HomeA la uneSYSTEME EDUCATIF BURKINABE : Salifou Diallo pour des solutions concrètes

SYSTEME EDUCATIF BURKINABE : Salifou Diallo pour des solutions concrètes


Le système éducatif burkinabè était au cœur des  réflexions des universitaires et experts associés (UEA) du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), à la faveur de leur convention nationale tenue du 19 au 21 août dernier à Ouagadougou. Placée sous le haut patronage du docteur Salifou Diallo, président par intérim du MPP et président de l’Assemblée nationale, et sous le parrainage des ministres Filiga Michel Sawadogo, de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation et Jean Martin Coulibaly de l’Education nationale et de l’alphabétisation, cette convention a regroupé plusieurs participants venus de diverses localités du Burkina dont Bobo-Dioulasso et Koudougou.

 

Le système éducatif burkinabè est malade. Et pour éviter que ce malade ne tombe dans un coma profond, les médecins du Mouvement du peuple pour le progrès se sont réunis dans la capitale burkinabè, du 19 au 21 août 2016, en vue de lui trouver une thérapie de choc. C’est du moins l’un des objectifs de la convention nationale des universitaires et experts associés du MPP, dont l’ouverture est intervenue le 19 août dernier, sous le haut patronage du Docteur Salifou Diallo, président par intérim du MPP et président de l’Assemblée  nationale. Pour ce dernier, le Burkina a mal à son école, surtout au niveau de l’ordre supérieur, du fait essentiellement du déséquilibre criard entre les exigences d’une formation de qualité et les ressources disponibles. Tous les ordres d’enseignement sont confrontés à des problèmes d’orientation et d’adaptation de leurs contenus aux réalités de la société et de l’économie, a-t-il déploré. Et il ne s’est pas limité là, dans son diagnostic.  Il a relevé que le niveau secondaire est dominé par des enseignements trop généraux, sans de véritables débouchés sur le monde professionnel tandis que l’enseignement supérieur, lui, souffre de chevauchement inextricable des années académiques dans presque toutes les universités publiques. Et d’allonger la liste déjà kilométrique des maux qui minent l’éducation burkinabè, en notant que la surpopulation estudiantine est passée, de 10 000 étudiants en 1997 à près de 122 667 en 2016. Quid des autres ordres où on dénombre 73 081 élèves au post primaire, 2 706 803 élèves au primaire et 965 550 élèves au secondaire selon les statistiques de l’année académique 2014-2015 ?  Après avoir dépeint ce tableau sombre du système éducatif burkinabè, le président par intérim du MPP a souligné l’urgence de proposer des solutions concrètes et pérennes aux maux qui le ronge, aux fins de redonner espoir à la jeunesse qui aura démontré les gages de ses mérites.

 

Prévenir un blocage inexorable et total du système éducatif

 

Et de marteler aux participants que les plus hautes autorités du pays attendent d’eux, des propositions concrètes et audacieuses, qui tiennent compte des engagements du Président du Faso. «  Nous avons l’obligation, devant l’histoire et vis-à-vis du peuple laborieux du Burkina Faso, de prendre des décisions fortes et courageuses pour prévenir un blocage inexorable et total de notre système éducatif », a lancé Salifou Diallo aux universitaires et experts associés du MPP. Il leur a signifié que leurs réflexions doivent orienter au mieux le politique dans la reconfiguration du système éducatif afin que le milieu éducatif devienne un espace d’épanouissement où se côtoient le sacerdoce, le serment, la déontologie, l’éthique, la probité et la performance. En somme, Salifou Diallo veut que le taux de 80 à 90% des élèves qui sont orientés vers le général soit revu à la baisse, que le profil des diplômés soit en adéquation avec le marché de l’emploi et que les universités cessent d’être des lieux de lamentation pour les étudiants.  Pour les galvaniser à œuvrer à la reconstruction du système éducatif qu’il a jugé malade, le président de l’Assemblée nationale a rassuré les participants que la direction du parti s’appropriera leurs orientations opérationnelles et leurs réflexions, pour leur mise en œuvre effective  par qui de droit. Mais pour que les réformes qui seront entreprises aient des chances de succès, il faut, a-t-il relevé, instaurer un vrai dialogue entre les organisations syndicales d’élèves, d’étudiants, les travailleurs du système éducatif et les autorités politiques et administratives, sans fuite en avant.  La cérémonie d’ouverture de la convention a été une tribune idéale pour le président par intérim du MPP de reconnaître et de saluer le mérite de certains enseignants qui, a-t-il estimé, déploient beaucoup d’énergie pour assumer au mieux leur sacerdoce de formateurs, d’éducateurs, souvent au prix de leur vie. Il n’a pas manqué de saluer et de féliciter les organisations syndicales d’enseignants et d’étudiants qui, a-t-il noté, se battent inlassablement pour de meilleures conditions de travail, d’études et de vie. Pour sa part, le coordonnateur des universitaires et experts associés du MPP, professeur Jean Marie Dipama, a soutenu que le thème « reconfiguration du système éducatif » interpelle l’ensemble des acteurs dudit système. Pour lui, les participants ont l’obligation d’offrir des alternatives viables à la jeunesse.

 

Un plan opérationnel pragmatique pour  le système éducatif

 

A son avis, la réflexion se doit d’être opérationnelle et pragmatique, car la prospective est déjà établie à travers diverses rencontres dont des états généraux et dont les remèdes conjoncturels apportés n’ont pu juguler le problème du système éducatif.  Selon le Pr Dipama, la convention ne sera pas une rencontre de plus, mais un tremplin pour une réappropriation du système éducatif. Il s’agit, a-t-il dit, de sortir des chantiers battus pour élaborer un plan opérationnel pragmatique pour le système éducatif, afin de pouvoir reconfigurer les différents ordres d’enseignement et travailler à restaurer la bonne gouvernance. Des pays comme l’Inde, qui étaient au même niveau de développement que le Burkina il y a soixante ans, ont montré la voie à suivre et il faut avoir le courage, a-t-il conseillé, de s’attaquer au fond du problème qui, à ses yeux, n’est autre que le manque de vision claire, la mal gouvernance, etc. Le Pr Dipama a laissé entendre que les universitaires et experts associés n’ont pas la prétention d’apporter une potion magique mais en tant qu’intellectuels engagés, ils veulent, à travers cette convention, apporter leurs contributions au développement du pays. Il a exprimé la disponibilité des universitaires et experts associés à accompagner le pouvoir élu démocratiquement après la Transition.

 

Dabadi ZOUMBARA

 

 

 

 


No Comments

Leave A Comment