HomeA la uneTRANSITION POLITIQUE AU BURKINA : Le RPN et l’ADR appellent à un recadrage

TRANSITION POLITIQUE AU BURKINA : Le RPN et l’ADR appellent à un recadrage


Dans le cadre de ses activités, le Rassemblement politique nouveau (RPN) a organisé, conjointement avec l’Alliance des démocrates révolutionnaires (ADR), un panel sur la transition politique au Burkina. Celui-ci a eu lieu le samedi 9 mai 2015 à Ouagadougou avec pour thème le recadrage de la transition.

« Comment recadrer la transition sans passion. » C’est le thème du panel qui a réuni des acteurs de la classe politique et des intellectuels le 9 mai dernier à Ouagadougou sur l’initiative du Rassemblement politique nouveau (RPN) et de l’Alliance des démocrates révolutionnaires (ADR). Pour Gustave Ilboudo de l’ADR, il s’agissait, à travers ce panel, de critiquer les incohérences de la transition pour lui permettre d’atteindre ses objectifs qui ne sont pas seulement, affirme-t-il, d’organiser les élections mais aussi, de créer les bases d’une véritable démocratie. C’est dans ce sens qu’un mémorandum sur la transition politique a été élaboré par le RPN et l’ADR. Et, sur la Charte de la transition par exemple, ces partis relèvent entre autres, le fait que l’article 12, qui est la charpente de la charte de la transition, viole à la fois la Constitution, la charte des partis politiques, la charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance. Ils évoquent une violation du droit à l’égalité des partis politiques abordant comme exemple, la représentativité des partis au CNT. Pour le RPN et l’ADR, l’exemple patent qui montre qu’on ne respecte pas les textes, puisque la Constitution a été rétablie, est le cas du Premier ministre qui a un délai pour faire la déclaration de politique générale devant les députés. Gustave Ilboudo indique que cette déclaration n’a pas été faite et le délai est passé. Par conséquent, dit-il, le président du Faso devait prendre ses responsabilités, mais il ne l’a pas fait. En ne respectant pas les engagements, souligne Gustave Ilboudo, il est difficile de croire à ce qui est dit.

Au sujet de la Commission de réconciliation nationale, le mémorandum évoque l’absence de représentants des partis politiques dans la sous-commission réformes constitutionnelles, électorales et institutionnelles qui aboutira certainement à un manque de consensus national sur lequel doit reposer le processus de révision de la constitution, prescrit par l’article 10 de la charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance. Pour l’organisation d’élections transparentes, libres et justes, les partis signataires du mémorandum parlent de la nécessité au préalable, de la rédaction d’une nouvelle Constitution ou la révision de celle de la 4e République qui est, disent-ils, taillée à la mesure de l’ex-président Blaise Compaoré. Et pour ces derniers, cela requiert la convocation d’un référendum car le CNT, selon eux, n’a aucune prérogative selon les termes de la Charte de la transition et, font-ils savoir, le premier scrutin qui doit être organisé sous la transition est le référendum qui ne saurait être couplé à aucun autre scrutin. Sur la durée de la transition, le RPN et l’ADR soulignent que ce ne serait ni un crime ni un délit si, pour des raisons encore évidentes, la transition allait au-delà de 12 mois parce que, le délai fixé par l’article 20 de la Charte ne repose sur aucun chronogramme clair, ni sur des faits objectifs. Ces partis politiques estiment qu’il faut profiter de cette période de transition pour asseoir les bases de la démocratie et de l’Etat de droit véritable avant tout scrutin, qu’il soit référendaire, présidentiel, législatif ou communal.

Antoine BATTIONO


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