REVISION DU CODE PENAL AU CAMEROUN : La priorité n’est-elle pas ailleurs ?
Le Cameroun est un pays décidément à part. Voilà, en effet, un pays qui, sur le plan de la démocratie, marche depuis des lustres sur la tête en ce sens qu’il n’a jamais connu d’alternance démocratique depuis que Paul Biya préside à ses destinées. Un pays qui voit trôner à sa tête un « président fondateur », un monarque ou ce qui en a tout l’air, sans que le Cameroun n’ait jamais trouvé de remède à cette «cancrétude » démocratique. Comme s’ils avaient abdiqué, les Camerounais semblent s’être résolus à faire avec le « mal » Biya. Sans doute en attendant que Dame nature fasse son œuvre. Il y a peut-être une part de peur à cela. La crainte, pour tous ces Camerounais résignés face à la dictature, de passer sous les fourches caudines d’une satrapie silencieuse au pays de Ahidjo. Mais plutôt que les énergies soient mobilisées à trouver des voies et moyens pour corriger cette gouvernance politique, c’est le code pénal qui fait débat depuis qu’il a été décidé de sa révision. N’y a-t-il pas d’autres priorités ? Comme la question de savoir comment se prémunir contre les désastreuses conséquences quasi inévitables du long règne du président Biya, après lui.
En quoi le Cameroun aura-t-il avancé sur le crucial plan de la démocratie ?
C’est connu, on sait sur quoi débouche généralement l’usure du pouvoir. Pour revenir à la révision de ce Code dont la nouvelle version devrait s’attaquer aux mauvais locataires et à l’adultère, l’affaire qui fait en ce moment des vagues, fera certainement des heureux. Mais en quoi le Cameroun aura-t-il avancé sur le crucial plan de la démocratie ? Ce nouveau Code peut-il conjurer les démons qui attendent de se réveiller , le moment venu ? Et qui ne manqueront pas de demander des comptes aux Camerounais qui se seront montrés veules face à des fossoyeurs de la démocratie qui l’auront laissée dans un état lamentable ?
« Le Pays »