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SEMICA : Le promoteur raconte ses déboires


Dans la correspondance ci-dessous parvenue à notre Rédaction, le promoteur du Salon international de l’énergie, des mines et des carrières (SEMICA) raconte ses déboires avec le gouvernement. Toutefois, pour des raisons d’éthique et de déontologie, nous avons jugé bon de supprimer certains passages que nous avons remplacés par des pointillés. Lisez plutôt pour en savoir davantage !

Je remercie votre organe pour l’opportunité qui m’est donnée de m’exprimer à travers vos colonnes. Permettez-moi, avant tout propos, de m’excuser auprès de toutes les personnes déjà informées de la situation que nous vivons depuis février 2016 et qui auraient souhaité un traitement discret de la question. Mais lorsque votre honneur et votre dignité sont publiquement touchés par des propos mensongers et diffamatoires, il devient important de les laver en public. Si vous ne le faites pas pour vous-même, faites-le au moins pour votre famille et surtout vos enfants afin qu’ils sachent la vérité et puissent s’épanouir convenablement en société.

Cela dit, je m’appelle Innocent Belemtougri, citoyen burkinabè, né à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso le 8 mars 1975, de père et de mère tous Burkinabè. Je suis Marketeur de formation. Je suis fondateur et unique actionnaire de trois (3) entreprises :

– Bitel Communication SARL qui agit dans le conseil en communication, le marketing opérationnel et l’événementiel ; marque déposée à l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI).

– Semica SARL qui agit dans l’organisation annuelle du salon professionnel panafricain de l’énergie, des mines et des carrières ; marque déposée à l’OAPI.

– Africa Gtbm SARL qui agit dans l’organisation annuelle du salon professionnel panafricain des télécommunications, des nouvelles technologies et de l’informatique ; marque déposée à l’OAPI.

Le SEMICA est un salon professionnel à vocation panafricaine. J’ai écrit le projet en 2010 et la première édition n’a pu être mise en œuvre qu’en 2012. Et depuis lors, il se tient régulièrement au Burkina Faso chaque année, les derniers jeudi, vendredi et samedi du mois de mai. Les trois premières éditions de 2012, 2013 et 2014 ont été organisées par mon agence de communication Bitel communication SARL et depuis 2014, nous avons sorti le SEMICA du patrimoine de Bitel Communication et l’avons doté d’une personnalité morale propre en créant l’entreprise SEMICA SARL pour prendre plus sereinement la relève exclusive de l’organisation de ce salon professionnel et éviter les aléas que pourrait connaître l’entreprise de communication qui, elle, était beaucoup plus orientée sur des évènementiels culturels tels que les spectacles de musique. La suite nous donnera raison.

Depuis sa création, l’Etat burkinabè a été approché par le SEMICA pour soutenir l’organisation de cet évènement qui contribue au rayonnement international de notre pays à travers les nombreuses personnes à travers le monde qui entendent parler ou qui découvrent le Burkina Faso pour la première fois grâce au SEMICA, mais aussi et surtout qui contribue à attirer de nombreux investisseurs vers notre pays. En guise de réponse de l’Etat, le SEMICA a toujours été considéré, pour des raisons que nous ignorons, comme concurrent des Journées de promotion minières du Burkina (PROMIN) et n’a bénéficié pour tout soutien à chacune de ses éditions 2012, 2013, 2014, 2015 que de la lettre de parrainage du ministre des Mines et de l’énergie.

De 2012 à nos jours, le soutien du ministère des Mines au SEMICA se résume à la lettre d’acceptation de parrainer l’évènement. Aucun soutien financier ni technique et encore moins stratégique. Nous ne nous en plaignons pas et nous nous débrouillons quand même pour tenir régulièrement la manifestation.

Même de simples lettres de recommandation vers des institutions nationales et internationales capables de nous appuyer sans que cela ne coûte un kopeck à l’Etat burkinabè, nous ont jusque-là toujours été refusées par le ministère des Mines. Bien que toutes les conditions soient réunies pour que le SEMICA ne décolle pas, nous avons cru en ce projet et avons pu, avec l’aide de Dieu et de nos partenaires, tenir régulièrement les différentes éditions du SEMICA en invitant toujours le ministère burkinabè des Mines et de l’énergie à y prendre part et en lui octroyant des accès et des stands gratuitement pour sa participation et la promotion de ses secteurs énergie, mines et carrières. D’autres structures étatiques burkinabè bénéficient également de nombreuses facilités pour permettre leur participation effective et certaines mêmes nous doivent encore à ce jour, pendant que tous les autres participants à l’évènement paient rubis sur ongle leur participation. C’est ainsi que nos relations avec le ministère des Mines ont cordialement évolué jusqu’en cette année 2016.

