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STATUT VALORISANT DES PERSONNELS DU MENAPLN


Certains termes du statut valorisant du personnel de l’éducation ne sont pas du goût de tous les syndicats du ministère de l’Education nationale et de la promotion des langues nationales (MENAPLN), comme le SYNAFER (Syndicat national des financiers de l’éducation et de la recherche). Les membres dudit syndicat ont organisé une conférence de presse pour se prononcer sur les « conclusions du statut valorisant » qui « consacre de façon officielle des passerelles pour offrir aux personnels plus d’opportunités d’évolution dans la carrière ».

Selon les conclusions du statut valorisant, « les emplois de Professeur des écoles, d’Educateur de la petite enfance, d’Attaché d’éducation peuvent évoluer par passerelle vers l’emploi de Conseiller d’intendance scolaire et universitaire ou de celui de Conseiller d’administration scolaire et universitaire si leurs occupants sont titulaires de la licence ». Pour le SYNAFER, cela ne saurait se faire ainsi car « c’est illégal ». « Nous sommes contre certains termes du statut valorisant qui permet de faire du nomadisme professionnel », a martelé Eric Nanga, Secrétaire général (SG) du Syndicat national des financiers de l’éducation et de la recherche (SYNAFER). « Pour nous, l’élargissement des conditions d’accès au concours professionnels tel que prévu dans le projet de statut valorisant, constitue une violation flagrante de la loi 081 », a déclaré le SG du syndicat. En effet, a-t-il justifié, l’article 21 alinéa 4 de la loi 081 précise que « les concours ou examens professionnels sont ouverts aux fonctionnaires occupant les emplois immédiatement inférieurs à ceux auxquels le concours ou l’examen donne accès ; les échelles immédiatement inférieures à celles auxquelles le concours ou l’examen donne accès dans le même emploi ». En plus, l’article 102 alinéa 1 de la même loi stipule que « pour l’accès à un emploi hiérarchiquement supérieur ou à une échelle supérieure dans le même emploi, des concours professionnels ou examens professionnels sont ouverts aux fonctionnaires classés dans les emplois inférieurs ou les échelles inférieures des mêmes emplois dans les conditions fixées par décret pris en Conseil des ministres ». De l’entendement du SG du SYNAFER, « les termes et l’esprit des articles ci-dessus cités voudraient que le concours professionnel des Conseillers d’intendance scolaire et universitaire (CISU) ne soit ouvert qu’aux Attachés d’intendance scolaire et universitaire (AISU) uniquement car occupant l’emploi immédiatement inférieur ». Du reste, a-t-il souligné, l’ouverture des passerelles constitue une violation flagrante du décret n° 2012-315/PRES/PM/MFPTSS/MENA/MEF du 24 avril 2012 portant prorogation des mesures transitoires relatives au concours professionnels du décret n° 2006-377/PRES/PM/MFPRE/MEBA/MFB du 4 août 2006 portant organisation des emplois spécifiques du ministère de l’Enseignement de base et de l’alphabétisation. D’ailleurs, « un reversement c’est plutôt dévalorisant », a ajouté Eric Nanga. En tout état de cause, le SYNAFER a opposé le fait que « le reversement » est à l’encontre même de certains règlements des institutions financières telles que la Banque mondiale qui veut que les ressources soient gérées par des agents formés et qualifiés. De ce fait, le SYNAFER a proposé, entre autres, que « l’Etat recrute encore plus de CASU et de CISU ou bien que le personnel reversé reparte à l’école se former avant d’occuper les postes de CASU et de CISU », car « on ne forme pas un agent pour lui faire occuper des postes non conformes à son profil ».

« Le gouvernement a tout intérêt à régler le problème avant la prochaine rentrée scolaire »

Pour aller plus loin dans le rejet des conclusions du statut valorisant, le SYNAFER a estimé que la création de nouveaux emplois tels que ceux d’Administrateurs des lycées et collèges et d’Administrateurs principaux des lycées et collèges, est un doublon d’emplois d’administrateurs car les Conseillers d’administration scolaire et universitaire (CASU) et les Attachés d’administration scolaire et universitaire (AASU) ne sont autres que des administrateurs du système éducatif du préscolaire à l’université. Et selon l’analyse du SG du SYNAFER, c’est « une création juste pour renforcer la position d’accès à la catégorie P de certains emplois afin qu’ils puissent imposer leur suprématie aux autres emplois au cours des nominations. Si les négociations n’ont pas permis aux CASU, aux CISU et aux Inspecteurs de l’enseignement du premier degré d’accéder à ces emplois, c’est une volonté manifeste de choisir un emploi roi de la jungle à qui sont ouvertes deux voies d’accès à la catégorie P ». D’autant plus qu’il  n’y a jamais eu de blocage pour les agents occupant des postes de travail de fait, car il est toujours ouvert à leur profil des concours professionnels, et d’autres mêmes jouissent d’une large possibilité de choix entre les concours. De ce fait, « le SYNAFER rejette avec énergie les propositions de dévalorisation des emplois des financiers de l’éducation et de la recherche », a clamé Eric Nanga. En tout état de cause, le SYNAFER a affirmé que « ce n’est que le début des difficultés au MENAPLN et que le gouvernement a tout intérêt à régler le problème avant la prochaine rentrée scolaire ». A entendre le SG du syndicat, tous ces problèmes arrivent parce que le SYNAFER n’a pas été associé au projet du statut valorisant.  Relativement au titre honorifique dont bénéficie l’Administrateur général des services scolaires et universitaires qui donne droit à un échelon après 10 ans dans l’emploi ou plus, le SYNAFER a estimé que cela n’est pas logique, car les titres honorifiques des autres emplois sont liés à leurs emplois respectifs alors qu’au niveau des CASU et CISU qui sont des emplois distincts, on donne une seule appellation. Pour le SYNAFER, « l’intendant n’est pas valorisé ».

Françoise DEMBELE

 


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