HomeA la uneSORTIE DU PARTI PRESIDENTIEL MALIEN :Le compte à rebours a-t-il commencé pour Moussa Mara ?

SORTIE DU PARTI PRESIDENTIEL MALIEN :Le compte à rebours a-t-il commencé pour Moussa Mara ?


Pendant que la société civile est en train de monter au créneau  pour la prise en compte de ses préoccupations dans la résolution de la crise au Nord-Mali en cours à Alger, les ingrédients d’une autre crise sont en train d’être réunis au sein de la majorité présidentielle. La pomme de discorde semble être l’actuel Premier ministre, Moussa Mara.

 

Le fauteuil du Premier ministre est revendiqué par le RPM

 

L’homme s’était déjà illustré, de par le passé, en envoyant l’armée malienne à la boucherie à Kidal, après y avoir effectué une visite jugée inopportune. Cela lui avait valu une volée de bois vert, surtout de la part de l’opposition qui avait  même demandé sa démission. Ibrahim Boubacar Kéita (IBK) n’avait pas accédé à cette requête. Il avait simplement maintenu son ami de 50 ans, à son poste. Cette fois-ci, la fronde contre Moussa Mara est portée par le parti présidentiel, le Rassemblement pour le peuple malien (RPM). Celui-ci ne cache plus sa volonté de déloger l’« imposteur » Moussa Mara de la primature. Pour y arriver, les cadres de ce parti semblent avoir opté pour la stratégie des « petits pas ». Le premier petit pas vient d’être franchi avec la désignation de Boulkassoum Kaidara, vice-président du RPM, à la tête de la concertation des partis politiques de la majorité présidentielle. Cette charge, il faut le rappeler, était assurée par le très controversé Moussa Mara. Le moins que l’on puisse dire est que le RPM est en train de prendre les choses en main et que le départ de l’ami du président pourrait être accéléré. D’ailleurs, le tout nouveau chef de la convention des partis de la mouvance présidentielle n’y est pas contre, même s’il  reconnaît que la décision de maintenir ou pas Moussa Mara à son poste, est du ressort du président IBK. Les choses sont claires. Le fauteuil du Premier ministre est revendiqué par le RPM. L’on peut se poser dès lors la question de savoir quelle sera l’attitude d’IBK, face à la fronde des bonzes de son parti. Va-t-il maintenir contre vents et marées son « ami » à son poste ? Ou va-t-il aller dans le sens des desiderata de la principale force politique de sa majorité ?

 

IBK doit faire attention au choix des personnalités qu’il nomme à la primature

 

S’il opte pour la première hypothèse, il pourrait courir le risque de se mettre à dos la puissante machine politique et électorale du RPM. La deuxième hypothèse serait politiquement plus correcte, parce que la démarche du RPM est tout à fait légitime. Si IBK avait fait le choix d’un technocrate bon teint comme ce fut le cas avec Tatam Ly, le RPM, qui domine outrageusement l’Assemblée nationale, aurait peut-être fait contre mauvaise fortune bon cœur, en ne rouspétant pas de la sorte. Mais en choisissant de puiser au sein de la  majorité présidentielle une personnalité dont le parti politique compte pour moins que du beurre, IBK, peut-on dire, a commis une erreur de casting. Une erreur qui vient s’ajouter à bien d’autres dans sa gouvernance politique. L’on peut citer à titre d’illustration, l’ingérence de son fils, Karim Kéita, député à l’Assemblée nationale, dans la conduite des affaires du gouvernement. Cette intrusion avait visiblement agacé le prédécesseur de Moussa Mara, Tatam Ly, qui avait fini par rendre le tablier.

Certes, l’on est dans un régime présidentialiste, mais IBK doit faire attention au choix des personnalités qu’il nomme à la primature s’il ne veut pas s’aliéner le soutien du RPM et y augmenter le nombre de frustrés. L’on peut croire que le président malien, en aucun cas, ne peut s’exposer à un tel risque, en maintenant Moussa Mara à son poste. C’est pour cela que l’on ne doit pas craindre de dire que le compte à rebours a commencé pour ce dernier.

 

Pousdem PICKOU


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