Pour nous, le combat qui vaille est celui de la promotion internationale du Burkina Faso et son développement véritable. C’est pourquoi, avec une grande foi en la justesse de notre œuvre, nous avons toujours pris les difficultés que nous rencontrions comme des opportunités de convaincre les plus sceptiques et aussi de mieux faire. Le SEMICA est aujourd’hui un label apprécié et respecté sur la scène internationale. C’est une entreprise brillamment conduite par de jeunes Burkinabè et Africains. C’est enfin une marque déposée auprès de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI). Le label SEMICA est aujourd’hui sollicité par des Etats africains pour booster leurs secteurs énergétique et minier et aussi attirer des investisseurs vers leurs pays (voir ci-joint Invitation du Gouvernement du Niger).

Dans le cadre de l’organisation, cette année, de la 5e  édition du SEMICA qui devait se tenir du 26 au 28 mai 2016, nous avons attendu la mise en place du nouveau gouvernement du Président Roch, chose qui a été faite en janvier 2016, pour inviter une fois de plus l’Etat burkinabè à participer à l’évènement.

C’est ainsi que dès le 12 janvier 2016, nous avons adressé une demande de haut patronage à SEM le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, une demande de patronage a SEM le Premier ministre Paul Kaba Thiéba et une demande de parrainage au ministre des Mines et de l’énergie du Burkina Faso, Pr Alfa Oumar Dissa. La Présidence du Faso nous a invité à prendre attache avec le ministre des Mines pour la suite de notre demande à elle adressée. SEM le Premier ministre nous a répondu favorablement le 9 février 2016. Quant au ministère des Mines, nous n’avons reçu aucune réponse malgré nos trois (3) demandes d’audience et nos courriers de rappel.

Notre premier contact avec le ministre des Mines a eu lieu le lundi 8 février 2016 lors du salon minier Mining Indaba à Cape-Town en Afrique du Sud. En présence de plusieurs témoins burkinabè, le ministre nous a informé de sa vision de doter le Burkina Faso d’un seul grand évènement de promotion minière et pour ce faire, il envisageait la FUSION du SEMICA avec PROMIN en 2017, vu que l’organisation du SEMICA 2016 était déjà lancée et que la campagne de communication battait son plein. Idée que nous n’avions pas rejetée a priori, sous réserve d’en connaître les tenants et aboutissants.

A noter que c’est lors de ce salon en Afrique du Sud que nous apprenions l’intention du ministère burkinabè des mines d’organiser son PROMIN en septembre 2016.

De retour au Burkina Faso, le SEMICA obtient une audience avec le ministre des Mines le jeudi 3 mars 2016 et lui propose l’organisation conjointe des deux manifestations SEMICA-PROMIN 2016 sur un même site et à une même période dans une approche collaborative pour réaliser un test grandeur nature d’un rapprochement, avoir une idée plus claire de ce que pourrait donner la fusion souhaitée et surtout conjuguer les forces pour un plus grand rayonnement international de notre pays, vu que le Burkina Faso venait d’être frappé par des attentats terroristes un mois et demi plus tôt ; chose qui ne rassure pas les participants et investisseurs étrangers à venir au Burkina Faso. Pour ce faire, bien que se tenant régulièrement en fin mai, le SEMICA, en toute bonne foi, s’est dit disposé à négocier avec ses partenaires pour une organisation conjointe en septembre 2016. Le ministre s’est montré enthousiaste face à cette proposition et a dirigé le SEMICA vers son DCPM pour la rédaction d’une convention de partenariat à ce sujet, afin d’en faire l’annonce publique dans les meilleurs délais possibles. Ainsi, quatre (4) jours plus tard, soit le lundi 7 mars 2016, une séance de travail a eu lieu au bureau du DCPM du ministère des Mines entre le DCPM et le Président du SEMICA autour du projet de convention. C’est lors de cette rencontre que nous en avons appris un peu plus sur la vision du ministre :

1-      D’introduire la question de la fusion SEMICA-PROMIN dans la convention qui pourtant devait porter uniquement sur l’organisation conjointe et non la fusion;

2-      Fusionner SEMICA et PROMIN pour créer un nouvel évènement qui ne s’appellera ni SEMICA ni PROMIN ;

3-      Doter ce nouvel évènement d’un secrétariat permanent comme le SIAO et le FESPACO dirigés par des fonctionnaires de l’Etat burkinabè ;

4-      L’Etat burkinabè gèrera cette nouvelle entité pendant quatre à cinq ans avant de la rétrocéder à un privé. Quel privé ? Mystère et boule de gomme.

