HomeA la uneRESULTATS DEFINITIFS DE LA PRESIDENTIELLE EN RDC

RESULTATS DEFINITIFS DE LA PRESIDENTIELLE EN RDC


 La Cour constitutionnelle craindra-t-elle le Ciel ?

Un trône usurpé ? Un potentiel roi déjà de plus en plus nu ? Le moins que l’on puisse dire, c’est que les doutes se renforcent quant à la victoire proclamée du candidat Félix Tshisékédi, à la présidentielle du 30 décembre dernier. A la large contestation des résultats de ce scrutin, viennent à présent se greffer des fuites de documents analysés par un groupe de médias étrangers, en l’occurrence le Financial Times, TV5 Monde et Radio France Internationale (RFI), en collaboration avec le Groupe d’études sur le Congo (GEC), un institut de recherche de l’Université de New York. Loin de faire plaisir au fils de Etienne Tshisékédi et à son parti, à ses partisans et à ses militants, ces révélations indiquent clairement que le vainqueur de la présidentielle de 2018, n’est pas celui proclamé par la CENI, mais plutôt le candidat Martin Fayulu. Des fuites qui éclairent, d’un jour nouveau, le processus électoral. Plus précisément, si l’on s’en tient au travail réalisé, Martin Fayulu pourrait avoir recueilli entre 59% et 62% des suffrages exprimés, loin devant son principal concurrent, Félix Tshisékédi, proclamé vainqueur par la CENI avec 38,57% des voix. Où est donc la vérité ? Du côté de la CENI qui, par ses méthodes et autres bourdes antérieures, avait suffisamment prêté le flanc pour qu’on doute de sa neutralité et de son impartialité dans ce processus électoral ? Ou bien du côté de la Conférence épiscopale du Congo (Cenco), véritable poil à gratter du régime congolais, du GEC et de ces médias occidentaux, qui auront travaillé sur la base de documents provenant… du serveur de la CENI ?

En tout cas, les regards sont tournés à présent vers la Cour constitutionnelle auprès de laquelle le candidat Martin Fayulu qui ne cesse de clamer haut et fort, sa victoire, a déposé un recours. Reste à savoir si ses juges appelés à se prononcer, craindront le Ciel.

En Afrique centrale, les considérations liées à la démocratie ne pèsent pas

S’attacheront-ils à défendre le choix du peuple, celui sorti des urnes ? En attendant de savoir ce qu’il en sera, l’on peut recommander au président provisoirement proclamé de la RDC, de se ranger du côté de la vérité et de contribuer à son éclatement.  Et à ce propos, pourquoi ne pas se montrer favorable à un recomptage des bulletins de vote, aux fins de tirer l’affaire au clair, comme l’avait, du reste, récemment suggéré – même s’il s’est ravisé par la suite – le président zambien par ailleurs président en exercice de la SADC, Edgar Lungu ?

En tout cas, si Tshisékédi-fils tient à une victoire qui ne souffre pas le moindre doute et dont il veut être fier, il doit se garder de revêtir la camisole du président mal élu ou pas du tout. Il doit d’autant plus se résoudre à cette posture que jusque-là, sa victoire continue, pour nombre de Congolais et au-delà, à sentir le hold-up électoral et à exhaler le parfum fétide du deal entre lui et le raïs congolais. Aussi devrait-il s’interdire de foncer tête baissée vers le trône qui lui sourit déjà. Il doit tout faire pour infirmer que son accession à ce trône n’est pas l’aboutissement d’une légitimité « fabriquée » par le pouvoir actuel et dont le seul but est d’assurer sa survie politique. Félix ne doit pas faire le jeu du pouvoir ! Il pourrait un jour le payer au prix fort ! En tout état de cause, Tshisékédi doit se convaincre d’une chose :  un président fantoche, voire « nommé »   pour servir d’instrument ou de faire-valoir à un dictateur,  n’a rien d’honorable mais, plus grave, ça se paye cash ! Si, effectivement, il y a eu un deal dans toute cette affaire, comme le subodorent certains, il aura été bidonné au mépris de la vérité, de la justice et du peuple et ce genre d’accession au pouvoir pose toujours plus de problèmes qu’il n’en résout. Mais on n’en est pas encore là, puisque la Cour constitutionnelle devra, dans les prochains jours, se prononcer. Et si les résultats -qu’ils soient fondés ou non – venaient à être en faveur de Tshisékédi, en plus de faire l’affaire du clan Kabila, ce verdict réjouirait tous ceux qui, en RDC et au-delà, estiment que la paix – même factice – peut bien valoir un mensonge d’Etat. A leurs yeux, faire l’impasse sur les chiffres fournis par la Conférence épiscopale et sur ceux indiqués dans les présentes fuites, n’aurait rien de bien grave. Mais pour l’avenir de la RDC, pour la défense de la démocratie, pour l’équité et la justice, est-ce la solution ? Est-ce acceptable ? Assurément non.   Une position que ne partagerait sans doute pas le vainqueur proclamé Tshisékédi qui est à deux doigts de succéder à Joseph Kabila. Après tout, il est un fils d’Afrique centrale où les considérations liées à la démocratie, ne pèsent pas.

« Le Pays »


No Comments

Leave A Comment