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TAC 2021: Rester à l’écoute des peuples


La capitale économique ivoirienne, Abidjan, accueille depuis le 24 juillet dernier, la neuvième conférence du Traité d’amitié et de coopération (TAC) entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire. Elle referme ses portes aujourd’hui, 27 juillet 2021. Il est bon de rappeler que le Traité d’amitié et de coopération (TAC) entre les deux pays, a été signé le 29 juillet 2008 par les présidents Blaise Compaoré et Laurent Gbagbo. Et il sied de rendre hommage à ces derniers pour avoir eu la vision de mettre en place ce cadre permanent de concertation entre les deux pays. Il est bon de rappeler aussi que Maurice Yaméogo et Houphouët Boigny avaient nourri l’idée de faire en sorte que les deux pays aient le même gouvernement. Seulement, leur rêve avait été brisé par des considérations politiciennes entretenues aussi bien à Ouagadougou qu’à Abidjan. Cela dit, le TAC 2021 s’est penché, entre autres, sur la question de la réouverture des frontières terrestres, la lutte contre le terrorisme et la traite transfrontalière des enfants, la réhabilitation du chemin de fer, l’autoroute Yamoussoukro-Ouagadougou, etc. De toute évidence, il s’agit de questions d’intérêts communs aux deux pays. Mais l’on peut se permettre de les hiérarchiser en fonction des nécessités du moment. De ce point de vue, l’on peut évoquer premièrement la question de la lutte contre l’insécurité, notamment la lutte contre le terrorisme. En 2016, quand les terroristes frappaient pour la première fois le Burkina, les Ivoiriens ne s’imaginaient peut-être pas que leur tour viendrait. Aujourd’hui, les forces du mal sont en territoire ivoirien. Et elles se sont déjà signalées à plusieurs reprises. Cette nouvelle donne commande que les deux pays mutualisent leurs expériences et leurs logistiques de sorte à briser véritablement les reins de l’immonde bête. Et cela ne saurait attendre. Car, si les terroristes arrivent  à s’installer en Eburnie, il sera très difficile de les en déloger. En effet, le risque est grand de les voir mettre à profit la densité de la végétation, pour sévir.

 

On peut douter de la pertinence de la fermeture des frontières terrestres dans le cadre de la riposte au coronavirus

 

 

Et ce scénario- catastrophe n’est pas sans rappeler le cas de Boko Haram au Nigeria. L’une des difficultés de l’armée nigeriane à traquer ce mouvement terroriste, est d’ordre géographique.  La forêt de Sambisa au Nigeria, sert, en effet, de refuge quasi inexpugnable aux terroristes. Il s’agit donc de faire en sorte que la forêt qui jalonne le fleuve Comoé, ne joue pas le même rôle. Et tant que les deux pays ne vont pas véritablement prendre conscience de cela afin de prendre conjointement les mesures qui s’imposent, ils risquent de dérouler le tapis rouge aux terroristes. Il est vrai que, par moments, les deux pays entreprennent des opérations conjointes pour traquer les terroristes, mais la situation exige qu’ils aillent au-delà. Car, les mesures les plus efficaces contre le péril sont celles qui s’inscrivent dans la durée. Le deuxième point inscrit à l’ordre du jour du 9e TAC et qui demande, ici et maintenant, à trouver solution, est la question de la réouverture des frontières terrestres.  Les peuples des deux pays en souffrent énormément. Et quand on connaît le caractère séculaire des liens qui existent entre la Côte d’Ivoire et le Burkina, l’on peut facilement mesurer l’étendue des désagréments et des privations occasionnés par la fermeture des frontières. Les principales victimes sont les populations qui ne peuvent pas s’offrir le luxe de voyager par les autres moyens. D’ailleurs, l’on peut douter de la pertinence de la fermeture des frontières terrestres dans le cadre de la riposte au coronavirus.  Enfin, l’on peut s’arrêter sur la question de l’autoroute Yamoussoukro-Ouagadougou. Si du côté de la Côte d’Ivoire, le projet est relativement bien avancé, on ne peut pas en dire autant du côté du Burkina. A  ce niveau, franchement, l’on peut être sceptique quant à la réalisation de ce méga-projet. De ce point de vue, la solidarité doit jouer de manière à ce que les deux pays puissent accélérer les choses pour que la construction de l’autoroute soit une réalité dans les meilleurs délais. Bien sûr, tous les autres projets définis dans le cadre du TAC, sont importants pour le développement véritable des deux pays. Mais, il faut savoir les hiérarchiser et les exécuter de manière à ne pas faire douter nos deux peuples quant à leur caractère réaliste et réalisable. En tout état de cause, le TAC doit rester à l’écoute des peuples.

 

 

Sidzabda


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