HomeA la une27e CONGRES DE L’UGEB : Les étudiants dénoncent des conditions d’études exécrables

27e CONGRES DE L’UGEB : Les étudiants dénoncent des conditions d’études exécrables


Le 27e congrès ordinaire de l’Union générale des étudiants du Burkina Faso a fermé ses portes le 22 août 2015. Ce congrès qui s’est tenu à Ouagadougou, du 18 au 22 août, a connu la participation de plus de 500 délégués issus des sections UGEB de Bobo-Dioulasso, de Koudougou, de Dédougou, de Ouahigouya et de Ouagadougou. Au terme des travaux, les étudiants ont, sans complaisance, analysé la situation nationale et celle qui prévaut au sein des universités du Burkina. L’instance dirigeante de la structure estudiantine a aussi été renouvelée.

 

A l’issue de son 27e congrès ordinaire tenu du 18 au 22 août dernier, l’Union générale des étudiants du Burkina Faso n’est pas allée par le dos de la cuillère pour décrier la situation que vivent les étudiants au sein des différentes universités du Burkina. « Elèves et enseignants connaissent des conditions d’études et de vie exécrables », telle est la qualification faite par Patrice Zoehinga, président sortant, réélu à la tête de l’UGEB. Pour lui, cette situation est caractérisée par l’insuffisance des prestations sociales et l’inadaptation du système éducatif mis en place à tous les niveaux de l’enseignement. L’UGEB estime que le préscolaire est quasi inexistant pour « les enfants du peuple », car la plupart des crèches et des écoles maternelles appartiennent au privé, les garderies publiques ayant pratiquement disparu. Aussi, ces crèches et écoles maternelles sollicitent-elles des frais de scolarité hors de portée de ceux qui ont des revenus modestes. Par conséquent, elles sont peu accessibles aux pauvres. L’enseignement supérieur, pour sa part, vit la crise depuis 1990 avec l’arrivée du Programme d’ajustement structurel (PAS). Selon l’UGEB, cette crise s’est aggravée ces 5 dernières années avec l’introduction de la réforme Licence-master-doctorat (LMD). « Sur le plan académique, cela crée une impasse avec des années sans tête ni queue, le cafouillage dans les examens, le bâclage de la formation à travers la réduction drastique des volumes horaires », a souligné le président de l’UGEB. Pour les étudiants, cette nouvelle réforme étale une année académique sur deux années civiles. Toute chose qui contribue à réduire la qualité de la formation reçue. La structure estudiantine a également dénoncé « la privatisation des universités » par l’Etat, à travers l’augmentation des frais de formation dans certaines filières et des frais de laboratoire.

L’UGEB a appelé la jeunesse estudiantine et scolaire à se démarquer des illusions électoralistes

En plus, à entendre les responsables de l’UGEB, l’épineuse question des infrastructures reste posée et à résoudre car plusieurs centres universitaires ne disposent toujours pas de sites propres. Ce qui les oblige à emprunter des locaux inadaptés. « La prestation sociale laisse aussi à désirer. La majeure partie des étudiants sont condamnés à cesser les cours au profit du restaurant universitaire car les plats servis représentent à peine 30% des besoins quotidiens », a ajouté Patrice Zoehinga. Et de poursuivre, que moins de 4% des étudiants sont des boursiers avec à peine 5 000 bourses pour environ 80 000 étudiants. A cela s’ajoute le problème de logements. «Courant 2011-2012, moins de 4 000 lits destinés à accueillir 61 000 étudiants du public et des établissements privés conventionnés, soit 1 lit pour 16 étudiants », a-t-il spécifié. Tous ces aspects réunis créent, pour les étudiants, « une situation intenable ». Une situation qu’ils espéraient voir s’améliorer avec l’avènement de l’insurrection populaire qui a mis en déroute le système Compaoré. Mais rien n’y fit car, pour l’UGEB, l’insurrection a été récupérée par le Régiment de sécurité présidentielle (RSP) qui a opéré un coup d’Etat contre révolutionnaire le 1er novembre 2014. « Le RSP a été soutenu dans cette sale besogne par des OSC comme « le Balai citoyen », le CGD, le CAR, le FOCAL, et l’impérialisme français », a déploré Patrice Zoehinga. Et de conclure qu’après dix mois de transition, la situation nationale connaît toujours une évolution préoccupante et présente des dangers pour le peuple avec les élections à venir. C’est pourquoi, dans sa lutte continue pour la défense et l’approfondissement des acquis de l’insurrection, l’UGEB a appelé la jeunesse estudiantine et scolaire à se démarquer des illusions électoralistes et à rester consciente.

Adama SIGUE

Les membres de la nouvelle instance dirigeante de l’UGEB

Président : Zoehinga Patrice

Secrétaire général : Ypô Vincent Bado

Trésorier : Ezéchiel Ouédraogo

Secrétaire général à la presse : Ismaël Traoré

Secrétaire général aux relations extérieures : Ismaël Rachid Millogo

Secrétaire général adjoint aux relations extérieures : Moussa Gnissien

Secrétaire aux activités socio-culturelles et sportives : Bienvenue Meda

1er commissaire aux comptes : Ahmed Rachid Baro

2e commissaire aux comptes : Abdoulaye Sanou


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