ENCADREMENT DES ETALONS : Gernot Rohr veut insuffler une nouvelle dynamique

Le nouvel entraineur des Etalons, le Franco-allemand Gernot Rohr a officiellement paraphé le contrat qui le lie désormais à la Fédération burkinabè de football (FBF) le mardi 17 mars 2015 au siège de ladite instance. Une cérémonie au cours de laquelle, il a été officiellement présenté à la presse avec des échanges sur ses ambitions à la tête des Etalons.

Une qualification et une participation honorable à la CAN 2017, une qualification au mondial 2018 et aussi, le suivi et la détection de joueurs évoluant aussi bien au Burkina qu’à l’extérieur. Ce sont les missions qui ont été confiées au désormais nouveau sélectionneur national des Etalons, le Franco-allemand Gernot Rohr qui a été nommé le 24 février 2015. C’est le président de la Fédération burkinabè de football (FBF), le colonel Sita Sangaré qui l’a annoncé à la presse le 17 mars dernier lors de la présentation officielle de l’entraineur qui a été également, l’occasion de la signature du contrat. Pour le président de la FBF, c’est une lourde responsabilité qui incombe à ce technicien qui devra conduire les Etalons vers des lendemains meilleurs. Pour Gernot Rohr, c’est un honneur d’avoir la charge des Etalons tout en étant conscient de la difficulté de la tâche mais, dit-il, « confiant que nous allons réussir ». S’il est vrai que les derniers résultats des Etalons à la dernière CAN n’étaient pas bons, il avoue qu’il y a de très bons joueurs au sein de l’équipe. Et pour confirmer ses dires, le technicien Franco-allemand relève qu’après avoir joué contre le Burkina pendant les éliminatoires de la coupe du monde 2014 lorsqu’il entraînait le Niger, il a fait le constat qu’il y avait plus de qualités chez les Etalons. A la FBF, il a présenté un projet tout en indiquant avoir récolté un peu d’expérience dans sa longue carrière de footballeur et surtout d’entraîneur et pense avoir gardé durant son aventure, une méthode de travail marquée par la discipline, le respect et la rigueur. Malgré sa naturalisation française, Gernot Rohr déclare qu’il lui reste une éducation germanique qui, relève-t-il, peut être utile. Il compte appliquer sa méthode au Burkina qui, comme l’a souligné le colonel Sita Sangaré de même que le technicien, est dans une phase de reconstruction. Par rapport aux phases éliminatoires de la CAN 2017, le nouvel entraîneur fait savoir qu’il n’y a plus beaucoup de temps puisque celles-ci débutent en juin prochain et avant, il n’y a qu’une date FIFA qui permet de livrer un match amical.

Convaincre par le jeu, le spectacle et les résultats

Et pour la circonstance, les Etalons vont jouer au Maroc contre les Lions de l’Atlas et à ce sujet, Gernot Rohr confie que ce n’est pas le moment de chambouler le groupe mais, qu’il va travailler sur la base d’un noyau. C’est ainsi qu’avec le directeur technique national et l’entraîneur national adjoint Brama Traoré, ils ont établi une liste de joueurs au sein de laquelle, il y a de  nouveaux joueurs dont particulièrement Anthony Koura pour lequel, le sélectionneur national avoue avoir beaucoup d’estime parce qu’il marque actuellement des buts avec son club et est heureux que ce joueurs accepte aujourd’hui de venir défendre les couleurs du Burkina. Pour lui, tout joueur qui arrive en équipe nationale doit s’inscrire dans le collectif et ne pas venir avec un ego surdimensionné ajoutant que les joueurs doivent tout donner pour l’équipe nationale et celui qui n’est pas combatif n’a pas sa place au sein du groupe. Par rapport au staff technique, il souhaite discuter et voir ce qu’il y a à faire avant de débarquer avec des expatriés ou pourquoi ne pas travailler avec l’expertise locale. Après avoir vu les Etalons évoluer lors de la CAN 2015, Gernot Rohr estime qu’il va falloir apporter de la fraicheur, un nouveau dynamisme et une confiance qui s’est envolée. Il fait la promesse de mettre un système en place pour suivre l’évolution des joueurs pour que, ceux qui sont convoqués soient vraiment en formes afin d’être sûrs des choix. Face aux réactions des Burkinabè de façon générale, qui n’étaient pas favorables dans leur majorité sur son choix et si cela ne devient pas une forte pression, le nouvel entraineur a indiqué que, c’est par le jeu, le spectacle, les résultats qu’il faudra convaincre. La réponse, dit-il, va être donnée dans peu de temps au stade du 4-août. Il faut noter que Gernot Rohr a signé un contrat de deux ans avec une clause de sortie et les deux parties ont fait savoir qu’en cas de non qualification pour la CAN 2017, elles vont se séparer et dans le cas contraire, il va poursuivre son aventure. Mais, l’entraîneur déclare que cela ne va pas arriver puisqu’il est convaincu que le Burkina va se qualifier. Il avoue que c’est un projet sportif qui l’a amené au Burkina sinon, dit-il, il avait mieux à gagner dans les pays du Golfe où il avait de bons contacts. Le président de la FBF a saisi l’occasion pour signifier qu’avec Paul Put, il n’y a pas de problème et que le dossier suit son cours. Ce qu’il pouvait prendre avant que le reste ne soit conclu, Paul Put l’a perçu et c’est suite à cette entente qu’il a pu quitter Ouagadougou le vendredi 13 mars dernier

Antoine BATTIONO

 

Encadré

Trop tôt pour juger Gernot Rohr

« Le bon maçon, dit-on, se voit au pied du mur », a fait savoir le président de la FBF, le colonel Sita Sangaré. En effet, c’est un adage qui s’applique le plus souvent lorsqu’on doute des compétences d’une personne et nous l’avions dit quand le précédent sélectionneur national Paul Put déposait ses valises à Ouagadougou, parce qu’il était qualifié de tous les préjugés possibles. La suite, il a conduit les Etalons à une finale de CAN pour la toute première fois de son histoire avant de réaliser de bien d’autres bons résultats par la suite pour une fin décevante à la dernière CAN. A peine que son successeur est connu que la même levée de boucliers refait surface indiquant que le choix de Gernot Rohr est le plus mauvais. On peut spéculer pendant longtemps que les uns et les autres ne s’entendront pas, chacun avec ses arguments. Ceux qui ont fait le choix sont des responsables et comme tout Burkinabè, ne veulent pas que leur équipe nationale échoue, à moins que nous soyons dans un autre monde. C’est un choix qu’il faut respecter et au-delà, Gernot Rohr est un sportif qui a fait ses preuves en tant que footballeur de même,  en tant qu’entraîneur et cherche toujours à confirmer. Il a ses qualités et ses insuffisances et c’est au résultat que nous le jugerons. Ce n’est pas parce que nous n’avons pas tous approuvé sa nomination que nous devons le jeter en pâture. Nous devons lui accorder le bénéfice du doute, lui faire confiance en le soutenant comme les Burkinabè l’ont fait à Paul Put et à bien d’autres techniciens auparavant. Et tous reconnaissent aujourd’hui qu’après une campagne africaine décevante en Guinée Equatoriale, il s’agit maintenant de reconstruction.

A.B