SEMAINE DE POKO : Pour que votre enfant vous respecte en vieillissant, 8 limites à ne pas franchir (1re partie)
Le respect ne s’impose pas à un enfant ; il se construit peu à peu, à travers les gestes, les paroles et l’exemple que nous lui donnons. La façon dont nous le traitons dans ses premières années, façonne profondément la relation qu’il aura avec nous plus tard. Lorsqu’un enfant se sent écouté, compris et respecté dans ses émotions, il apprend à accorder ce même respect à ses parents. Mais il arrive parfois que, sans le vouloir, nous franchissions certaines limites qui esquintent la confiance. Un mot blessant, une promesse non tenue, une attitude injuste… sur le moment, on pourrait penser que ce n’est pas grave. Pourtant, ces petites fissures s’accumulent avec le temps. L’enfant n’oublie pas la façon dont il a été traité ; il s’en souvient. Et ces souvenirs deviennent la base de la relation qu’il entretiendra avec nous à l’âge adulte.
Si nous souhaitons que nos enfants continuent de nous respecter en grandissant, non par peur ni par obligation, mais par respect et amour, il nous faut apprendre à être plus attentifs à leurs besoins, bien sûr matériels, mais surtout émotionnels.
Cela signifie poser un cadre ferme, mais bienveillant, reconnaître nos erreurs, et leur montrer que le respect est une valeur qui se vit des deux côtés. C’est dans cette réciprocité que naît un lien solide, durable et empreint d’amour.
1-Leur faire croire que votre amour dépend de leurs réussites
Lorsqu’un enfant pense qu’il doit «mériter » l’amour de ses parents, en ayant de bonnes notes, en se comportant parfaitement ou en répondant aux attentes, il apprend à se conditionner à ce qu’il accomplit plutôt qu’à ce qu’il est.
A long terme, cela peut engendrer une profonde insécurité. L’enfant risque de grandir en cherchant sans cesse l’approbation des autres, craignant de décevoir ou de ne jamais être « assez bien». Cette recherche d’amour devient alors un poids qui fragilise son estime de soi.
L’amour ne devrait jamais être une récompense. Il est la base sur laquelle un enfant se construit, la certitude qu’il est aimé, même lorsqu’il échoue ou se trompe.
Le respect ne naît pas de la peur de décevoir, mais de la sécurité affective que procure un amour constant, inconditionnel et sincère.
- Ne pas leur accorder de temps ou d’attention
Dans un quotidien souvent rythmé par les obligations et la fatigue, il est facile de remettre à plus tard ces moments partagés avec nos enfants. Pourtant, pour eux, le temps que nous leur consacrons, est bien plus précieux que n’importe quel cadeau.
Lorsqu’un enfant sent que son parent est trop occupé, ailleurs ou constamment sur son téléphone, il peut en conclure que sa présence n’a pas beaucoup d’importance. Petit à petit, il apprend à se taire, à moins se confier, et une distance s’installe sans qu’on s’en rende compte.
Pourtant, l’étude The effect of the time parents spend with children on children’s well‑being, montre que plus les parents passent de temps avec leurs enfants (vie quotidienne et loisirs) et plus le bien‑être des enfants est élevé.
Mais accorder de l’attention, ce n’est pas seulement passer du temps ensemble, c’est être vraiment là, pour eux, les écouter, les observer, partager un rire, un silence, une histoire. Ces instants font grandir la confiance, la complicité et le respect mutuel.
C’est dans ces moments du quotidien que se construit le lien le plus fort : celui qui dure toute une vie.
- Refuser d’admettre ses torts
Quand nous étions enfants, les adultes semblaient toujours avoir raison. Même lorsqu’ils se trompaient, trop souvent, ils passaient à autre chose comme si de rien n’était. Pourtant, un enfant ressent l’injustice et perçoit instinctivement quand une parole ou un geste a dépassé les limites.
Refuser de reconnaître ses erreurs ne renforce pas l’autorité parentale mais plutôt fragilise le lien de confiance. Car, un enfant n’a pas besoin de parents parfaits et qui ne font jamais d’erreur, mais de parents transparents.
Savoir s’excuser, même pour un mot trop dur ou une réaction excessive, montre à l’enfant que le respect n’est pas une question d’âge ou de pouvoir, mais de responsabilité. En admettant nos torts, nous lui montrons qu’il est légitime d’avoir des émotions et qu’il mérite d’être traité avec équité.
- Rejeter ou ignorer leurs émotions
Un jour, le fils d’une amie est rentré de l’école, les yeux pleins de tristesse. Quand elle lui a demandé ce qui s’était passé, il lui a expliqué qu’un camarade avait refusé de lui parler toute la journée. Sans y réfléchir, elle lui a répondu : « Ce n’est pas grave, tu verras. Demain, ça ira mieux. »
Elle voulait le rassurer, mais j’ai vu dans son regard que ces mots l’avaient blessé. Pour lui, ce n’était pas “rien” : c’était une expérience douloureuse qu’il aurait simplement voulu partager.
Ce moment m’a fait comprendre l’importance de considérer les émotions d’un enfant. Lorsqu’on minimise sa peine, on lui apprend à taire ce qu’il ressent. Et si, petit, il se sent incompris, il aura plus tard du mal à se confier.
Le respect commence par l’écoute : écouter vraiment, sans juger ni corriger, mais simplement prendre en compte ce qu’il vit…
Source : Ouest-france en partenariat avec Sain et naturel
Rassemblé par Colette DRABO
