HomeA la uneTRANSITION VERS L’ECONOMIE FORMELLE : Pour la prise en compte du secteur informel

TRANSITION VERS L’ECONOMIE FORMELLE : Pour la prise en compte du secteur informel


Les centrales syndicales affiliées à la Confédération syndicale internationale (CSI/Burkina) et à la Fédération syndicale mondiale (FSM/Burkina) ont tenu leur rencontre annuelle sur le secteur informel, le 22 novembre 2016, à la Bourse du travail de Ouagadougou. Cette année, les échanges avec les acteurs du secteur informel ont porté sur la transition de l’économie informelle vers l’économie formelle, en rapport avec les recommandations de l’Organisation internationale du travail (OIT) et du Plan national de développement économique et social (PNDES).

 

Il occupe près de 80% de la population active de plusieurs villes du Burkina. Après l’agriculture, il est le principal secteur pourvoyeur d’emplois et de revenus et contribue à près de 35% au Produit intérieur brut (PIB) du Burkina. Mieux, le secteur informel, car c’est de lui qu’il s’agit, selon le Secrétaire général de la Confédération syndicale internationale (CSI/Burkina), Paul Kaboré, a encore été en première ligne de la lutte pour la démocratie et le développement socio-économique du pays. Mais, en dépit de tout cela, le secteur informel connaît d’importants déficits en travail décent. « Nous avons donc décidé d’organiser la présente journée de réflexion afin que les travailleurs de l’économie informelle ne soient pas victimes d’un double oubli », a indiqué le SG de la CSI, lors de la cérémonie d’ouverture intervenue le 22 novembre 2016. Il s’agit, a-t-il spécifié, de l’oubli de leur rôle dans l’insurrection populaire et surtout de l’injustice sociale dont ils sont victimes par rapport à l’autre couche des travailleurs. Aussi, a rappelé Paul Kaboré, l’OIT a adopté lors de sa 104e session tenue en 2015, une recommandation portant sur la « Transition de l’économie informelle vers l’économie formelle » afin de venir à bout des maux dont souffrent les travailleurs de l’informel. « Ces maux font de l’économie informelle un véritable paradoxe car participant au développement national mais ne bénéficiant pas en retour d’appuis nécessaires pour une transformation de ses emplois en emplois décents », s’est indigné le SG de la CSI.

 

« Vos réflexions vont nous aider dans la mise en œuvre du PNDES »

 

Pour lui, tant que le secteur de l’économie informelle restera en l’état, la pauvreté ne connaîtra aucun recul dans le pays, et avec elle, le danger de l’instabilité socio-politique. C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, l’adoption du PNDES qui prône une transformation structurelle de l’économie par le peuple, sur proposition du gouvernement, est une avancée. D’ailleurs, la tenue de cette journée, pour les syndicats, est l’occasion d’échanger avec les acteurs du secteur afin de leur permettre de mieux s’approprier ces instruments de politique dont le PNDES, avec pour finalité de participer activement au développement pour tous. A ce propos et citant Mahamat Ghandi, Paul Kaboré dira au gouvernement que : «  Tout ce que vous faites sans moi, vous le faites contre moi ». Présent à la cérémonie d’ouverture, le ministre en charge du travail et de la protection sociale, Clément Sawadogo, a d’abord salué cette initiative des syndicats, qui s’inscrit dans la dynamique en cours au Burkina. « Tous les pays comme le nôtre, à économie faible, ne doivent pas considérer le secteur informel comme étant un secteur anarchique », a-t-il conseillé. Pour sa part donc, il y a  également nécessité que des jalons soient posés pour que les activités s’inscrivent dans le formel. « Vos réflexions vont nous aider dans la mise en œuvre du PNDES. Car, le gouvernement ne travaille pas seulement avec les fonctionnaires. Il travaille avec tous ceux qui comptent et le secteur informel compte beaucoup  », leur a-t-il dit.

 

Adama SIGUE

 

 


No Comments

Leave A Comment