A notre question de savoir ce que devient le SEMICA dans tout cela, silence et boule de gomme. Nous avons donc inséré cette question comme amendement au projet de convention afin d’attirer l’attention de l’autorité ministérielle et aussi pour qu’elle puisse y apporter une bienveillante réponse. Le reste de la convention portant sur les rôles de chaque partie dans le cadre d’une organisation conjointe des deux évènements, a globalement fait l’objet d’accord. Jusque-là, les deux parties entretiennent de cordiales relations.

En guise de réponse, le Président du SEMICA est contacté 48 heures après, c’est-à-dire le mercredi 9 mars 2016 en fin de matinée, pour l’inviter à venir le lendemain jeudi 10 mars au ministère avec l’ensemble de son staff pour une rencontre avec le comité d’organisation de PROMIN assorti d’une conférence de presse. La convention de partenariat étant toujours en cours de négociation et certaines questions qui lui semblent importantes n’ayant pas encore reçu de réponse de la part du ministre, le SEMICA suggère au DCPM de proposer au ministre que les deux comités d’organisation prennent le temps de bien faire les choses en finalisant d’abord leur partenariat, informer leurs éventuels partenaires avant d’en faire une annonce publique ou même inviter la presse à la signature de la convention de partenariat de l’organisation conjointe des SEMICA-PROMIN 2016. Le DCPM rend compte au ministre qui sort du Conseil des ministres (selon lui-même) pour appeler le Président du SEMICA au téléphone aux fins de le convaincre de se joindre à lui pour sa conférence de presse du lendemain, soit le jeudi 10 mars 2016 à 10h, dans la salle de conférences du ministère des Mines. A lui aussi, le Président du SEMICA propose de finaliser d’abord leur partenariat, informer leurs éventuels partenaires avant d’en faire une annonce publique ou même inviter la presse à assister à la signature de la convention de partenariat de l’organisation conjointe des SEMICA-PROMIN 2016. En pareil cas, il n’est pas bienséant que les partenaires apprennent d’éventuels changements par voie de presse. Le ministre promet d’y réfléchir et de  rappeler après la fin du Conseil des ministres de ce jour. Aux environs de 16h, le Président du SEMICA est de nouveau appelé par le DCPM du ministère des mines pour confirmer sa présence à la conférence de presse du lendemain. C’est là que nous sommes informés par le DCPM que des invitations avait déjà été envoyées à différents organes de presse pour la couverture de cette conférence de presse avec pour objet, tenez-vous bien, la fusion du SEMICA avec PROMIN. Face à cette pressante invitation, n’ayant aucunement donné un quelconque accord pour une quelconque fusion avec une autre entité, ignorant même totalement les tenants et aboutissants d’une simple organisation conjointe des deux évènements et sur avis de son conseil, le Président du SEMICA décline poliment l’invitation et quitte Ouagadougou pour Bobo-Dioulasso pour des raisons personnelles. Les choses n’en resteront malheureusement pas là. Au cours de la nuit du mercredi 9 mars 2016, une pression téléphonique est exercée sur le Président du SEMICA afin qu’il se présente avec toute son équipe à la conférence de presse du lendemain. (…). Comment peut-on reprocher à un entrepreneur de refuser de participer à la liquidation pure et simple d’une entreprise, d’une marque, d’un label qu’il a travaillé à bâtir pendant plusieurs années au prix de sa santé et de nombreux sacrifices ? Et de surcroit, qui marche bien ? Que pouvait bien aller dire le ministre des mines, Pr Alfa Oumar Dissa, au PM ? Que le Président du SEMICA a refusé qu’on liquide son évènement ? Son entreprise ? Son label ? Somme toute qui ne lui appartient plus en personne puisque le SEMICA fait désormais partie du patrimoine burkinabè. (…).

