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SECTEUR DE L’ARTISANAT MINIER AU BURKINA : De la nécessité d’y mettre de l’ordre


Les 21 et 22 juillet derniers, s’est tenue à Gaoua, dans la région du Sud-Ouest, la Journée de l’artisan minier (JAM), sous le thème : « Exploitation minière artisanale : quels mécanismes pour une formalisation des exploitants afin d’améliorer les retombées socio-économiques du secteur ». Deuxième du genre, ce rendez-vous se veut un cadre d’échanges entre tous les acteurs de la chaîne de valeurs des exploitations minières artisanales et semi-mécanisées. Autrement dit, il s’agit de voir dans quelle mesure peuvent être relevés les défis liés à l’organisation et à la promotion des bonnes pratiques dans le domaine de l’orpaillage. Le jeu en vaut la chandelle d’autant que notre pays, depuis quelques années, connaît un développement des activités liées à l’orpaillage. A preuve, ce sont près d’un million de personnes qui gagnent leur vie sur près de 600 sites d’orpaillage répertoriés à travers le territoire national. C’est incontestablement un  domaine qui nourrit son homme mais qui mérite d’être organisé ; tant il y prévaut un désordre à nul autre pareil. Pour ce faire, il est de bon aloi que les autorités et les artisans miniers se parlent afin de dégager des solutions devant permettre de mettre de l’ordre dans ce secteur dont les retombées peuvent contribuer au développement socio-économique du pays. Il faut d’autant plus presser le pas que si l’on en croit plusieurs rapports, l’orpaillage est devenu la principale source de financement des groupes armés terroristes qui sévissent dans notre pays.

 

S’il n’est pas encadré, l’orpaillage constitue une bombe à retardement

 

 En effet, dans les zones à forts défis sécuritaires, ils exploitent les sites d’orpaillage et à l’aide du minerai obtenu, ils en profitent pour se faire une santé militaire en s’achetant des armes et autres munitions. Il faut donc travailler à assécher leur source de ravitaillement si l’on veut gagner la guerre qu’ils nous ont imposée. Et cela passe nécessairement par une organisation du secteur de l’orpaillage où très souvent, l’on ne sait pas qui est qui et qui fait quoi. On oublie volontiers l’importation frauduleuse et l’entreposage dans des conditions qui laissent à désirer, de certains produits très dangereux et nuisibles. Toute chose qui oblige l’autorité à avoir un œil regardant dans le domaine de l’exploitation minière artisanale. On a encore en mémoire la terrible explosion suivie d’incendie, intervenue en février 2022 sur le site d’or de Gbomblora, du nom de ce village situé à 15 km de Gaoua, qui avait laissé 63 cadavres sur le carreau et dont les enquêtes ont prouvé qu’elle était liée à l’utilisation de produits chimiques. Pire, par endroits, l’on a pu enregistrer, du fait de l’exploitation minière artisanale, des écocides qui se traduisent par des abattages d’arbres et la destruction de forêts et cela, dans un contexte où la planète se réchauffe de plus en plus avec des températures qui culminent parfois à 50°. Voyez-vous ? S’il n’est pas encadré, l’orpaillage constitue une bombe à retardement puisque même les générations futures en paieront un lourd tribut. Et là, s’ils laissent faire, les dirigeants auront une lourde responsabilité devant l’histoire pour n’avoir pas su anticiper les choses. Donc, mieux vaut prévenir que de chercher à guérir un mal dont on aurait pu combattre la survenue avec le risque de ne même pas en trouver le remède approprié. Ne dit-on pas qu’il faut battre le fer quand il est chaud ?

 

Sidzabda


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