11-DECEMBRE 2014 A DEDOUGOU:Le cri du cœur des OSC
Ceci est une déclaration de la Coalition de la société civile de la Région de la Boucle du Mouhoun (COSC/RBM) sur les chantiers du 11-Décembre à Dédougou. La coalition regrette, entre autres, l’arrêt des travaux lié au non-décaissement des sous par l’Etat. Lisez !
Les populations attendent anxieusement la commémoration du 11-Décembre. Pour que la fête soit belle, il faut que les travaux rentrant dans le cadre des festivités s’achèvent à bonne date et soient de bonne facture.
Lancés en février 2014 par le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, c’est finalement en mai que les travaux ont véritablement démarré.
Le souci majeur des OSC et des populations est d’avoir les infrastructures réalisées selon les règles de l’art et dans les délais. Cela ne sera possible que si le gouvernement respecte ses engagements et la parole donnée, et que si les entreprises respectent leurs cahiers de charges.
A ce jour, malgré les déclarations rassurantes du Premier ministre et reprises à toutes les occasions par le Gouverneur, on constate sur le terrain une baisse considérable du rythme des travaux sur les différents chantiers. Les entreprises n’ont pas reçu les décaissements nécessaires depuis le démarrage des travaux. Elles l’ont fait savoir bruyamment lors de la visite des chantiers effectuée par la Coordination générale du Comité d’organisation du 11-Décembre le mardi 2 septembre 2014. Sur le terrain, par endroits, les pannes fréquentes des engins, les arrêts de certains chantiers pour manque de ceci et de cela, ne rassurent guère les populations et partant la COSC. . .
Il est difficilement compréhensible que jusqu’à présent les entreprises n’aient pas reçu les décaissements nécessaires pour poursuivre normalement les travaux.
Comment peut-on comprendre cet état de fait ? Lors de la première rencontre avec les « forces vives », le Premier ministre disait qu’après avoir tiré les leçons de l’expérience de Dori et des autres régions qui ont abrité les activités commémoratives du 11-Décembre, les fonds seraient débloqués à temps pour permettre aux entreprises de faire correctement les travaux. Jusqu’au 25 juillet 2014, date à laquelle le Secrétaire permanent de l’organisation du 11-Décembre et le Comité national d’organisation se sont réunis avec le Comité régional d’organisation pour évaluer l’état d’avancement des travaux et donner les grandes orientations, les entreprises n’avaient pas reçu un seul centime depuis le démarrage des travaux. D’où l’inquiétude légitime des OSC quant au respect des délais et des qualités requises pour les infrastructures.
Malgré la présence de la structure de contrôle, cette situation risque fort de donner l’occasion aux entreprises de se dédouaner en cas de retard ou de malfaçons des travaux surtout que des voix commencent à s’élever pour remettre en cause la qualité des travaux déjà réalisés. Sans ressources financières, les entreprises vont se livrer au « caracolage » des travaux ; et qui dit « caracolage » dit mauvais travail. Les OSC sont en droit de s’inquiéter eu égard à de nombreux cas similaires sur les chantiers des régions ayant accueilli la célébration du 11-Décembre mais aussi à travers l’ensemble du pays où ces types de grands chantiers sont souvent attribués à des entreprises « prête-noms » pour s’enrichir sur le dos des populations.
Les travaux de construction des infrastructures (le marché central de Dédougou, les deux ronds-points dans la ville, la réfection des bâtiments, l’électrification de certaines artères de la ville, la connexion au haut débit Internet…) qui n’ont pas encore démarrés sont de véritables sources d’inquiétudes à 3 mois de l’événement, d’autant plus que les autorités, en particulier le Comité régional d’organisation, ne communiquent pas suffisamment sur les raisons de ce retard.
Le tracé de la circulaire fait des vagues et des gorges chaudes du fait de la construction de deux maisons qui obstruent dangereusement la circulation et qui mettra en danger permanent les usagers, mais aussi la vie des familles qui y habiteront. D’où la colère grandissante des riverains et des jeunes de la ville.
Dans les provinces, les populations sont dans l’expectative. Après les échanges parfois houleux dans les 6 provinces sur les investissements à réaliser avec les 300 millions alloués exceptionnellement à chacune des provinces de la région, non seulement la province du Mouhoun sur ordre du Premier ministre, a retenu d’investir plus de 240 millions dans une seule localité, mais à ce jour, dans l’ensemble, aucun signe ne montre que les travaux pour les projets retenus seront réalisés avant le 11-Décembre.
C’est pour éviter ces déboires et précipitations que les OSC avaient lancé un appel dans une déclaration le 11-Décembre 2013 au gouvernement et aux autorités locales en ces termes : « Les OSC pensent qu’il faut débuter en janvier 2014 les travaux. Pour cela, les fonds devraient être débloqués conséquemment pour éviter les tensions financières à l’origine des retards sur les chantiers. »
Considérant tout ce qui précède, les OSC lancent un appel pressant :
– Aux autorités pour :
– le respect de leurs engagements en libérant les ressources financières destinées aux entreprises ;
– le démarrage effectif et sans délai de tous les chantiers de la ville de Dédougou et ceux des projets retenus dans les 6 provinces (Balé, Banwa Mouhoun, Nayala, Kossi et Sourou) au titre des 300 millions alloués à chacune des provinces ;
– la levée des obstacles et obstructions sur la circulaire ;
– le respect des délais pour tous les chantiers ;
– l’exercice d’un contrôle strict des travaux ;
– Aux populations, pour plus de mobilisation et de vigilance afin que soient livrées à bonne date des infrastructures de qualité.
La COSC, au titre de sa fonction de veille permanente, se donnera les moyens pour interpeller sans cesse les autorités et les mettre face à leurs responsabilités.
– Non au sabotage programmé des festivités du 11-Décembre !
– Oui à des infrastructures de qualité réalisées à bonne date !
Dédougou, le 3 septembre 2014
P/le Secrétariat exécutif le Secrétaire exécutif
Lamoussa KADINZA