HomeLa chronique du fouVALORISATION DES PRODUITS LOCAUX : Des mesures d’accompagnement s’imposent  

VALORISATION DES PRODUITS LOCAUX : Des mesures d’accompagnement s’imposent  


Chaque année, et ce, depuis  2019, les autorités burkinabè ont décidé de porter un regard particulier sur les produits fabriqués au Burkina. Cette année, l’événement a été célébré en différé pour les raisons que l’on sait. Les nouvelles institutions n’ont été totalement mises en place que courant novembre 2022. Toute chose qui ne permettait pas la tenue de la 3e édition du «  consommons local ». A dire vrai, j’apprécie personnellement la décision prise par les autorités, de valoriser les produits locaux. C’est une très bonne  chose en soi. Car, non seulement cela permet d’encourager les producteurs ou artisans locaux, mais aussi cela permet de faire tourner notre économie. Surtout par ces temps qui courent où bien des pays, en l’occurrence les grandes puissances, n’hésitent pas à faire dans le protectionnisme. Généralement, nous avons tendance à valoriser tout ce qui vient de l’extérieur au détriment de ce que nous produisons. Ce qui ne parait pas logique. Car, c’est comme si nous-mêmes n’accordions aucune importance à ce que nous fabriquons. Or, j’avoue que nos producteurs ou artisans ont du  talent. Je tombe parfois des  nues quand je vois certains produits qui n’ont rien à envier à ce  que l’Occident nous envoie. Cela dit, je tiens à rendre un hommage particulier à l’ex-président Roch Marc Christian Kaboré qui,  quoi que l’on puisse dire de lui, a contribué à valoriser le Faso Danfani  au-delà des frontières. Aujourd’hui, partout ailleurs dans le monde, on voit des gens d’autres nationalités arborer fièrement le Faso Danfani.

 

Je  souhaite que les uns et les autres jouent  leur partition

 

Ça  fait énormément plaisir et c’est tout à l’honneur du natif de Tuiré. Je souhaite donc que dans les années à venir, d’autres produits locaux connaissent le même succès que le Faso Danfani. Et cela passe par  notre comportement. C’est à nous d’abord de valoriser ce que nous produisons  pour que les autres nous emboîtent le pas. Il nous faut vaincre le complexe  du produit importé. C’est ainsi que nous pourrons aussi nous imposer  sur le plan culturel. Car, comme l’a si bien rappelé le ministre en charge du commerce, quand on utilise les biens des autres, on entre dans la culture de leurs producteurs. C’est le cas, par exemple, quand on porte des costumes et des cravates qui, on le sait, renvoient à la civilisation des Occidentaux. Je ne dis pas de rejeter la culture de l’autre. Loin s’en faut. Je dis seulement que nous pouvons valoriser ce que nous produisons tout en restant  ouverts au reste du monde. Cela dit, je  souhaite que les uns et les autres jouent  leur partition. Car,  très souvent,  on fait le constat  que les produits locaux coûtent parfois plus cher que les produits importés. C’est le cas, par   exemple, du riz thaïlandais qui, entre-temps, se vendait moins cher que le riz produit à Bagré ou ailleurs au Burkina. Voyez-vous ? On ne peut pas vouloir d’une chose et de son contraire. Si nous voulons booster la consommation des produits made in Burkina Faso, faisons en sorte qu’ils soient à la portée de la bourse des consommateurs locaux que nous sommes. C’est à l’autorité de développer des politiques de protectionnisme pour encourager les consommateurs à tourner le dos aux produits importés.

 

« Le Fou »


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