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CONCOURS PROFESSIONNELS, SESSION 2020


Dans une correspondance datée du 26 août dernier et adressée au ministre de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale, plusieurs syndicats exigent, entre autres, la reprise des concours professionnels, session 2020.

 

 

« Monsieur le ministre,

Dans le cadre de l’organisation des concours professionnels, session 2020, des « innovations » ont été apportées aussi bien au niveau des inscriptions que de la composition. Si théoriquement, ces «innovations » ont été présentées comme une solution à une gestion efficace et efficiente de l’organisation des concours professionnels, force est de constater que dans la pratique, des insuffisances et difficultés, et pas des moindres, subsistent et persistent.

Avant d’aborder ces griefs, il est nécessaire de poser le problème de réduction drastique du nombre de postes à pourvoir.

 

  1. du quota des candidatures

 

C’est avec surprise et grand étonnement que nous avons constaté une baisse drastique des quotas aux différents concours professionnels ouverts aux travailleurs du ministère en charge des finances. Quelques chiffres pour illustrer (voir tableau à la fin) :

Les statistiques révèlent clairement la décision du gouvernement de contingenter l’évolution des travailleurs donc de freiner leur carrière en violation de leurs droits fondamentaux.

Les syndicats membres de la CS-MEF, faut-il le rappeler, qui ont toujours revendiqué l’augmentation des quotas des candidatures aux concours professionnels, s’érigent contre ces options de blocage de l’évolution des travailleurs pour de supposées raisons de contraintes budgétaires.

La CS-MEF sait que le gouvernement ne fait qu’appliquer les instructions des institutions de Breton Wood (FMI, Banque mondiale) qui ont toujours tablé sur la réduction de la masse salariale ; elle tient à rappeler au gouvernement qu’aucun pays au monde n’a pu se développer en suivant les instructions de ces structures.

 

  1. de l’inscription des candidats sur la plateforme et des listes publiées par l’AGRE

 

De nombreux candidats ont rencontré des difficultés lors de l’inscription sur la plateforme allant de l’instabilité du réseau (connexion internet de très mauvaise qualité) à la fiabilité même de la plateforme.

Monsieur le ministre, vous savez que le Burkina Faso ne dispose pas convenablement de la technologie nécessaire pour virer du jour au lendemain au e-concours, au tout informatique. Ce qui remet en cause le fondement et la crédibilité du processus et suscite des questionnements quant à la motivation réelle et l’intérêt d’une telle précipitation. En effet, certains candidats malgré leurs efforts, n’ont pu au finish s’inscrire sur la plateforme. Que deviennent donc leurs candidatures ?

D’autres, ayant pu le faire, ont constaté avec stupéfaction que leurs inscriptions ont été retrouvées ailleurs au lieu du concours candidaté. Conséquence, l’AGRE a publié des listes décousues qui reflètent tout sauf les candidatures des travailleurs. A titre d’exemples, nous avons constaté les éléments suivants :

– la non-concordance entre les communiqués sur la plateforme et les intitulés de plusieurs concours (communiqué lançant un concours X dont le contenu concerne un autre concours

  1. Y) ;

– les listes définitives publiées par l’AGRE font ressortir des candidats n’ayant pas de matricules, toute chose qui peut créer de la suspicion ;

– l’absence des noms de certains candidats sur les listes alors que ces derniers ont pu tirer leurs récépissés de la plateforme ;

– les difficultés de paiement et les coupures exagérées des frais d’inscription sans remboursement ;

– la présence sur les listes des concours professionnels, de personnes n’ayant pas le droit de participation (agent de catégorie C se retrouvant sur la liste des concours de catégorie A, agent n’ayant le profil type pour participer à un concours se retrouvant sur les listes, etc.) ;

– etc.

En rappel, l’article 7 de la loi n°045-2009/AN du 10 novembre 2009 portant réglementation des services et transactions électroniques au Burkina Faso dispose que : «Sauf disposition légale contraire, nul ne peut être contraint de : a) poser un acte juridique par voie électronique ; b) communiquer par voie électronique. » Au regard de ces dispositions, les candidats ne doivent pas être contraints à déposer leurs candidatures par la seule voie électronique.

 

III. de la composition des épreuves

 

L’une des « innovations » annoncées est la composition électronique qui fait couler beaucoup d’encres et de salives. Jusqu’à ce jour, aucun candidat ne sait comment se fera pratiquement le déroulement des épreuves à moins d’une semaine de la tenue effective des concours professionnels. Cela dénote du peu de sérieux accordé à cet exercice primordial pour le travailleur. Les questions qui taraudent les esprits des candidats et nos organisations sont les suivantes :

– la problématique des sujets : des Questions à Choix Multiples (QCM) seraient privilégiées au détriment des épreuves techniques et de la dissertation qui permettaient d’évaluer le niveau et l’esprit de synthèse des travailleurs et de rendre possible une réelle concurrence. Ce qui est un recul grave. Quid des règles de jeu, de présélection ou de sélection des candidats selon des cas qui se présenteront ?

– la participation des syndicats au processus, pour plus de transparence et de clarté dans le processus des concours professionnels ; les syndicats ont toujours apporté leur pierre. Avec ces « innovations », quelle sera donc la place des syndicats dans ce processus ? Du choix des sujets au suivi du reste du processus, quelle garantie pour les travailleurs et leurs organisations de la transparence de ces e-concours professionnels ?

Au regard de tout ce qui précède, la CS-MEF exige :

-la reprise du processus avec la possibilité pour les candidats d’opter entre le dépôt physique ou le dépôt électronique des dossiers de candidature en attendant de remplir les conditions pour le e-concours ;

-le retour à la composition sur table avec les sujets du domaine technique et de la dissertation ;

-l’augmentation conséquente du nombre de postes ouverts pour les concours professionnels à partir de l’année prochaine ;

-l’implication réelle des organisations syndicales dans tout le processus des concours professionnels.

Veuillez recevoir, monsieur le ministre, l’assurance de notre ferme détermination pour la défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs ».

 

Ont signé :

 

Le Secrétaire général du SATB

Idrissa Sadou TAMBOURA

 

Le Secrétaire général du SNAID

Zakaria BAYIRE

 

Le Secrétaire général du SYNATRAD

Blaise R. NEBIE

 

Le Secrétaire général du SYNTPC

Dramane SERME

 

Le Secrétaire général du SYNAFI

Mohamed SAVADOGO

 

Le Secrétaire général du SYNASDB

Souleymane TRAORE

 

Pour le Comité CGT-B/ENAREF

Yoropo A. DEMBELE

 


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