TRAITEMENT DES DOSSIERS PAR LE HCRUN : « Le travail se doit d’être patient et complet », Selon Léandre Bassolé
Le Haut Conseil pour la Réconciliation et l’Unité Nationale (HCRUN) a animé un point de presse hier, 19 avril 2018, au Conseil économique et social (CES) à Ouagadougou. L’objectif de cette conférence de presse était de faire l’état des lieux des dossiers traités et en cours, mais aussi de décliner la vision du nouveau président de l’Institution et le programme d’activités de l’année. Déjà, deux dossiers ont été vidés.
Depuis son accession à la tête du Haut Conseil pour la Réconciliation et l’Unité Nationale (HCRUN) il y a seulement 4 mois, l’ambassadeur Léandre Bassolé effectuait sa première sortie face à la presse. Il est sorti avec deux dossiers urgents, qui ont connu des conclusions heureuses. Face à la cinquantaine de journalistes mobilisés, le HCRUN et son président se sont voulu concrets. Des 5 065 dossiers en souffrance depuis deux ans, celui des blessés de l’insurrection populaire et du coup d’Etat manqué ainsi que celui des militaires et policiers radiés connaissent une issue heureuse ; a annoncé avec joie le président du HCRUN: Du dossier relatif « aux blessés, il s’agit de la prise en charge (trop longtemps différée) des 24 cas urgents des blessés de l’insurrection de 2014 et du coup d’Etat de septembre 2015. L’équipe médicale est dans une phase active de prise en charge effective. S’agissant des militaires et policiers radiés, le règlement de cette question a fait l’objet de consultations multiformes, de nature à associer toutes les parties prenantes à la construction d’une solution définitive. Ce dossier, à ce jour, connaît des propositions concrètes ». Même si le président du HCRUN n’a pas voulu décliner pour l’instant les détails des propositions concrètes, il se susurre que les policiers et militaires radiés ont bénéficié d’une grande attention dans l’examen de leur dossier. Le HCRUN a promis de revenir sur ces détails dans de brefs délais.Déjà, il a souligné que les propositions faites par le HCRUN à l’endroit des militaires et policiers radiés, n’ont rien de contraignantes : « Si chacun des camps sait que ces propositions lui sont favorables, il est libre de s’engager dans le processus. Mais si tel n’est pas le cas, il lui est loisible de penser que le HCRUN n’est pas à même d’apporter la solution qu’il attend à son problème. Et à ce moment, il pourra voir ailleurs pour trouver d’autres solutions qu’il espère ».Selon le principal animateur de ce point de presse, une concertation assidue avec les associations des victimes, va permettre d’identifier et de programmer d’autres cas, en dehors des 24. Le HCRUN a tenu à préciser que ces deux seuls dossiers traités, regroupent plus de 800 dossiers individuels. C’est là une avancée, quand on sait que l’attente des premiers résultats dure depuis deux ans. De l’avis du président du HCRUN, malgré les coûts des interventions chirurgicales de certains blessés de l’insurrection populaire, ils n’ont pas été abandonnés à leur sort car, il y a un devoir de redevabilité de l’Etat vis-à-vis de ces derniers. Léandre Bassolé a saisi l’opportunité de ces échanges avec la presse pour rappeler que le traitement des 5 065 dossiers ne constitue pas la mission exclusive du HCRUN, qui est plutôt de travailler à la réconciliation et à l’unité nationale, et les dossiers dont il est saisi font partie de ce travail.Quant au dossier des militaires et policiers radiés, a noté le président du HCRUN, c’est un processus très délicat qui prend du temps, parce qu’il faut entendre la version des parties prenantes et avoir surtout beaucoup de patience. Nous avons entouré ces processus, a-t-il dit, de toutes ces mesures et de l’attention nécessaire de manière à nous assurer que nous n’avons pas laissé de côté un pan important de la question, qui pourrait remettre en question la justesse de l’analyse faite au HCRUN sur la base de laquelle les propositions sont faites. Faisant cas de la crise que traversait cette institution, M. Léandre a noté que le HCRUN est bien sorti de ces zones de turbulences, parce qu’ils sont dans une sérénité et un élan de redynamisation du travail.Le président Bassolé, lors de cette conférence de presse, s’est adressé à ceux qui sont encore sceptiques. Il leur a signifié que dans les jours à venir, ils pourront montrer à la population, toute la détermination et le sérieux du HCRUN dans l’exécution de sa mission ; Ils feront aussi en sorte que son approche puisse donner confiance aux uns et aux autres. Ce processus, a-t-il indiqué, n’aura de sens que lorsqu’il aura abouti et qu’il laissera des traces pour ceux qui viendront après eux.Le programme, vaste et varié du HCRUN pour cette année 2018, a été décliné et Léandre Bassolé a demandé à tous les Burkinabè de s’engager sur la voie de la réconciliation.
Valérie TIANHOUN