En effet, le lendemain Jeudi 10 mars, devant un parterre de journalistes, le ministre des Mines, Pr Alfa Oumar Dissa, annonce à l’opinion publique la fusion du SEMICA et de PROMIN ainsi que la tenue de cette nouvelle manifestation « fusionnelle » du 22 au 24 septembre 2016, dates initiales de tenue de PROMIN 2016 (voir http://lefaso.net/spip.php?article70029). Il tente de justifier sa tentative d’OPA (prise de contrôle) sur le SEMICA par la mise en œuvre du programme de société « Ensemble, le Progrès est possible » du Président Roch Marc Christian Kaboré. Archi faux !!!

En quoi est ce que la liquidation du SEMICA contribuerait-elle à l’atteinte des objectifs du programme du Président élu du Burkina Faso ? Nous avons parcouru ledit programme et n’y avons rien vu de tel. Tout au contraire, nous y avons lu que le programme présidentiel de SEM Roch Marc Christian Kaboré prévoit en ses points :

1.3. La réforme du secteur des marchés publics et du partenariat public-privé est incontournable.

3.1.6. Améliorer l’organisation de l’industrie extractive;

3.2.2. Accroître la disponibilité et l’accessibilité de l’énergie;

3.1.5. Promouvoir la création d’industries de transformation de nos produits locaux et stimuler leur consommation.

Et le SEMICA pourrait y contribuer fortement, dans le cadre bien sûr d’un partenariat public-privé sincère et convenu entre toutes les parties. Nous y avons aussi lu un message fort de SEM Roch Marc Christian Kaboré qui nous a beaucoup touché : « J’ai la conviction, malgré la modicité de nos ressources, de trouver en chaque jeune, en chaque femme, en chaque Burkinabè, l’engagement nécessaire pour arriver à bout de l’adversité, et engager résolument notre pays dans la voie du changement et du développement durable.

« J’ai confiance parce que l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014, a montré que le peuple burkinabè a décidé de prendre en main son destin. C’est pourquoi tout ce que nous allons réaliser dans le projet de société que je vous propose, sera une œuvre collective pour le bien-être de tous et la prospérité de notre pays.

Certes, rien n’est facile, et nous devons nous convaincre que personne ne bâtira le Burkina Faso à notre place. C’est pourquoi il nous faut changer nos mentalités tant au niveau politique, social que professionnel et oser ce qui nous semble impossible. Je vous donne l’assurance que mon mandat portera le sceau de l’intégrité retrouvée, car le Burkina Faso est le pays des Hommes Intègres.

Le retour à l’intégrité a des exigence : • exigence d’amour pour son peuple; • exigence du travail bien fait; • exigence de solidarité; •exigence de justice; •exigence de réconciliation du peuple burkinabè avec son histoire; • exigence de bonne gouvernance; • exigence d’égalité de chances; • exigence de comportements citoyens.

Voilà ce à quoi je vous invite. C’est maintenant que nous devons nous assumer en faisant le bon choix.

J’ai besoin de vous pour bâtir ensemble un Burkina Faso de démocratie, de progrès économique et social, de liberté et de justice. »

Cette sortie unilatérale donc du ministre des Mines finira de convaincre les plus naïfs des secrets desseins funestes qu’il nourrissait pour le SEMICA et sèmera le trouble dans l’opinion nationale et internationale quand à la tenue effective du 5e  SEMICA prévu se tenir deux mois plus tard, du jeudi 26 au samedi 28 mai 2016 au Centre international de Conférences de Ouaga 2000.

N’ayant obtenu aucun accord formel pour la tenue conjointe des SEMICA et PROMIN 2016, pour « sauver » le SEMICA et enfin pour rassurer ses partenaires et l’opinion publique, le SEMICA organise à son tour une conférence de presse le lundi 14 mars 2016.

Au cours de cet échange avec les femmes et hommes de médias, le Président du SEMICA reconnaîtra avoir été approché par le ministère en charge des mines au sujet d’une fusion avec PROMIN. Mais les négociations n’étant pas encore formellement bouclées, le 5e  SEMICA se tiendra comme prévu du 26 au 28 mai 2016. Il s’est dit ouvert à la poursuite des négociations avec le ministère des mines et avoir foi en la capacité des deux parties à parvenir à un consensus pour 2017, à travers un dialogue franc (voirhttp://actuburkina.net/innocent-belemtougri-a-propos-de-la-fusion-annoncee-de-promin-semica-tout-mariage-demande-aux-parties-de-saccorder-avant-toute-annonce).

