HomeA la uneBOUBACAR YAHYA DIALLO, président de Initiative KDO:« Nous souhaitons avoir le CDP avec nous»

BOUBACAR YAHYA DIALLO, président de Initiative KDO:« Nous souhaitons avoir le CDP avec nous»


Boubacar Yahya Diallo est ingénieur à la retraite de géologie et des mines. Il a travaillé dans l’administration minière burkinabè pendant 32 ans où il occupait diverses responsabilités administratives dont le poste de Secrétaire d’Etat à l’Energie et aux mines, de 1989 à 1991. Militant du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) depuis sa création et membre de son Haut conseil national depuis le dernier congrès dudit parti, il est le président du mouvement Initiative KDO (IKDO). Il répond ici à quelques questions en lien avec la candidature de Kadré Désiré Ouédraogo à la présidentielle de 2020.

« Le Pays » : A quelle étape en êtes-vous avec la mobilisation autour de la candidature de KDO en prélude à l’élection présidentielle de 2020 et quels premiers enseignements pouvez-vous en tirer ?

Boubacar Yahya Diallo : Depuis la réponse favorable de SEM Kadré Désiré Ouédraogo à notre appel du 22 novembre 2018, le 16 février 2019 à Bobo-Dioulasso, l’essentiel des activités de l’initiative s’est concentré autour de la mise en place des différentes structures régionales, provinciales, communales et villageoises afin de répondre à l’engouement général et aux besoins d’information des populations. Ainsi, toutes les structures régionales sont mises en place actuellement. Tous les coordonnateurs provinciaux ont été installés. Au niveau des communes, des villages et des secteurs, un grand nombre de points focaux ont été désignés et sont à pied d’œuvre pour mettre en place les structures à la base. Cet appel a connu réellement un très grand engouement, tant au niveau national qu’à l’étranger, comme en attestent la rapidité de la mise en place des structures géographiques et la vie très active de ces structures. Il se manifeste aussi par le dynamisme des activités de nos pages Facebook et l’intérêt actif de nombreuses organisations de la société civile et de structures socioprofessionnelles.

Cet engouement qui se traduit en adhésion réelle aux grandes orientations de gouvernance édictées par IKDO à Bobo-Dioulasso, puis au gigantesque meeting de Ziniaré, nous interpelle sur la nécessité de transformer toutes ces aspirations en actions concrètes sur le terrain. Objectivement, nous avons atteint les limites de l’activité et des ambitions associatives et nous devons nous orienter vers un autre type d’organisation pour faire aboutir notre projet ; d’où la nécessité de la mise en place d’une structure politique à même de gérer plus efficacement encore le combat pour l’accession au pouvoir d’Etat.

Des cadres du CDP soutenant la candidature de KDO, notamment Léonce Koné, Salia Sanou et Boureima Badini, ont signé une déclaration dans laquelle ils disent reprendre leur place au sein des instances dudit parti. Cela ne voudrait-il pas dire que KDO est en train de perdre ses soutiens ?

Non, cela traduit simplement l’acceptation de la direction actuelle du CDP de reconnaître les erreurs qu’elle a commises après le dernier congrès dans la mise en place du BPN et les nombreux dysfonctionnements dénoncés par ces camarades justement. Si vous avez suivi les informations autour de cette affaire, vous avez certainement pu observer que ce qui les avait amenés à suspendre leurs activités des instances du parti, n’avait strictement rien à voir avec la candidature de Kadré. Du reste, deux décisions judiciaires en faveur des plaignants, sont venues confirmer qu’ils avaient raison de poser les problèmes. Donc, la reprise de leurs places respectives au sein des instances du CDP, n’altère en rien leur engagement auprès de IKDO. Tout au contraire, ce retour devrait, si cela était nécessaire, leur permettre de défendre leur choix ou en tout cas, leurs opinions dans le vaste débat en cours au sein du  parti sur la question de la candidature du CDP.

Il se dit que plusieurs partis politiques vont créer un cadre unitaire pour soutenir KDO en 2020. Qu’en est-il exactement ?

Je ne suis pas informé de ce qui se passe au niveau des partis politiques. Ce que je sais, c’est qu’au niveau des initiatives ayant appelé KDO à être candidat, des réflexions sont en cours et même sont très avancées pour unifier leurs actions dans un cadre partisan. Vous en serez largement informés très bientôt. Contrairement à certains, nous n’avançons pas masqués ! Ceux qui croient d’ailleurs se cacher, oublient que nous sommes dans un pays de savane et qu’on les voit courir tout nus depuis 2015 ! Un spectacle ridicule et pitoyable !

