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STANISLAS OUARO, MENAPLN


Les secteurs structurés du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) étaient en assemblée générale  le 28 février 2020, à Ouagadougou. « Résilience du peuple burkinabè  dans la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social (PNDES) face aux défis sécuritaires » ; c’est sous ce thème que s’est déroulée cette rencontre de la « crème du parti », laquelle visait à « faire une introspection sérieuse sur le chemin parcouru » dans le cadre de la mise en œuvre du programme présidentiel  afin de mieux proposer « les réajustements possibles avant le bilan définitif ».  

 

Les 6 et 7 mars  prochains, se tiendra le 3e Congrès ordinaire du MPP. A quelques jours de la tenue de ce grand rendez-vous, l’heure est donc à la mobilisation des troupes par secteurs. L’AG   des secteurs structurés s’inscrit dans cette dynamique et était une occasion, pour la « crème du parti », d’échanger, de discuter pour une réussite de ce congrès dont l’objectif principal consistera à « mettre les pendules à l’heure,  respecter les statuts et règlement intérieur du parti et désigner  le président du parti ».  Selon  le ministre en charge  de la Jeunesse,  Salifo Tiemtoré,  représentant le président intérimaire du MPP, ce sont environ 4 000 personnes qui sont attendues à ce congrès a minima. « Parce qu’immédiatement après,  nous tiendrons le congrès d’investiture de notre champion », qui mobilisera bien plus de monde. Pour lui, il faut donc affûter les armes en ce sens que la vision du parti est que, pour les élections à venir, « nous puissions avoir au minimum 60% des suffrages ». « Nous n’avons pas peur, nous n’avons peur de personne », a déclaré le ministre de l’Education nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales, Stanislas Ouaro, pour qui il n’y a point de doute en ce qui concerne la réélection de leur candidat en 2020.  « Nous n’espérons pas une réélection, nous sommes confiants en la réélection  de notre candidat en 2020 », a-t-il dit, arguant que bientôt, chacun va faire son bilan et en ce qui concerne le chef de l’Etat, lui a « des résultats intéressants » à  présenter au peuple burkinabè. « Certains feront le bilan du nombre de conférences de presse animées chaque mardi pour critiquer le gouvernement. D’autres vont faire le bilan du nombre de grèves organisées pour saboter les actions du chef de l’Etat et d’autres encore, le point du  nombre de perturbations pour saboter les actions du gouvernement. Nous, nous allons faire le point du nombre d’écoles réalisées, du nombre de barrages construits, du nombre de kilomètres de routes bitumées, de forages réalisés, de personnes soignées, etc. C’est pour cela que nous n’avons pas peur, nous n’avons peur de rien », a-t-il affirmé. A cet effet, il a fait un bref exposé des différentes réalisations de son département.

 

L’IUTS n’est « ni un forcing du MPP, ni un forcing du gouvernement »

 

Actualité oblige, la question de l’application de l’IUTS sur les primes et indemnités des agents du public, rejetée par des organisations syndicales,  était au menu de cette rencontre. Pour le ministre Ouaro, le prélèvement de l’IUTS au public est une application pure et simple de la loi. « C’est une loi qui existe depuis un certain moment,  qui devait être appliquée et qui l’est depuis fin février avec un souci de progressivité de l’Etat. Nous sommes des démocrates, nous sommes dans une démocratie  et nous n’avons pas peur d’affronter qui que ce soit, de lui expliquer les raisons qui ont conduit à cela et à sensibiliser davantage les uns et les autres sur la nécessité de manifester, mais de manifester de façon légale. Toutes les manifestations légales sont autorisées. Tout ce qui est illégal, reconnu comme tel par les dispositions de nos lois et règlements, par les plus hautes juridictions de notre pays en matière administrative,  sera traité comme tel », a prévenu le ministre Ouaro, en réaction aux manifestations annoncées par la CGT-B pour exiger l’abandon de la mesure. A l’en croire, abandonner le prélèvement de l’IUTS revient à renoncer à 101 milliards de FCFA.  « Comment allez-vous construire des écoles, des routes, des centres de santé, des CEG, des forages, etc. ? Cela revient à assécher les comptes de l’Etat, à déstabiliser le pays. Il en est pas  du tout question. Sereinement, sereinement, sereinement,  nous allons poursuivre. Cela est déjà appliqué. Nous allons continuer le prélèvement, pas pour revenir en arrière », a-t-il martelé  tout en soulignant que « tous ceux qui disent que ce gouvernement n’a rien fait pour les travailleurs, sont des menteurs… Ce gouvernement a été le plus généreux » de tous. A la question de savoir pourquoi le pouvoir a pris une telle décision,  à une période aussi cruciale avec  les élections qui pointent à l’horizon, le ministre Ouaro a répondu : « Si effectivement un chef d’Etat, à moins de 9 mois de la fin de son mandat, qui a la possibilité de se faire réélire, décide d’aller dans ce sens, en faisant appliquer la loi, ce n’est pas un politicien. Parce que le politicien regarde les élections et dit, on attend la fin des élections et on revient. Lui (NDLR : Roch Marc Kaboré) ne regarde pas les élections, mais l’intérêt de son pays. Pour moi, c’est un homme d’Etat et les Burkinabè doivent le juger à la hauteur de cet engagement pour la Nation et non pour des élections qui arrivent ». Ludovic Bationo, secrétaire national chargé des secteurs structurés du MPP a, pour sa part, relevé que des  grognes,  il y en a toujours eu et il y en aura toujours. « La question qu’il faut se poser est de savoir si cette grogne va dans le sens de la lutte pour les intérêts moraux, matériels des travailleurs ou s’il y a autre chose ». A son avis, la question de l’IUTS n’est « ni un forcing du MPP, ni un forcing du gouvernement ». « Le gouvernement  ne fait qu’appliquer la loi et si nous sommes réellement dans un Etat de droit, chacun doit respecter cette loi »,  a-t-il estimé tout en indiquant que « force doit rester à la loi et cela ne saurait être négocié».

 

Colette DRABO

 

 


Comments
  • Pourquoi une partie des travailleurs doit payer l’IUTS et pas d’autres ? Vous savez tous que cela n’est pas juste. Toujours le petit nombre de fonctionnaires (moins de 200.000 fonctionnaires), veut dicter sa loi au grand nombre des autres travailleurs du privé dans un pays de 20 millions d’habitants ? Quand il s’agit de revendications d’indemnités et autres avantages, les fonctionnaires sont champions et beaucoup d’entre eux sont laxistes, corrompus et absentéistes au travail. Le gouvernement doit poursuivre les efforts de réduction du train de vie de l’Etat au niveau des services administratifs .Mais, tout travailleur du public et du privé doit jouer sa partition dans la mobilisation des ressources financières pour un meilleur développement du pays. C’est clair, raisonnons en raisonnables.

    2 mars 2020
  • Ma conviction personnelle est que Simon Compaoré prépare la relève au sein du MPP. Mais à quelques 9 mois des élections présidentielles et législatives de 2020, la période n’est pas indiquée pour lui de quitter les devants du parti. Le Chef de l’Etat Roch Kaboré et les militants sincères du MPP savent que Simon Compaoré est une machine électorale. Après les élections, le cap pourra être mis pour mieux préparer d’autres cadres du parti qui ont une certaine notoriété publique avec des bases électorales sûres pour assurer les responsabilités dans le Bureau politique du MPP pour l’avenir.

    3 mars 2020

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