Dès lors, une véritable campagne d’intimidation de plusieurs entreprises opérant au Burkina Faso est organisée par le ministère des Mines pour les dissuader de prendre part au SEMICA 2016. Des relations difficiles avec le ministère sont promises à celles qui ne respecteraient pas cette fatwa. Quelle entreprise privée a intérêt à être en désamour avec son ministère de tutelle avec lequel il est obligé de travailler au quotidien ? Assurément aucune ! Le SEMICA lui-même n’échappe pas à cette règle et c’est la raison pour laquelle nous avons toujours tenté d’avoir les plus cordiales relations possibles avec le ministère des Mines du Burkina.

Les choses resteront en l’état jusqu’au matin du jeudi 19 mai 2016, jour au cours duquel le Président du SEMICA, une fois de plus en toute bonne foi, a déposé lui-même au ministère des Mines, précisément au secrétariat du ministre, un lot de badges d’accès gratuit au SEMICA, une fiche d’octroi du stand gratuit au profit du ministère des Mines et de l’énergie du Burkina Faso, comme cela est de coutume, un projet de discours pour la cérémonie officielle d’ouverture ainsi qu’un certain nombre d’invitations officielles aux cérémonies d’ouverture et de clôture du SEMICA 2016. (…). Le ministère des Mines comme toute autre institution publique de notre pays étant notre bien commun qu’il convient de traiter avec respect et parcimonie. Comme bien d’autres institutions publiques du Burkina Faso, le ministère des Mines et de l’énergie devait aussi être invité au SEMICA et ce, malgré la personnalisation de certaines divergences. Les appels téléphoniques à venir récupérer les invitations se poursuivront du jeudi 19 au samedi 21 mai 2016 où l’assistante personnelle du ministre, certainement sous la pression de son patron, transporte et ramène la totalité des invitations au bureau du Président du SEMICA. Face au refus du SEMICA de récupérer le matériel, c’est le ministre lui-même qui rentre dans la danse pour appeler à son tour le Président du SEMICA pour lui demander de récupérer ses invitations en attendant qu’ils se voient pour aplanir les incompréhensions de part et d’autre. Séance tenante, le Président du SEMICA s’est dit disposé pour une rencontre. Rendez-vous fut donc pris pour une rencontre, trente minutes plus tard, au bureau du ministre sis à l’Université Ouaga 1 à Zogona. Au cours de cette audience, le ministre informe son interlocuteur de la création par arrêté de son département, d’une semaine des activités minières d’Afrique de l’ouest en abrégé SAMAO. Cette nouvelle manifestation, qui se tiendra chaque année en septembre, entend regrouper toutes les autres manifestations dont les journées de promotion minière (PROMIN), les journées de promotion des carrières (JPC), toutes deux organisées par son ministère et enfin le SEMICA. En cas d’acceptation du SEMICA de se tenir dans le cadre de la SAMAO, le ministre s’est dit disposé à :

1-      garantir au SEMICA sa totale autonomie de fonctionnement et d’organisation ;

2-      lui octroyer le plein appui institutionnel de son département à travers des lettres de recommandations auprès d’institutions nationales et internationales capables de soutenir son organisation ;

3-      prendre un nouvel arrêté ministériel afin de ramener la période de tenue annuelle de la SAMAO à la fin du mois de mai de chaque année pour permettre au SEMICA de continuer de se tenir à sa même périodicité des derniers jeudi, vendredi et samedi de chaque année et être attractif dans l’agenda international des grandes manifestations minières dans le monde.

