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TENUE ANNONCEE DU FESPACO POUR OCTOBRE 2021


Le Conseil des ministres, en sa séance du 7 avril dernier, a, entre autres décisions d’importance, annoncé la tenue prochaine de la 27e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco). Ce sera du 16 au 23 octobre 2021. Une décision qui apporte du baume au cœur des professionnels du cinéma africain qui, après le rendez-vous manqué du 27 février au 6 mars dernier pour cause de pandémie de coronavirus, se reprennent à rêver de la tenue effective de la  biennale du cinéma africain à laquelle ils tiennent comme à la prunelle de leurs yeux. Et pour cause. Après plus d’un demi-siècle d’existence, le FESPACO est devenu, pour ainsi dire, pour les cinéastes africains, ce que l’eau est au poisson, c’est-à-dire un élément vital constitutif de leur biotope. Autrement dit, le cinéma africain vit aussi  à travers le FESPACO qui demeure à ce jour, l’un des festivals de référence les plus réguliers à se tenir sur le continent noir. Et au-delà de la vitrine qui contribue au rayonnement du pays à l’extérieur, le FESPACO est aussi un pôle économique important pour les habitants du pays des Hommes intègres, principalement ceux de la capitale qui, en hôtes du festival, essaient de trouver leurs comptes chaque fois que le festival bat son plein à Ouaga.

 

La non-tenue du FESPACO entraîne un véritable manque à gagner pour le Burkina et ses habitants

 

En tout cas, ce ne sont pas les hôteliers, les parkeurs et autres exposants qui diront le contraire. Sans compter les festivaliers et autres cinéphiles qui ne se font d’habitude pas prier pour prendre d’assaut les espaces récréatifs et d’exposition ainsi que les salles de projection. C’est dire si la non-tenue du FESPACO entraîne un véritable manque à gagner pour le Burkina et ses habitants. C’est pourquoi, au-delà des acteurs du milieu, c’est tout le peuple burkinabè qui peut se réjouir de cette annonce qui sonne comme une volonté de maintenir coûte que coûte en vie un pan important de l’économie nationale, à savoir celui des manifestations d’envergures nationale et internationale comme le SIAO (Salon international de l’artisanat de Ouagadougou), la SNC (Semaine nationale de la culture) et le Tour du Faso qui, comme le FESPACO, ont été fortement affectés et maintenus en apnée par la pandémie du Covid-19 depuis qu’elle a touché le pays, il y a plus d’un an.  Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette reprogrammation du festival cinématographique le plus populaire du continent africain, est une initiative louable du gouvernement. Car, le FESPACO aura manqué aux Burkinabè et aux amis du Burkina. Tout comme les autres manifestations d’envergure ci-dessus citées. Sans compter l’effet d’entraînement négatif que la pandémie a eue de façon générale sur l’économie, et de façon particulière sur des secteurs comme la culture et le tourisme qui continuent de pâtir des mesures de restrictions et de payer un lourd tribut à la maladie. Mais le pari de la tenue du FESPACO est loin d’être gagné d’avance. Car, la tenue effective de la manifestation reste encore largement tributaire de la situation sanitaire et sécuritaire qui peut connaître des évolutions.

 

Il faudra maintenir les efforts de sensibilisation et d’observance des mesures-barrières

 

En effet, si sur le plan sécuritaire, les efforts conjugués des Forces de défense et de sécurité (FDS) qui sont visiblement montées en puissance, et des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), permettent de garder un certain optimisme, la situation commande cependant de garder fermement l’arme au pied au moment où l’hydre terroriste se signale ces derniers temps de façon particulièrement sanglante à nos frontières et semble montrer des signes de regain d’activisme et de vitalité de l’intérieur. Quant à la pandémie de Covid-19,  la baisse significative des contaminations laisse penser que la situation est sous contrôle et a pu militer en faveur de la prise d’une telle décision du gouvernement. Mais le défi reste entier. Surtout avec l’ouverture attendue des frontières terrestres dans l’espace sous-régional, sachant que certains pays frontaliers comme la Côte d’Ivoire ou le Ghana restent encore à des niveaux d’alerte assez préoccupants, même si l’on peut y saluer  le lancement récent des campagnes de vaccinations. C’est dire s’il faudra maintenir les efforts de sensibilisation et d’observance des mesures-barrières pour se mettre à l’abri d’une éventuelle troisième vague qui fait actuellement des ravages en Europe. Sans oublier les fameux variants et leur part d’inconnues qui peuvent à tout moment venir bouleverser l’ordre des choses. C’est pourquoi, au-delà du gouvernement, c’est l’ensemble du peuple burkinabè qui est interpellé dans cette opération de « sauvetage » du FESPACO, à faire preuve de vigilance et de discipline dans l’observance des mesures-barrières pour mettre le maximum de chances de notre côté. Pour le reste, l’on croisera les doigts pour que le FESPACO 2021 puisse effectivement se tenir et sonner la reprise de l’activité culturelle en général au pays des Hommes intègres tout en ouvrant la porte à la reprogrammation d’autres manifestations d’envergure. Le Burkina en a besoin.

 

« Le Pays »

 

 


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