HomeA la uneSMOCKEY, MEMBRE DE LA COALITION DYTANIE A PROPOS DU AN I DU PUTSCH MANQUE : « Nous sommes à la croisée des chemins. Si rien n’est fait, nous courrons un grand danger »

SMOCKEY, MEMBRE DE LA COALITION DYTANIE A PROPOS DU AN I DU PUTSCH MANQUE : « Nous sommes à la croisée des chemins. Si rien n’est fait, nous courrons un grand danger »


La Coalition « Dytaniè », forte de 7 organisations, qui existe depuis mai 2016, a animé une conférence de presse à l’occasion de son lancement le 15 septembre dernier à Ouagadougou. Cette coalition, selon les organisateurs de la conférence, veut constituer un cadre d’unité d’actions pour la défense de l’esprit de l’insurrection populaire, préserver  et renforcer  les acquis de l’insurrection et de la Transition. Les conférenciers ont  dépeint la situation nationale du pays à la veille du jour anniversaire du putsch manqué du 16 septembre 2015.

 

« Il y a un temps pour observer dans le silence et un temps pour agir. Le temps d’agir en unité d’actions est arrivé pour la conquête d’une Justice indépendante, pour la préservation et le renforcement des acquis de l’insurrection, contre la trahison du peuple.» Ces propos sont  de Smockey et ses camarades Sam’S K le Djah et Cyril Ouoba, pour ne citer que ceux-là, ont fait savoir aux journalistes leur inquiétude face à la gouvernance du pays qui n’augure pas des lendemains meilleurs, à les entendre. « Il est désormais clair pour tous, les patriotes sincères et intègres que les précieux acquis de l’insurrection populaire et de la Transition sont désormais menacés », ont-ils dit dans une déclaration liminaire. « Qui ne punit pas le mal le cautionne », selon les mots de Smockey. De la situation nationale, il a dit que « nous sommes à la croisée des chemins. Si rien n’est fait, nous courrons un grand danger ». Ils ont relevé plusieurs griefs contre les dirigeants actuels, à la veille de la commémoration du putsch manqué du 16 septembre 2015. Une armée totalement déstructurée,  les violences ayant émaillé les élections locales, les hauts gradés de l’armée qui n’ont pas répondu à des convocations de la Justice, les jugements promis dans le cadre du putsch et de l’insurrection qui n’ont toujours pas commencé, le relèvement des juges militaires de leurs fonctions, une campagne de discréditation de certains acteurs des OSC, la levée des mandats d’arrêt lancés par la Justice militaire, sont autant de faits qui montrent, selon Smockey et ses camarades, que les autorités actuelles « courent derrière des boucs-émissaires pour détourner le peuple de la réalité ». La Coalition Dytaniè entend lutter jusqu’à l’avènement d’une justice véritable pour tous les Burkinabè, un vrai Etat de droit démocratique, plus d’infrastructures, plus d’eau et d’électricité, qu’on aille au-delà des  discours politiques. « Rien ne se fera sans pression, sans mobilisation, rien ne se fera sans union ou sans coalition », a martelé le rappeur Smockey. Que reprocher au pouvoir, 9 mois après ? A cette question, les conférenciers ont répondu en ces termes : « Le problème c’est qu’on n’a rien à lui reprocher parce qu’il n’y a rien… On a l’impression que tout est inerte,  qu’il n’y a pas d’action ». La Coalition Dytaniè dit avoir pris suffisamment le temps d’observer, et le constat est que rien ne bouge, selon Smockey. « Ceux qui disaient que la Transition était pleine de démagogues sont plus populistes », a-t-il dit. Il a estimé qu’il y a une volonté du pouvoir de revenir sur certains acquis, tel le code minier. « Nous avons l’impression que ce nouveau gouvernement a décidé de faire du rétropédalage », s’est désolé le rappeur qui pense qu’ « il est vraiment temps de résister et de faire monter le mercure ».

 

Lonsani SANOGO

 

 


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