Sa vision de l’occupation de la semaine des activités minières d’Afrique de l’ouest était que les lundi, mardi et mercredi soient consacrés aux PROMIN et JPC et les jeudi, vendredi et samedi suivants au SEMICA. Présenté sous cette forme et pour clore définitivement les discussions, le Président du SEMICA y a marqué son accord de principe en attendant la signature de la convention y afférante. Comme calendrier, les deux interlocuteurs ont prévu de se revoir le lendemain dimanche 22 mai, pour matérialiser par écrit les termes de l’accord qui venait d’être trouvé. En fonction de la disponibilité de son agenda du dimanche 22 mai, le ministre déciderait de l’heure et du lieu de la rencontre. Le ministre des Mines a aussi souhaité qu’à la suite de cela, le comité d’organisation du SEMICA lui rende une visite de courtoisie devant presse le lundi 23 mai 2016, pour lui permettre d’annoncer publiquement qu’un accord avait été trouvé entre les parties et lui permettre de prendre part au SEMICA 2016 la « tête haute », selon ses propres termes. Dimanche 22 mai 2016, aucune nouvelle du ministre. Lundi 23 mai 2016, aucune nouvelle du ministre. Ce n’est que le mardi 24 mai 2016 vers 8h que madame la directrice de cabinet du ministre, sur instructions du ministre, appelle le SEMICA pour lui demander de passer au ministère à 10h avec son staff pour une séance de travail sur le SEMICA. Nous nous y rendons volontiers mon staff et moi, et y rencontrons la directrice de cabinet du ministre, le directeur général des mines et la directrice générale du cadastre minier, tous membres du comité d’organisation de PROMIN Burkina. En fait de réunion, il nous est demandé une seule chose : envoyer diligemment une lettre au ministre des Mines pour lui faire part de notre accord pour tenir dorénavant le SEMICA au sein de sa SAMAO. Nous informons alors nos interlocuteurs du jour qu’un accord avait été trouvé avec le ministre et que nous nous attendions plutôt à une convention en bonne et due forme. Il nous a été répondu que le ministre avait changé d’avis et que cette convention n’était plus à l’ordre du jour. Le SEMICA devait purement et simplement s’engager par écrit à se tenir dorénavant au sein de la SAMAO, sans en connaître les tenants et aboutissants sinon le ministre ne viendrait pas au SEMICA 2016. L’accord verbal du samedi 21 mai 2016, comme toutes les précédents, venait ainsi d’être une fois de plus jeté à la poubelle par le ministre des Mines. La réponse du SEMICA a été on ne peut plus claire : la tenue du SEMICA au sein de la SAMAO devrait faire l’objet d’une convention écrite qui reprendrait les engagements de chaque partie comme convenu lors de l’audience du samedi 21 mai 2016. A ce stade, nous comprenons que l’autorité ministérielle venait une fois de plus de passer outre ses propres propositions, que nous avions acceptées (…). Nous comprenons l’intention du ministre d’arriver coûte que coûte à ses fins lorsqu’à la fin de cette rencontre, il nous a été remis une copie de l’arrêté du ministre instituant la SAMAO avec indication que le SEMICA 2016 étant déjà engagé ne serait pas concerné par l’arrêté mais pour 2017, nous devrons malgré nous, nous plier à cet arrêté ministériel et devrons tenir le SEMICA 2017 dans le cadre de la SAMAO. C’est ainsi que le SEMICA 2016 s’est ouvert 48 heures plus tard, avec l’absence remarquée des membres du Gouvernement burkinabè, pourtant tous invités. Seul le ministre du Commerce, Stéphane Sanou, s’est fait représenter par un conseiller technique. Nous tenons à le remercier sincèrement pour cette marque de considération. Quant à la soirée gala de clôture, plusieurs institutions nationales dont la Présidence du Faso ont été représentées. Nous leur disons à toutes merci.

Nonobstant ces difficultés à nous imposées, le SEMICA 2016 a été le plus abouti de tous et largement apprécié par les participants tant nationaux qu’internationaux. Comme à son habitude, la clôture du 5e SEMICA le samedi 28 mai 2016 dans la salle des banquets de Ouaga 2000 a été l’occasion d’annoncer la tenue de la 6e  édition prévue du 25 au 27 mai 2017. Dans quel pays ? Wait and see !

Croyant en une bonne foi encore possible du ministre Alfa Oumar Dissa, le SEMICA a, une fois l’édition 2016 close, écrit un courrier en date du 9 juin 2016 pour lui réitérer sa disponibilité à se tenir dans le cadre de la SAMAO selon les termes convenus le samedi 21 mai 2016 lors de l’audience à l’université Ouaga I. A ce jour, nous attendons encore la réponse du ministre.

D’un projet initial de tenue conjointe des SEMICA-PROMIN 2016 en passant par celui de fusion des deux évènements, nous assistons aujourd’hui à la création par le ministère des Mines du Burkina Faso, d’une nouvelle manifestation baptisée SAMAO, d’un budget de 195 millions de nos francs et censée être désormais la seule tribune de promotion du secteur minier au Burkina Faso (voir http://infowakat.net/secteur-minier-samao-desormais-seule-tribune-promouvoir-secteur/). Que de tentatives de passage en force ! Que de tergiversations ! Que d’acharnement ! Que de temps et d’énergie mal investis !

