HomeA la uneRISQUE D’AFFRONTEMENT ENTRE KOGLWEOGO ET FORCES DE DEFENSE ET DE SECURITE : Donc, on n’est pas encore sorti de l’auberge ?

RISQUE D’AFFRONTEMENT ENTRE KOGLWEOGO ET FORCES DE DEFENSE ET DE SECURITE : Donc, on n’est pas encore sorti de l’auberge ?


J’ai appris par voie de presse que l’on a frôlé le pire le dimanche dernier. En effet, des Koglwéogo et des éléments des forces de défense et de sécurité, étaient au bord de l’affrontement. A l’origine de cette poussée de fièvre : l’arrestation par des Koglwéogo, de plus de dix présumés délinquants qui, profitant d’un doua (cérémonie funéraire), s’en donnaient à cœur joie au vol d’engins et de bien d’autres matériels. Des éléments de la CRS qui étaient en patrouille dans la zone, ont voulu que lesdits bandits leur soient remis pour les besoins de l’enquête. Tout chose que les Koglwéogo ont refusée, estimant qu’eux aussi, n’avaient pas fini leurs enquêtes et qu’en temps opportun, ils remettraient les malfrats présumés aux autorités compétentes. Il n’en fallait pas plus pour que la tension commence à monter de part et d’autre. Mais très vite, sont intervenues des bonnes volontés qui ont désamorcé ce qui se dessinait comme une nouvelle crise aux conséquences imprévisibles. Et c’est tant mieux ! Je ne veux donner raison à personne dans cette affaire. Je veux seulement qu’en tout lieu et en toute circonstance, les Burkinabè se laissent habiter par la sagesse. Car, imaginez-vous un instant ce à quoi aurait pu aboutir un affrontement entre policiers et Koglwéogo. Le Burkina n’a pas besoin de ça. Il a plutôt besoin de l’union de ses fils et filles pour, comme je le disais la semaine écoulée, vaincre l’adversité. Je veux parler des djihadistes qui, on ne sait pour quelle raison, ont décidé de nous pourrir la vie dans notre pays. Ne prêtons donc pas le flanc. C’est pourquoi j’ai beaucoup apprécié l’initiative du ministre de la Sécurité intérieure qui, au cours d’une rencontre avec les premiers responsables des Koglwéogo, leur avait demandé de matérialiser désormais leur existence dans un cadre juridique. Tout en les félicitant pour les efforts immenses consentis sur le terrain, le premier policier du Burkina a saisi l’occasion pour les informer de l’adoption, par le gouvernement, d’un décret portant sur la nouvelle mise en œuvre de la Police de proximité.

 

Même moi fou, suis conscient qu’en République, il y a des lois

 

J’avoue que j’avais applaudi à tout rompre jusqu’au jour où j’ai entendu parler de cette nouvelle bagarre entre policiers et Koglwéogo. En réalité, ce que je demande plus pour mon pays, c’est beaucoup moins l’argument de la force que la force de l’argument. Je suis fou, certes, mais laissez-moi vous dire que je suis intelligent. Car, contrairement à certains d’entre vous qui se croient plus lucides, je ne cède pas facilement à la provocation. Je suis très endurant, parce que, de guerre lasse, je me suis finalement rendu compte que la violence ne mène nulle part. Bien au contraire, elle est mauvaise conseillère. C’est pourquoi je veux que les uns et les autres inscrivent leurs actions dans le sens  de l’appel lancé par le ministre Simon Compaoré. Cela nous évitera les dérapages que l’on constate par-ci par-là et qui, si l’on n’y prend garde, risquent d’affecter la cohésion sociale pourtant si chère à notre pays. Il faut donc savoir raison garder. C’est à ce prix que la contribution des uns et des autres pourra porter fruit dans le cadre de la lutte contre l’insécurité sous toutes ses formes que nous menons. Je ne veux plus entendre parler des sautes d’humeur du genre, susceptibles de dégénérer en une scène de violence. Je dis non à cela. « Il faut quitter dans ça ». Cela dit, chacun de nous doit se le tenir pour dit, une fois pour toute. Nous sommes dans un Etat de droit, où la pagaille n’a pas sa place. Toute action, si elle se veut républicaine, doit s’inscrire dans un cadre légal. A défaut, elle doit être considérée comme une volonté de remise en cause de l’autorité et de ce fait, doit être traitée comme telle. A bon entendeur ! Car, même moi fou, suis conscient qu’en République, il y a des lois qui permettent le vivre-ensemble et qu’il faut les respecter.

 

« Le Fou »


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