HomeA la uneSORTIE DU PRESIDENT GHANEEN SUR LA PRESENCE DE WAGNER AU BURKINA : Quelles peuvent en être les conséquences ?

SORTIE DU PRESIDENT GHANEEN SUR LA PRESENCE DE WAGNER AU BURKINA : Quelles peuvent en être les conséquences ?


C’est un véritable pavé que le président ghanéen, Nana Akufo-Addo, vient de jeter dans la mare. En effet, il accuse ouvertement les autorités de la transition du Burkina Faso, de s’être attaché les services du groupe de sécurité privé paramilitaire russe Wagner et ce, au moment où ces dernières appellent à la mobilisation populaire à travers le recrutement de 50 000 Volontaires pour la défense de la patrie (VDP). Il l’a dit au cours du sommet Etats-Unis-Afrique qui vient de refermer ses portes à Washington. « Aujourd’hui, des mercenaires russes se trouvent à notre frontière Nord. Le Burkina Faso a conclu un accord avec le Mali pour engager les forces de Wagner là-bas. Je crois qu’une mine dans le Sud du Burkina Faso leur a été attribuée en guise de paiement pour leurs services », a déclaré le chef de l’Etat ghanéen au cours d’une réunion avec le Secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken. Certes, il y avait des raisons de penser qu’il se tramait quelque chose depuis l’arrivée des nouvelles autorités de la transition qui n’avaient pas exclu la possibilité de renforcer leurs relations avec la Russie sans préciser la forme que cela prendrait. Mais on était loin d’imaginer ce coup de tonnerre faisant état de ce que les mercenaires de Wagner opéraient déjà sur le terrain au point de constituer un motif d’inquiétude pour certains de nos voisins. En tout cas, on imagine bien que le président ghanéen ne prendrait pas le risque de faire une telle déclaration s’il n’avait pas la preuve de ce qu’il avance. Car, c’est avant tout, un dirigeant qui parle. Et on a envie de dire qu’il sait de quoi il parle.

 

Le pays ne court-il pas le risque de voir filer certains de ses partenaires européens et américains ?

 

Cela dit, même si les autorités de la transition ne le disent pas, il y a tout de même des signes qui laissent entrevoir un rapprochement entre le Burkina Faso et la Russie. Car, si l’on en croit plusieurs sources, le Premier ministre Apollinaire Kyèlem de Tambèla vient de séjourner récemment à Moscou où il a rencontré certains officiels russes. On n’en sait pas davantage puisque cela s’est passé en toute discrétion dans la mesure où aucun communiqué n’a sanctionné ce déplacement. On se rappelle aussi que lors des manifestations de rue en guise de soutien à Ibrahim Traoré, certains manifestants arboraient fièrement des drapeaux russes, quand ils n’appelaient pas ouvertement à la rupture des relations avec la France accusée à tort ou à raison d’être à l’origine de tous les péchés… du Burkina. Et ce n’est pas tout. On sait aussi que le premier voyage de Ibrahim Traoré, en tant que président de la Transition, a eu lieu à Bamako où il  a rencontré son homologue Assimi Goïta qui ne jure que par Wagner. Tout cela mis en relation, peut donner du crédit à ce que dit le numéro un ghanéen. Cela dit, s’il est avéré que Wagner opère au Burkina, quelles peuvent en être les conséquences ? Le pays ne court-il pas le risque de voir filer certains de ses partenaires européens et américains qui ne blairent pas Wagner qu’ils accusent d’être à l’origine d’exactions dirigées contre des civils dans les pays où il intervient ? Il s’agit, pour ne pas les nommer, de la RCA, de la Libye et du Mali où sont régulièrement rapportés de nombreux cas de violations des droits humains.

 

B.O

  

 


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