HomeA la uneSECURITE ROUTIERE : Plus de 700 engins saisis pour défaut de plaques d’immatriculation

SECURITE ROUTIERE : Plus de 700 engins saisis pour défaut de plaques d’immatriculation


Dans le cadre du FESPACO, l’Office national de la sécurité routière (ONASER) a organisé, conjointement avec la Police nationale et la Police municipale, une opération de sécurisation de la ville à travers la saisie d’engins sans plaques d’immatriculation circulant dans la ville de Ouagadougou. Le vendredi 22 février 2019, l’ONASER s’est rendu sur le terrain avec des journalistes pour constater de visu le déroulement de l’opération.

Il est 9h du matin passé, le 22 février. Nous sommes au niveau du terrain du Mogho Naaba à Ouagadougou. A notre arrivée sur les lieux, un véhicule chargé de motos s’apprête à démarrer pour la fourrière. Sur le bas-côté de la route, il y a encore une dizaine de motos qui sont garées, des individus désemparés, sans nul doute les propriétaires desdits engins. Si certains regardent impuissants leurs motos partir en fourrière, d’autres ont encore un recours. « Bonjour, c’est CFAO ? On m’a arrêté. La police a pris ma moto, je fais comment ? Comme c’est vous qui devez prendre en charge l’immatriculation  …. », des bribes d’échanges au téléphone d’une dame, complètement impuissante face à ce qui lui arrive. Ils étaient nombreux à être dans la même situation. Mais les consignes sont claires pour les agents de la Police nationale : « arrêter et mettre en fourrière tout engin dépourvu de plaque d’immatriculation ». A Gounghin, c’est le même désarroi des usagers de la route : « J’ai payé ma moto il y a trois semaines de cela à Mégamonde et on m’a arrêté. J’ai montré mes documents provisoires mais malgré tout, on a récupéré ma moto », nous confie Madame Bayili avec un enfant au dos, que nous retrouvons sur les lieux. Et toutes les interventions sont bonnes pour elles, pourvu qu’elle ait sa moto. Elle nous demande gentiment : « j’espère que vous allez m’aider à avoir ma moto ». Pas sûr que notre intervention aurait servi à quelque chose. Mais nous nous approchons d’un monsieur qui nous dit qu’il a perdu sa plaque hier (ndlr : 21 février) au cours d’un accident de la circulation. Lorsque nous voulons en savoir plus, il prend le soin de s’éloigner de nous. C’est impuissants que nos deux interlocuteurs voient leur moto partir en fourrière. C’est au pas de course que la délégation de l’ONASER a fait le tour de la ville de Ouagadougou pour constater de visu le bon déroulement de l’opération de contrôle des engins non-immatriculés. Au niveau du grand rond-point de Tampouy situé au pied de l’échangeur du Nord, c’est le même constat. Au centre du rond-point, une vingtaine de motos non-immatriculées sont garées. Deux dames, arrêtées pour contrôle, négociaient dur dur avec un élément de la Police nationale. « Nous allons à l’école pour faire des tirages », explique-t-elle. Pendant qu’on échange avec les deux dames, une autre s’ajoute au groupe et sa première réaction à notre endroit est « vous aussi on vous a arrêté non ? ». La dame en question s’appelle Mariam Bonkoungou. Croyant avoir affaire à des compagnons d’infortune, elle poursuit son récit en ces termes :« je viens de payer ma moto à Mégamonde. Les policiers ont retiré mes clés. Mes documents provisoires sont à la maison ». Mais quand on lui dit que nous sommes de la presse, elle est étonnée et veut s’éloigner quand d’autres confrères l’accostent pour une interview. Pendant que les journalistes échangent avec dame Bonkoungou, le directeur général de l’ONASER, Mamadou Ouattara, échange et encourage les policiers qui sont sur place. Ensuite, l’équipe met le cap sur le service régional de la circulation et de la sécurité routière du Centre où certaines motos sont en fourrière. Là, ça bouge de tous les côtés. Pendant que des volontaires adjoints de sécurité (VADS) déchargent des motos, d’autres ressortent avec un camion pour aller en chercher. « Vous, vous partez à Kala-kala », vocifère le commissaire Belem, chargé de l’organisation de l’opération. Tantôt il est au téléphone, tantôt il répond au talkie-walkie. Après des coups de téléphone, il crie à l’endroit des VADS sous l’arbre : « Eh vous-là ! Chacun n’a qu’à faire son travail. » Nous laissons le Commissaire Belem à ses occupations et nous nous occupons des motos garées dans la cour dudit service.
Après des échanges, il ressort qu’il y a environ 300 motos et 3 véhicules en fourrière. Du service régional de la circulation et de la sécurité routière du Centre, le cortège est passé par la structure sanitaire Schiphra, où l’équipe a saisi 58 motos. Aux 1200 logements, des motos saisies, il y en avait aussi. Et ce sont des usagers désemparés que nous retrouvons là aussi. Salfo Sawadogo, après avoir négocié en vain, papiers en main, s’est résigné. Ma is il nous explique sa mésaventure : « j’ai payé la moto il y a 4 mois de cela. Mais je n’ai pas de plaque d’immatriculation ». Comme une confession, Salfo Sawadogo confie : « Ce que les policiers font, c’est du bon travail mais ils n’ont qu’à faire pardon ». C’est aussi aux 1 200 logements qu’un usager de la route ne souhaitant pas nous répondre, est arrêté plaque en main : « c’est la moto de ma femme. Voici la plaque que je m’en vais mettre mais on m’a arrêté parce que la moto est sans plaque d’immatriculation ». Il essaie de convaincre le policier, mais en vain. C’est escorté que le cortège composé des éléments de l’ONASER et de journalistes passe par l’intersection avenue Tansoba, route menant au marché de Katr-yaar avant de s’ébranler vers la direction de la police municipale, aux environs de midi, là où les statistiques font état de 280 motos en fourrière. Si des usagers déplorent ces sorties inopinées de la Police, certains estiment que « c’est une bonne chose ».

