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 VIOLENTES REPRESSIONS DE MANIFS A NIAMEY


Le Niger a-t-il mal à sa démocratie ?

Il y a eu encore du grabuge dans les rues de Niamey, capitale du Niger, hier 18 avril. En effet, des manifestants principalement constitués d’étudiants, s’opposant au jugement de trois activistes arrêtés le dimanche 15 avril dernier lors d’une nouvelle manifestation contre la loi de finances, ont été violement réprimés par des gendarmes, faisant de nombreux blessés. Depuis le vote de la loi de finances par l’Assemblée nationale, l’atmosphère sociopolitique est des plus tendues au Niger. Et c’est le moins que l’on puisse dire. Car, depuis octobre 2017, les manifestations de rue se succèdent à l’appel de l’opposition politique catapultée par des organisations de la société civile. Les contestataires exigent l’abrogation pure et simple de ladite loi de finances qu’ils jugent antisociale et anti-populaire. Toute chose dont ne veut pas entendre parler le pouvoir nigérien qui, d’ailleurs, à travers le ministre des Finances, avait déclaré qu’il ne céderait pas face à la pression de la rue. Cerise sur le gâteau, une grande manifestation réunissant des partis de la coalition au pouvoir, avait été organisée, le 4 mars 2018 à travers le pays, avec pour objectif : soutenir le président Mahamadou Issoufou et la loi de finances. En tout cas, pour une démonstration de force, c’en était une pour le pouvoir qui avait réussi le pari de la mobilisation.

Ne dit-on pas que les manifs de rue traduisent une certaine vitalité démocratique ?

Seulement, s’il entendait ainsi rabattre le caquet à l’opposition et à la société civile, il y a lieu de rester prudent. Cela d’autant que les meneurs de la  contestation n’entendent pas baisser les bras. « Nous avons le devoir historique de poursuivre la lutte jusqu’à la satisfaction de nos justes et légitimes revendications », avait déclaré l’un d’eux au moment même où le pouvoir et ses partisans battaient le macadam, à Niamey. C’est dire si le bras de fer est engagé entre le pouvoir  nigérien et l’opposition soutenue par la société civile. Du reste, ces deux dernières avaient manifesté encore, le 25 mars 2018, dans les rues de Niamey comme pour dire au pouvoir qu’il n’a pas le monopole de la mobilisation. Des manifs au cours desquelles d’autres activistes avaient été également arrêtés. Difficile donc pour l’instant de dire qui en sortira vainqueur. Car, des manifs de rue, il n’y a rien d’anormal dans un Etat de droit, pour peu qu’elles ne débouchent pas sur des casses ou autres scènes de violences. Mieux, elles traduisent à tout point de vue une vitalité démocratique. C’est en cela d’ailleurs qu’il faut regretter la répression qui s’est abattue sur les manifestants qui, bravant l’interdiction, voulaient faire entendre leur cause si ce n’est que le Niger a mal à sa démocratie. D’ailleurs, ne dit-on pas que les manifs de rue traduisent une certaine vitalité démocratique ? Question pour un président.

Le Pays


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