Le SEMICA n’a jamais coûté autant et mieux, n’a jamais coûté 1 F CFA au budget national burkinabè. Malgré ce colossal budget, la première édition de cette manifestation budgétivore, s’est soldée par le résultat mitigé auquel nous avons tous assisté avec tristesse. Que de ressources gaspillées au moment où bon nombre de nos formations sanitaires manquent du strict minimum pour fonctionner et que nombre de nos enfants sont éduqués sous des paillotes! Malgré tout, on tente un habillage communicationnel pour faire croire à l’opinion que ce fut un succès. Les Burkinabè ont du talent. La jeunesse burkinabè est pleine de talent, de génie et d’énergie que nous devons utiliser à bon escient. Le Burkina Faso mérite d’avoir une organisation largement meilleure que celle que nous avons montrée à la face du monde lors de cette SAMAO 2016. C’était une véritable honte nationale. Si l’on nous avait sollicité, par patriotisme, nous nous serions volontiers mis à la disposition de la nation pour sauver notre honneur parce que cet honneur-là nous incombe à tous et à chacun.

D’aucuns pensent, à tort d’ailleurs, qu’il suffit de se revêtir de la robe gouvernementale pour que leurs désirs soient réalité. L’opinion nationale et internationale nous observe et n’est pas dupe. En la matière, l’un des facteurs clés de succès, c’est la crédibilité et le sérieux du promoteur ainsi que le respect des engagements pris. C’est là que la carte SEMICA devient intéressante pour le Burkina Faso. Bien que se tenant en Afrique, continent considéré comme instable, le SEMICA enregistre dès l’annonce de chacune de ses éditions, un fort taux d’enregistrement et de paiement à l’avance de leurs frais de participation de la part de plusieurs compagnies occidentales ; gage de sa crédibilité internationale.

C’est le lieu pour nous de rassurer l’opinion que si l’Etat veut doter le Burkina Faso d’un grand salon professionnel international et attirer encore plus d’investisseurs vers notre pays, le SEMICA est totalement disposé à y contribuer à travers un partenariat public-privé clair et sincère, qui coûtera nettement moins cher à notre budget national, déjà extrêmement sollicité.

En tout état de cause, le SEMICA reste ouvert à toute collaboration avec le Gouvernement du Président Roch Marc Christian KABORE et toutes les autorités et compétences nationales pour contribuer au mieux au développement du Burkina Faso.

Nous ne saurons terminer notre propos sans nous excuser très sincèrement auprès de toutes les autorités nationales, de tous nos partenaires, de toutes les personnes de bonne volonté, de toute personne connue ou anonyme qui aurait été affectés par cette situation que nous avons vainement tenté d’éviter. De nombreuses personnalités et bonnes volontés pourront témoigner des efforts du SEMICA pour régler dans la discrétion, cette situation qui n’honore pas notre Etat.

Nous réaffirmons notre volonté de parvenir à un accord sincère avec l’Etat du Burkina Faso afin de contribuer au développement et au rayonnement international de notre cher pays !

Le véritable combat ne se trouve pas entre les filles et fils de ce pays, mais entre l’ensemble des Burkinabè et des Africains et le reste du monde. Le développement de notre nation et de l’Afrique en général est l’affaire de tous. Sachons donc raison garder et mener le bon combat.

A Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian KABORE, Président du Faso, nous tenons à dire un GRAND MERCI public pour son soutien à l’organisation du SEMICA 2016 à travers la mise à disposition gracieuse du complexe du Centre de Conférences de Ouaga 2000. Dieu vous bénisse, vous le rende au centuple et vous guide dans votre charge de conduire les Burkinabè vers le bonheur collectif et individuel.

A l’ensemble du Gouvernement et des hautes autorités burkinabè, nous disons merci pour leur disponibilité.

A toutes celles et tous ceux qui nous ont prêté oreille attentive et nous ont soutenus, merci.

A l’ensemble des Burkinabè, nos partenaires et nos amis, nous disons également merci pour leur soutien constant.

A la jeunesse burkinabè et africaine, ne nous demandons pas ce que l’Etat peut faire pour nous mais ce que nous pouvons faire pour nos Nations !

La construction du Burkina Faso et de l’Afrique incombe à chacun de leurs filles et fils.

Ensemble, nous y arriverons !

Travaillons seulement !

Innocent BELEMTOUGRI

Président du SEMICA

[email protected]

 


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