HomeOmbre et lumièreUTILISATION DE PRODUITS AVARIES DANS LES RESTAURANTS UNIVERSITAIRES: Des étudiants comptent ester en justice, la prestataire s’en défend

UTILISATION DE PRODUITS AVARIES DANS LES RESTAURANTS UNIVERSITAIRES: Des étudiants comptent ester en justice, la prestataire s’en défend


La mise en cause des prestations de certains restaurants universitaires continue de faire couler beaucoup d’encre. Suite à la sortie de la représentante du prestataire du Restaurant universitaire (RU) central et à celle de la Ligue des consommateurs le 17 mars dernier dans les médias, le mouvement « 2 heures pour nous, 2 heures pour l’Afrique » a animé un point de presse pour donner sa version des faits et les derniers développements de l’affaire de l’utilisation de produits avariés dans les restaurants universitaires. Cela, en présence de Serge Bambara, président de la Ligue des consommateurs du Kadiogo. C’était le 15 mars 2015, au sein du RU central, à l’Université de Ouagadougou.

 

Le mouvement « 2 heures pour nous, 2 heures pour l’Afrique » compte engager des poursuites judiciaires à l’encontre du prestataire du Restaurant universitaire (RU) central de l’Université de Ouagadougou. Il l’a confié lors du point de presse qu’il a tenu au sein dudit restaurant, le 18 mars dernier. A en croire Serge Bayala, fondateur du mouvement « 2h pour nous, 2h pour l’Afrique», les campagnes d’intimidation, d’intoxication et de dénigrement à leur encontre n’entameront en rien leur détermination « pour que le projet d’assassinat collectif entrepris par les prestataires du RU cesse». En effet, a-t-il expliqué, depuis leur dénonciation des pratiques du RU, son mouvement est sujet à « une contre-campagne mensongère faite par le prestataire avec, acquis à sa cause, un laboratoire et une Ligue de consommateurs qui dit s’être fait prendre au piège et qui nous a présenté ses excuses au vu de ce que nous détenons comme preuves ».

Rassurant l’opinion sur la possibilité de retracer les faits et d’incriminer leurs auteurs que le mouvement a dénoncés, Serge Bayala a expliqué que ces derniers ont reconnu leurs erreurs de façon officieuse à travers des appels téléphoniques qu’il aurait reçus et pris le soin d’enregistrer, peu avant le début du point de presse. Parlant des tentatives d’intimidation, le mouvement « 2h pour nous, 2h pour l’Afrique » a confié que le dossier était désormais entre les mains de la gendarmerie de Paspanga.

Présent à la conférence de presse, le président de la Ligue des consommateurs du Kadiogo, Serge Bambara, a expliqué que la déclaration faite la veille était strictement liée au stock trouvé sur place et que ce n’est qu’après que le mouvement « 2h pour nous, 2h pour l’Afrique » lui a présenté un sachet de lait vide supposé périmé. Indiquant n’avoir pas vu ce sachet dans le magasin, Serge Bambara a estimé qu’il serait dangereux pour la Ligue de faire des déclarations tendant à incriminer le prestataire, et a encouragé les étudiants à persévérer dans leurs efforts.

 

Pour sa part, la prestataire du RU central, Nina Yaméogo, a rejeté en bloc les accusations faites par les étudiants, lors d’un point de presse qu’elle a tenu dans la soirée. Pour elle, que des mains invisibles soient derrière les étudiants n’est pas à exclure. Lorsque les accusations ont débuté, a-t-elle expliqué, elle s’attendait à ce que la police, la gendarmerie ou le laboratoire visite le RU, ce qui n’a pas été le cas. Et d’ajouter que jusqu’à présent, personne, à part la presse, ne l’a approchée pour comprendre, ni faire un constat. « On vous accuse de quelque chose et personne ne vient faire des investigations », a-t-elle déploré, d’où son initiative de toucher le laboratoire pour faire des prélèvements et attester de la qualité des produits. « Ces derniers ont fait leur constat et rien de périmé n’a été trouvé », a-t-elle rappelé.

