de la guerre civile, le pasteur Nkurunziza qui a, contre l’avis des Nations unies et de l’Union africaine (UA), organisé « ses élections », a rendu publics les résultats provisoires de ce que la communauté internationale qualifie déjà de mascarade électorale. Sans surprise, c’est son parti, le CNDD-FDD, qui arrive très largement en tête avec 77% des suffrages exprimés par des électeurs dont lui seul et « sa CENI » connaissent les résultats réels.

Que valent ces résultats, quand on sait que les élections que les Nations unies et l’UA ont condamnées à plusieurs reprises,  se sont déroulées sans la participation de l’Opposition politique et des organisations de la société civile, dans un climat d’insécurité totale ? Que valent enfin ces résultats, quand ont sait que les élections se sont déroulées à « huis clos » ?

A présent, le pasteur président Nkurunziza, qui est prêt à tout sauf à céder son fauteuil, a dû recourir à une autre trouvaille que son cerveau de dictateur est capable de produire pour lui permettre de sauver les apparences d’une victoire qui l’encombre plus qu’elle ne l’honore. Il a bien voulu attribuer 21 sièges à son opposition, bien qu’elle se soit retirée des dernières élections. Une recette qui prend à contre-courant toutes les théories des politologues de tous les continents.

Nkurunziza peut toujours courir…

Quel crédit accorder au score du pouvoir à ces élections ? Dans une de nos précédentes éditions, nous nous posions la question de savoir si le président Nkurunziza ne travaillait pas à se fabriquer un score honorable. On peut croire que l’objectif a été atteint. D’autant qu’on est dans l’une des républiques les plus bananières du continent où le chef a tous les pouvoirs, y compris celui de fabriquer des résultats d’élections, et donc de répartir les suffrages à sa guise. Mais il y a une chose : la victoire supposée ou réelle du satrape burundais a un arrière goût amer. C’est une victoire encombrante pour Nkurunziza ! Et on ne peut pas trouver mieux pour qualifier cette mascarade que Nkurunziza a lui-même organisée. Il ne faut pas avoir peur de le dire, car c’est bien de cela qu’il s’agit : une mascarade électorale dans laquelle le pasteur a joué à la fois le rôle de président sortant qui refuse de sortir, celui de casseur d’opposants politiques, et celui de président officieux de la CENI. On se rappelle à ce propos, la sortie du vice-président de cette institution, qui avait déclaré depuis sa terre d’exil, qu’il ne voulait pas se rendre complice d’élections truquées.

Cela dit, Nkurunziza peut toujours courir… Les signes se multiplient et sont en sa défaveur. L’opposition de la communauté internationale à son projet de 3e mandat, la détermination de son opposition et de la société civile burundaises à mener la lutte jusqu’au bout, et la revendication par son opposition armée exilée, des attentats à la grenade à Bujumbura, n’augurent rien de bon pour son avenir politique.

Dieudonné MAKIENI


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