Selon une partie de l’opinion, KDO devrait créer son propre parti pour briguer la présidence au lieu de chercher à être le candidat du CDP. Qu’en dites-vous ?

Franchement, je ne suis pas de cette opinion. KDO étant du CDP, je pense qu’il est tout à fait normal qu’il espère l’investiture de ce parti, pour en être le candidat. A ma connaissance, il est dans cette démarche. Mais nous savons aussi qu’il n’est pas exclu que d’autres formations partisanes et associatives appuient sa candidature, comme d’ailleurs IKDO le fait. Donc, je crois que KDO n’aura même pas besoin de créer « son propre parti pour briguer la présidence ». Le meilleur schéma pour se faire élire Président du Faso, est de se faire adouber par une coalition de partis, d’associations et de citoyens intuitu personae. Pour ce qui concerne KDO, nous souhaitons avoir le CDP avec nous, comme le souhaite ardemment Kadré lui-même qui l’a réaffirmé dans vos colonnes il n’y a pas longtemps. Avoir avec nous la formidable machine électorale qu’est le CDP, est incontestablement un atout sur lequel on ne peut pas se permettre de faire la fine bouche.

Quelles sont les chances de KDO d’être le candidat du CDP ?

Partant du travail de KDO sur le terrain, je puis vous affirmer avec force que la candidature de KDO a un écho très favorable dans l’opinion publique. Je vous rappelle que IKDO est trans-parti et compte d’innombrables militants du CDP. Je peux vous le dire, ce n’est d’ailleurs un secret pour personne, nous sommes même amenés à demander à certains d’entre eux de mettre la pédale douce pour ne pas gêner et occuper plus de place qu’il n’en faut. Aussi, sans étaler au grand jour la guéguerre au sein du CDP, qui, somme toute, est normale si on enlève les manœuvres politiciennes, les mensonges, les insinuations malveillantes et irrespectueuses  auxquels, vous l’aurez remarqué, Kadré n’a jamais répondu, je peux dire qu’il a une très bonne opinion au sein de ce parti. En tout état de cause, le CDP a ses mécanismes propres de désignation de son candidat et je suis convaincu qu’il fera le bon choix, celui de KDO. Ainsi, il se mettra à l’écoute de notre peuple et de sa soif d’alternance pour remettre ce pays sur les rails du développement, de la paix et du progrès. Croyez-moi, de ce que nous entendons et observons, le CDP ne lâchera pas la proie pour l’ombre !

 Au cas où KDO ne sera pas investi par le CDP, acceptera-t-il de renoncer à sa candidature ou trouvera-t-il une autre formule pour être candidat ?

A la réponse favorable de KDO, le 16 février 2019, à Bobo-Dioulasso, il a clairement dit être prêt à être candidat à la présidentielle de 2020 sous la bannière de tous ceux qui, partis politiques, associations ou citoyens, souhaitent porter sa candidature. Nous, nous sommes dans ce schéma-là ! Il n’a pas varié. Au regard du sens patriotique de son engagement, Kadré Désiré Ouédraogo n’a pas d’autre choix que d’offrir aux Burkinabè, en 2020, par sa candidature, de sortir par le haut de la violente crise multidimensionnelle qu’ils vivent.

Comment KDO et les autres candidats de partis de l’opposition, comptent-ils battre Roch Marc Christian Kaboré en 2020 ?

Je m’occupe de la base sur laquelle KDO va battre Roch Marc Christian Kaboré (RMCK) et je suis confiant qu’il le fera. A ce niveau, je n’ai aucun doute sur sa victoire éclatante à la présidentielle de 2020. Ce n’est pas moi qui le dis d’ailleurs : écoutez le peuple ! Les bases de la future victoire de KDO ce sont d’abord ses propres valeurs et ensuite, c’est la maturité de notre peuple, auxquelles il n’est pas négligeable d’ajouter la faillite de la gestion du pouvoir par le MPP et ses alliés. Je ne doute pas en plus qu’il y aura une action commune et déterminée de l’opposition pour que l’alternance tant attendue par le peuple burkinabè soit une réalité en 2020. J’ai envie de vous demander comment KDO peut-il ne pas gagner en 2020 au regard du spectacle de désolation dans lequel RMCK, son MPP et ses alliés ont conduit le pays ? Cela dit, nous sommes conscients de nos responsabilités et savons qu’il faudra travailler ferme ; nous nous y attelons avec méthode, sérieux et confiance.

Propos recueillis par Boureima KINDO


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