Parlant de d’huile qui serait périmée, Nina Yaméogo a rappelé que l’huile et l’encre n’ont jamais fait bon ménage et qu’il est tout à fait compréhensible que l’écriture sur les bidons s’efface lorsqu’on les frotte. Concernant le sac de lait brandi devant les médias, Nina Yaméogo se demande pourquoi des photos du lot de lait n’ont pas été prises dans le magasin. « On aurait souhaité que les étudiants amènent quelqu’un qui fasse le constat sur place, car rien ne prouve que ce sac vient de notre magasin», a-t-elle ajouté.

 

Somme toute, a-t-elle poursuivi, « nous avons touché notre fournisseur de lait qui nous a remis le certificat portant la date de péremption, la provenance et la bonne qualité du lait que nous avons acheté chez lui. Il est prêt à attester que le produit qu’on a acheté chez lui est de bonne qualité ».

Elle estime qu’en dépit de tout, si le lait utilisé pour la préparation du yaourt était réellement périmé, on aurait certainement eu une kyrielle d’étudiants victimes d’intoxication alimentaire.

« Personne n’a apporté la preuve concrète que le fait de manger au RU central est la cause de sa maladieNous avons des fournisseurs qui nous livrent nos produits et nous avons toute la traçabilité disponible », a-t-elle dit.

Quant à une confirmation par le DG du CENOU de l’utilisation de produits périmés au RU central, Nina Yaméogo s’est dit surprise.

« Nous avons eu au téléphone le DG du CENOU qui nous a confié qu’il n’a pas confirmé que nous utilisons des produits périmés », a-t-elle déclaré.

 

Thierry Sami SOU

 

 

 


Comments
  • La prestataire doit savoir que les consequences des produits perimés peuvent surgir a moyen ou long terme et non seulement immediatement. Les effets d’un produit perime, consommé aujourd’hui, peuvent apparaitre un an plutard. Le laboratoire qui a procedé a l’analyse devrait prendre le temps necessaire pour les analyses et non se precipiter pour vouloir faire plaisir a la dame sur le temps.

    19 mars 2015
  • Lentement mais surement le Burkina Faso est entrain de sombrer dans l’anarchie et la pagaille . A quel titre ces étudiants veulent se substituer à l’administration pour chasser une prestataire et même vouloir se mêler des passations de marchés publics ? Une chose est de réclamer de bonnes conditions de vie et d’études ,une autre est de vouloir se substituer aux structures et aux textes légaux de l’Etat pour jouer un rôle ou se donner des prérogatives que votre statut d’étudiant ne vous autorise en aucun cas .Il faut éviter que certaines méthodes sauvages importées de pays voisins fut-il par des compatriotes ne s’installent dans notre pays .

    19 mars 2015
    • AVANT TOUT CE SONT LES ETUDIANTS QUI CONSOMMENT CES PRODUITS. DONC CE SONT LES PREMIERS CONCERNES. PAR CONSEQUENT C’EST A EUX DE SE PRONONCER ET A L’ADMINISTRATION DE PRENDRE LES SANCTIONS A L’ENCONTRE DE LA PRESTATAIRE SI TOUTEFOIS LES FAITS S’AVERAIENT REELS. IL Y A TROP DE PRODUITS PERIMES DANS CE PAYS : DE OBOUF AUX CANTINES SCOLAIRES. ALORS VIGILANCE MAXI…