Françoise DEMBELE

Mamadou Ouattara, DG de l’ONASER

« Les usagers de la route doivent avoir des papiers en règles et un comportement responsable »

A l’occasion du FESPACO, nous avons entrepris une mission de contrôle des engins qui n’ont pas de plaque. C’est l’occasion pour moi de remercier la Police nationale et la Police municipale pour le gros travail qu’elles font. Nous avons aujourd’hui plus de 500 à 600 engins pour ce seul site. Cela veut dire que ce sont des milliers d’engins que nous allons pouvoir mettre en fourrière. Cette opération peut aussi nous permettre, en matière de recette douanière, de faire des recettes.
Pour ceux qui tiennent des documents provisoires, après vérification, des dispositions seront prises pour libérer ces personnes. L’opération concerne les deux roues et les quatre roues.
Je demande aux usagers de la route d’être en règle pour éviter des désagréments. Ils doivent avoir non seulement leurs papiers en règle mais aussi un comportement responsable.

Propos recueillis par FD

Commissaire Ousmane Ouédraogo de la Police nationale

« Au cours de cette opération, nous allons tomber sur des engins volés »

Nous avons donné des consignes aux éléments sur le terrain ; éviter toute dérive, procéder au contrôle systématique de tout engin dépourvu de plaque d’immatriculation, interpeller et fouiller tout véhicule suspect. Au cours de cette opération, nous allons tomber sur des engins volés parce qu’il y a certaines motos qu’on ne viendra pas réclamer. Actuellement, lorsqu’on vole les engins, on arrache les plaques d’immatriculation. Donc, cette opération est de ficher les engins volés. A l’occasion du FESPACO, cette opération va créer un sentiment de sécurité à l’endroit de la population de Ouagadougou.

 


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