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EXPLOITATION DE L’OR PAR DES TERRORISTES AU SAHEL


Les djihadistes roulent sur l’or au Sahel. C’est International Crisis Group (ICG) qui le dit dans un rapport rendu public le 13 novembre dernier. En effet, selon ICG, « des groupes armés s’emparent depuis 2016, de sites d’orpaillage dans des zones où l’Etat est faible ou absent. Leur convoitise est attisée par le boom du secteur aurifère artisanal depuis la découverte en 2012 d’un filon saharien ». Les pays concernés sont le Mali, le Burkina Faso et le Niger qui, on le sait, sont en proie à des violences terroristes. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le rapport de l’ICG ne fait qu’enfoncer une porte déjà ouverte ; tant il est connu de tous que les terroristes ont trouvé dans les mines d’or au Sahel, une source de revenus. Le ministre burkinabè des Mines et des carrières, Oumarou Idani, l’avait d’ailleurs dit au cours d’une conférence de presse tenue courant juillet 2019. Dès lors, on comprend davantage les mobiles de l’attaque du 6 novembre dernier, contre un convoi de la société minière SEMAFO sur l’axe Ougarou/Boungou dans la partie orientale du Burkina. Les groupes armés, y compris les djihadistes, cherchent à asphyxier économiquement les pays du Sahel. Et comme en guerre, tous les moyens sont bons, ils tentent de faire main basse sur les mines d’or afin de se faire une santé financière et militaire. C’est ce qui explique la multiplication des attaques dans les zones aurifères aussi bien au Burkina qu’au Mali et au Niger. Car, en plus d’être des  sources de revenus, les sites aurifères constituent, pour les terroristes, un terrain propice au recrutement et à la formation, en l’occurrence le maniement des explosifs. C’est dire donc que si rien n’est fait, demain risque d’être pire qu’aujourd’hui et le réveil pourrait être très douloureux.

 

Il y a urgence à agir

 

Car, s’ils arrivent à contrôler des sites d’orpaillage, les terroristes pourraient davantage tenir tête à nos Forces de défense et de sécurité (FDS) qu’ils n’ont d’ailleurs de cesse de harceler chaque jour que Dieu fait. C’est le lieu donc d’en appeler à la responsabilité des dirigeants des pays concernés qui doivent prendre toute la mesure du péril en mettant un point d’honneur à sécuriser tous les sites d’orpaillage qui échappent jusque-là à leur contrôle. Plus tôt ils le feront, mieux cela vaudra. Car l’heure est grave si fait que les tergiversations et les hésitations n’ont plus droit de cité. Du reste, il ne suffit pas seulement de prendre le contrôle des sites aurifères. Il faudra, et ICG fait bien de le relever, que « les principaux importateurs » de l’or sahélien que sont la Chine, la Suisse, les Emirats arabes unis, etc., travaillent à renforcer le cadre légal des importations d’or pour minimiser les risques de blanchiment d’argent et de financement de groupes armés.  En tout cas, il y a urgence à agir. Car il y a péril en la demeure dans la mesure où la survie même de certains Etats du Sahel, est menacée. C’est le cas du Burkina, du Niger et du Mali où des régions entières sont presque sous coupe réglée des terroristes et autres groupes armés du même acabit.

 

Boundi OUOBA


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