ROUTE DJIBO-KONGOUSSI : Les travaux de construction lancés par le Premier ministre

La ville de Djibo, chef lieu de la province du Soum a abrité, le vendredi 12 août 2016, la cérémonie de lancement des travaux de construction et de bitumage de la Route nationale n°22 qui la relie à Kongoussi. Cette cérémonie, patronnée par le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a été présidée par le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, qui a effectué le déplacement dans la «belle cité de Djelgodji».   

 

Difficile pour les populations de Djibo de cacher leur joie en cette journée du 12 août dernier. Pour cause, la réfection de la Route nationale n°22 (RN22) qui relie leur ville à celle de Kongoussi qu’elles attendaient depuis belle lurette sera bientôt une réalité. Les travaux de construction et de bitumage de cette route longue de 96 km ont été lancés par le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, sous les gouttes d’une pluie « bienfaisante » qui a arrosé dans la matinée, Djibo, la « belle cité de Djelgodji », comme l’appellent ses habitants. Et lorsque le chef du gouvernement donnait, à bord du bulldozer, le premier coup de pelle marquant  le top départ du chantier en compagnie du ministre des Infrastructures, Eric Bougouma, les populations applaudissaient à tout rompre. Celles-ci, visiblement soulagées, sont convaincues qu’à la fin des travaux, l’état de leur route qui les traumatisait ne sera plus comme avant. En clair, le démarrage effectif des travaux de la RN22 suscite beaucoup d’espoir pour ses usagers qui pourront enfin se débarrasser de la triste hantise du parcours de combattant jalonné de calvaire, de souffrance physique et morale, etc. L’attente a été longue, a reconnu l’Emir de Djibo, Boubacar Dicko, si bien que la population a fini par ne plus y croire. « Mais cela est devenu une réalité », s’est-il réjoui en soutenant que la réfection de la route tenait à cœur les Djibolais, si bien que sa jeunesse a fait usage de tous les moyens pour l’obtenir. Kader Boena fait partie des jeunes qui ont pris fait et cause pour l’aménagement de la route. Il en tire des motifs de satisfaction : « Le sentiment de fierté nous anime à telle enseigne que nous ne savons pas comment l’exprimer. L’exécution des travaux de la route était tant attendue par la population qui a souffert le martyr parce qu’elle se voyait hors du pays. Plusieurs gouvernements se sont succédé, nous avons crié, nous avons pleuré et enfin, c’est chose faite. A la fin des travaux, c’est toute la région du Sahel qui se sentira désenclavée et Djibo connaîtra une explosion au plan économique». Cette conviction est partagée par le maire de la commune de Djibo, Oumarou Dicko, et le gouverneur de la région du Sahel, Peggy Hyacinthe Yoda, qui ont affirmé que le bitumage de la route Djibo-Kongoussi favorisera l’émergence socio-économique de leur localité. Pour relever le défi du désenclavement, le gouverneur du Sahel et le maire de Djibo ont traduit le vœu des populations de voir également réhabilités, les tronçons Djibo-Dori et Djibo-Ouahigouya.

 

Djibo-Titao-Ouahigouya en 2017

 

Concernant ce dernier ouvrage en particulier, une bonne nouvelle a été annoncée par le ministre des Infrastructures : « Les financements de la route Djibo-Titao-Ouahigouya ont été entièrement bouclés et les travaux démarreront en 2017 ». En attendant, Eric Bougouma a invité les entreprises chargées de l’exécution des travaux de la RN22 qui ont démarré à mettre tout en œuvre pour assurer aux usagers, un ouvrage de qualité dans les délais requis. Ces travaux seront exécutés, a-t-il précisé, en deux sections. La section 1 qui concerne le tronçon Kongoussi-Yargo (16 km) sera exécutée pendant 18 mois par le Groupement d’entreprises Oumarou Kanazoé/Société générale de travaux modernes/Globex construction. Elle est financée à hauteur de 4 502 979 633 FCA dont 88,80% sont assurés par la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA). Quant à la section 2 qui concerne le tronçon Yargo-Djibo (80 km), elle est financée à 100% par la Banque africaine de développement (BAD). Elle sera exécutée pendant 24 mois par le Groupement d’entreprises GER/SONAF SARL pour un montant de 16 479 733 600 FCA. Le contrôle et la surveillance des travaux de ces deux sections seront assurés par le Groupement de bureaux d’études et d’ingénierie conseils TAEP/ACET-BTP.      

 

Saïdou ZOROME

(Collaborateur)

 

Légende

 

1- Le PM, Paul Kaba Thiéba, en compagnie du ministre des Infrastructures, Eric Bougouma…

 

2- … ont donné le premier coup de pelle marquant le lancement des travaux de la route

 

3- Les populations de Djibo sortis nombreuses pour assister à l’événement

 

4- Pour le ministre Eric Bougouma, le bitumage de la RN22 contribuera au développement socio-économique de la région

(Ph. Sidwaya)

 

ENCADRE

 

Le P.M Thiéba à l’issue du lancement des travaux

 

Je suis heureux de procéder au lancement de cette importante voie qui va soulager les populations de Djibo, Kongoussi et de tous les Burkinabè. C’est une très grande joie et une fierté pour moi parce que cela correspond à la volonté et à la politique du gouvernement qui consiste à désenclaver le pays. C’est une région qui regorge d’immenses potentialités. Quand on vient ici à Djibo, on rencontre du bétail (bœufs, moutons, chèvres,…) que des gens de pays étrangers viennent pour acheter. Il faut que la route permette de multiplier les transactions, les échanges économiques avec le reste du pays et les pays voisins. La route permettra d’augmenter le trafic commercial, de diminuer le coût du transport et de contribuer au développement économique de cette importante région et faciliter le déplacement des populations.  C’est une très grande joie pour moi parce qu’à côté du projet de construction de la route, il y a d’autres projets qui se greffent ; c’est un projet intégré. Non seulement les 96 kilomètres de la route seront bitumés, mais aussi, il y a 54 km de pistes rurales qui vont rejoindre la voie principale. A cela s’ajoute la voirie urbaine. A l’intérieur des villes de Kongoussi et de Djibo, on fera des pavés pour les embellir et améliorer la qualité de vie des populations. En plus, il y aura  l’adduction d’eau le long de la route. Tout le long du chemin, il est prévu d’aménager la piste à bétail, c’est-à-dire, le chemin suivi par les éleveurs lorsqu’ils font la transhumance. Je remercie les populations de Djibo pour la patience qu’elles ont manifestée. Et je leur demande de garder confiance parce que le meilleur reste à venir

 

(Propos recueillis par SZ)