HomeA la uneSITUATION SOCIOPOLITIQUE AU BURKINA FASO   La société civile dénonce un : « coup d’Etat constitutionnel » en préparation  

SITUATION SOCIOPOLITIQUE AU BURKINA FASO   La société civile dénonce un : « coup d’Etat constitutionnel » en préparation  


Face à la situation sociopolitique qui prévaut actuellement au pays des Hommes intègres, des Organisations de la société civile (OSC) anti-référendum étaient face à la presse, le mardi 21 octobre 2014 à Ouagadougou, pour, ont-elles dit, dénoncer le « coup d’Etat constitutionnel » en préparation, et appeler toutes les couches sociales à la désobéissance civile. Les principaux animateurs de cette conférence de presse étaient Me Guy Hervé Kam, Porte-parole du Balai citoyen, Pr Loada, représentant du Front de résistance citoyenne (FRC) et Hervé Ouattara, représentant du Collectif anti-référendum (CAR). Selon ces derniers, « L’heure n’est plus aux discours mais à la résistance ».

 

« Nous assumons notre choix, conscients de ne pas croiser les bras face au coup d’Etat constitutionnel que préparent les dignitaires de la IVe République pour prolonger le processus  de confiscation de la souveraineté de notre peuple, en marche depuis le coup d’Etat sanglant du 15 octobre 1987. Notre combat est celui du juste face à l’injuste, du droit face au droit du plus fort. Nous préférons nous battre pour des idées, des principes et valeurs universelles auxquels nous croyons plutôt que de nous rendre complices, par notre passivité ou notre fausse neutralité, envers un pouvoir qui cherche à confisquer à vie   la souveraineté de notre peuple par la manipulation. » Voici l’essentiel du message que des Organisations de la société civile (OSC) anti-référendum ont voulu porter à la connaissance du peuple burkinabè, par le biais    des Hommes de médias. C’était au cours d’une conférence de presse tenue le 21 octobre dernier à Ouagadougou. Pour les animateurs de la rencontre, la société civile, par leurs voix, dénonce le « coup d’Etat constitutionnel » en préparation. Selon eux, l’heure n’est plus aux discours mais à la résistance.

 

« Le président du Faso a fini par  tomber le masque »

 

Les conférenciers ont laissé entendre qu’après moult tractations, le président du Faso a fini par « tomber le masque », à travers l’adoption en Conseil des ministres, d’un projet de loi portant modification du code électoral. Projet qui prévoit le droit de dessaisir la CENI (Commission électorale nationale indépendante) de l’organisation des élections et d’y procéder par l’intermédiaire du ministère en charge de l’Administration territoriale. A cela s’ajoute l’adoption, à la faveur d’un Conseil des ministres extraordinaire, d’un projet de loi « portant révision de la Constitution ». A leur avis, le chef de l’Etat a opté de prendre le parti « des défenseurs et promoteurs d’intérêts individuels, claniques et partisans ». Et de souligner : « Alors que tous les travailleurs de ce pays devront, à l’âge de la retraite, quitter leurs fonctions, le président du Faso lui, a décidé d’utiliser son pouvoir d’initiative pour reculer l’âge de sa retraite politique aux calendes grecques. Malgré tous les conseils qui lui ont été prodigués par les leaders religieux, les diplomates, ses propres amis », il a choisi, ont-ils mentionné, de « défier tous les Burkinabè plutôt que de rentrer dans l’histoire en sortant, la tête haute, de 27 ans de magistrature ». Et de citer les solutions qui lui ont été proposées. Celles-ci ont pour noms : régime parlementaire, amnistie, référendum couplé avec la présidentielle de 2015, dialogue sincère.

 

Une journée d’interpellation des députés

 

Pour les OSC, le maintien du président Compaoré au pouvoir au terme de son mandat présidentiel est « inacceptable et illégitime, même en respectant les formes constitutionnelles». Aussi appellent-elles tous les Burkinabè à se lever comme un seul homme pour barrer la route à la manipulation et au coup d’Etat constitutionnel. Elles en appellent également aux Burkinabè où qu’ils soient, à dire « Non » au pouvoir en place et à ses alliés,  soit  en refusant de participer à des célébrations officielles, soit en boycottant les structures qui soutiennent le pouvoir. Aux fonctionnaires et agents publics de l’Etat, elles leur demandent de les aider à résister par la grève du zèle. Cet appel s’adresse également aux députés patriotes, aux forces de défense et de sécurité, aux étudiants, aux élèves, bref, à toutes les couches de la société. Ils ont déclaré que tous ceux qui sont opposés doivent pouvoir s’unir. Et de signifier : « Nous sommes disposés parce que s’il y a victoire, elle sera pour tout le monde. Par la suite, chacun pourra prendre sa route ». Par ailleurs, les OSC demandent à tous les Burkinabè de se joindre à elles à l’occasion de la journée d’interpellation des députés de l’Assemblée nationale, qui sera organisée devant la représentation nationale, dès que le projet de loi portant révision de la Constitution arrivera sur son bureau. A la question de savoir si la répression a déjà commencé, les conférenciers ont relevé que des dispositions sont déjà prises, au-delà des éléments portés dans le domaine public. « Nous n’avons pas de divisions, d’armées et autres. Mais nous avons la vérité avec nous », ont-ils martelé. Quant à la place de l’Opposition dans cette lutte des OSC, voici leur réponse : « Nous n’avons pas les mêmes agendas, mais on peut bien s’entendre sur un minimum. Nous n’avons pas le droit de nous battre de manière dispersée».

Christine SAWADOGO


Comments
  • Et dire que celui-là sert de médiateur dans plusieurs pays en crise de la complice et fausse cedeao… SHUANNN!

    22 octobre 2014

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