      20 mars 2015
  • Voilà ce qui arrive quand on ne peut pas résister à la pression. Le DG du CENOU a trop vite parlé. Il parle trop et accuse tout trop vite. Il n’a pas vu l’exemple de ZIDA ? Est-ce qu’il parle encore. Quand on est responsable on mesure l’ampleur de ce qu’on dit sans se précipiter. En donnat raison aux étudiants trop vite, voilà qu’il est lui-même pris au piège. Qui, mieux que le laboratoire national et la ligue des consommateurs peut attester de la qualité des produits ? Mais on peut un peu comprendre le DG puisque les étudiants l’ont plus ou moins séquestré. En disant à la télé qu’ils ont lancé déjà le marché “pour recuter de nouveaux prestataires” le DG sème le doute sur sa propre honnêteté. Les procédures de marchés ne permettent pas de savoir si on va changer de prestataire. Soit il a des gars qu’il veut faire venir rapidement et empocher son pourcentage avant la fin de la transition (auquel cas il aurait monter ces étudiants qui ne représente pas tous les étudiants, l’ANEB n’étant pas concernés par ça), soit il a cédé à la pression des étudiants, auquel cas il n’est pas l’homme de la situation. Il est à craindre que les étudiants s’attaquent entre eux et faire des blessés voire malheureusement des cas de décès, car ce qui se joue actuellement est plus qu’une question de restaurant. C’est une question de leadership entre associations estudiantines à l’orée des élections des délégués des UFR où ANEB ET FESCI-BF se disputent le premier rôle. Deux heures pour nous, deux heures pour l’Afrique n’est qu’une stratégie de FESCIBF (on ne sait même pas s’ils ont un récépissé. Dans le cas contraire ce serait une aberration pour le DG de travailler avec eux, à quel titre d’ailleurs). Si d’ici à quelques jours le restaurants n’est pas rouverts, la faim va tarauder les étudiants qui sont rééellement en besoin (je ne parle pas de ceux qui sont à la solde de partis politiques tapis dans l’ombre et qui souhaitent voir tout le monde échouer, surtout la transition), ces étudiants donc, ou même l’ANEB et les autres syndicats d’étudiants pourraient réclamer la réouverture des restaurants, ce qui ne plairait pas à FESCI-BF. On aboutira à quoi ? Nous qui sommes sur le campus ici, nous avons assistés dans un passé récent à des altercations entre ces deux structures armés de gourdins et de machettes. Il faut faire sérieusement attention. Dans un contexte comme celui-là, il faut éviter de beaucoup parler et de trop vite parler. Quand aux revendications des étudiants, soit il laisse le DG du CENOU gérer comme cela se doit, soit que l’Etat leur donne la gestion du CENOU. A les écouter, on dirait que c’est eux le DG : « mise à terme sans condition du contrat du prestataire y compris son gérant et la chargée de livraison des produits », « du départ de la directrice des restaurations », « du démantèlement de la mafia CENOU par un audit », « de la réfection des restaurants universitaires », « du dédommagement des victimes dû à la qualité des produits ». « engagées des poursuites judiciaires pour intoxication volontaire », « faire la lumière sur les conditions d’attribution des marchés du CENOU en associant les concernés (étudiants) » et que soit également lancé « un appel à candidature du futur prestataire ». On croit rêver quoi ! Donc vous croyez comme ça qu’un DG se lève le matin et décide de donner un marcher à qui il veut ? Quelle intoxication vous avez subie et présentée à la face du monde ? Lorsque vous parlez de dédommagement, vous montrez votre cupidité et votre souhait d’être corrompus en bas pour vous taire (ce qui plaît aux politiciens). Il faut que nos étudiants apprennent à connaître leur rôle dans ce pays. J’aurais même compris si vous aviez demandé (au cas où les produits seraient vraiment périmés) que tout soit retiré, que la pretataire s’engage à ne plus utiliser ce type de produit (et là on instaure un système de contrôle permanent etc.) C’est ce qui est réaliste, sinon la voie sur laquelle vous vous engagez est pratiquement sans issue. On a compris que la sortie de l’ANEB pour réclamer des choses sur le LMD, et qui a mobilisé du monde vous fait peur. C’était votre façon de riposter pour garder votre électorat, sinon votre argumentaire montre que vous êtes au courant de cette pratique depuis longtemps mais que c’est maintenant que vous choisissez de réagir. Alors, pourquoi seulement maintenant ? DOnc vous avez laisser intoxiquer exprès des étudiants depuis janvier ? Les gars ! vous n’êtes pas clairs.

    20 mars 2015

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