HomeA la uneSOMMET AFRIQUE-MONDE ARABE : Une rencontre qui vient à point nommé

SOMMET AFRIQUE-MONDE ARABE : Une rencontre qui vient à point nommé


 

Demain, 23 novembre 2016, s’ouvre à Malabo en Guinée Equatoriale, le quatrième sommet Afrique-monde arabe où sont attendus de nombreux chefs d’Etat du continent dont l’Ivoirien Alassane Dramane Ouattara, le Nigérian Muhammadu Buhari,  le Guinéen Alpha Condé ou encore le Béninois Patrice Talon, sur le thème « développement durable et coopération économique » entre ces deux régions du monde. Pour l’occasion, l’hôte du sommet, le président Teodoro Obiang Nguema, n’a pas fait dans la dentelle en louant pas moins qu’un yacht chypriote d’une capacité de 1664 personnes pour l’hébergement des délégations. C’est dire si ce sommet est d’importance pour celui qui dit avoir effectué une tournée en Arabie Saoudite et aux Emirats Arabes Unis en octobre dernier, pour inviter « les investisseurs du Moyen Orient afin qu’ils viennent travailler avec le continent africain ». Quand on connaît la renommée de Crésus de ces monarchies pétrolières, l’intérêt d’un tel sommet pour un continent comme l’Afrique qui cherche encore et toujours ses marques sur le plan économique notamment, n’est plus à démontrer. D’autant plus que les besoins de financement dans plusieurs domaines d’activités dont bon nombre sont, du reste, prioritaires, restent énormes. C’est donc un sommet qui vient à point nommé, au regard de la thématique de l’heure sur les questions sécuritaires et de développement qui paraissent, à bien des égards, comme des préoccupations majeures partagées par l’ensemble des pays de la planète. Et en la matière, le monde arabe peut jouer un grand rôle dans le développement de l’Afrique, à travers des rapports de coopération fondamentalement différents  de ceux qui ont longtemps régulé les relations entre les pays du continent et leurs anciennes puissances coloniales. L’Afrique a donc tout à gagner en s’ouvrant à ce monde qui se tourne aussi vers lui.

L’Afrique a besoin de diversifier ses partenaires pour mieux se projeter dans l’avenir

Cela dit,  il n’y avait pas de raison que les pays du Moyen Orient restent en marge de la dynamique des rencontres bilatérales qui ont vu, tour à tour, l’Europe, l’Amérique, la Chine, le Japon, et même l’Inde marquer leur intérêt pour le « berceau de l’Humanité ». C’est donc un continent qui compte et qui a besoin de diversifier ses partenaires pour mieux se projeter dans l’avenir. Bien évidemment, si l’on ne peut, a priori, rien attendre d’un tel sommet en termes de renforcement de la démocratie, les deux parties pourraient en tirer des dividendes importants en termes de partenariat au développement et de lutte contre le terrorisme par exemple. En effet, ce n’est pas pour rien que Dubaï, par exemple, est aujourd’hui l’une des destinations privilégiées des commerçants africains.  Cet exemple, à lui seul, illustre à souhait tout le bénéfice que l’Afrique pourrait tirer de sa coopération économique avec les pays de cette partie du monde. Sur le plan sécuritaire, il est de plus en plus évident qu’un contre-discours est aujourd’hui nécessaire pour faire contrepoids  aux djihadistes. Et l’apport des pays arabes en termes de recadrage du discours religieux pourrait être d’un apport certain  dans la lutte contre le fondamentalisme religieux d’une part, mais aussi contre tous ces amalgames et autres clichés qui tendent à voir derrière chaque arabe un terroriste ou un djihadiste potentiel. En tout état de cause, il est impératif pour l’Afrique de travailler à se hisser à la hauteur des autres continents et à sortir de sa posture d’éternelle assistée. C’est à ce prix qu’elle pourra forcer le respect des autres nations.

Outélé KEITA


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