HomeA la une6e CONFERENCE AU SOMMET DU TAC : 11 nouveaux accords signés  

6e CONFERENCE AU SOMMET DU TAC : 11 nouveaux accords signés  


 

Débuté le 13 juillet dernier, le 6e sommet du Traité d’amitié et de coopération (TAC) entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire a connu son épilogue hier, 18 juillet 2017, par la signature de 11 Accords bilatéraux par les Premiers ministres burkinabè Paul Kaba Thiéba et ivoirien Amadou Gon Coulibaly et les ministres concernés. La cérémonie s’est déroulée dans la salle de Conférences de Ouaga 2000, en présence des deux chefs d’Etat, Roch Marc Christian Kaboré et Alassane Ouattara, de leurs délégations, des présidents d’institutions et du corps diplomatique accrédité au Burkina Faso. A l’occasion, les deux chefs d’Etat ont réaffirmé  leur volonté de travailler à la mise en œuvre des Accords signés et de renforcer la coopération entre l’axe Ouaga-Abidjan.

La 6e Conférence au sommet du TAC entre le Burkina et la Côte d’Ivoire a accouché de 11 nouveaux Accords bilatéraux portant sur divers domaines dont la défense, la sécurité, l’énergie électrique, les infrastructures ferroviaires, le transport, etc. La signature de ces Accords, celle du rapport du Conseil conjoint de gouvernements, le communiqué conjoint et les déclarations des deux chefs d’Etat, Roch Marc Christian Kaboré et Alassane Ouattara, ont constitué les derniers actes forts de la 6e conférence au sommet du TAC entre le Burkina et la Côte d’ivoire. Pour donner plus d’espoir à leurs peuples respectifs, les deux présidents ont réaffirmé leur volonté de tout mettre en œuvre pour la mise en œuvre réussie des Accords signés afin d’obtenir des résultats concrets sur le terrain. Dans son adresse, le président burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré, a salué l’esprit de fraternité et de solidarité empreint de convivialité qui a marqué les échanges. De son point de vue, ce sommet a été une excellente plateforme pour explorer et défricher de nouveaux domaines de coopération, démontrant ainsi la volonté commune des deux dirigeants d’aller toujours et encore plus loin pour mieux servir les intérêts de leurs populations respectives. Selon le président du Faso, la ferme détermination et l’engagement des deux pays à travailler ensemble et en parfaite symbiose restent, hier comme aujourd’hui, intacts.  « Plus qu’une ambition, c’est l’expression d’une volonté politique clairement affichée et assumée en toute responsabilité », a soutenu Roch Marc Christian Kaboré qui a dit espérer qu’à la 7e Conférence au sommet, ils auront des résultats plus palpables à montrer aux populations des deux pays. Il s’est réjoui de la qualité des relations qui existent entre son pays et la République de Côte d’Ivoire, entre les deux gouvernements et entre eux, chefs d’Etat. Toute chose qui augure du renforcement de la coopération qu’il sied de densifier aussi bien sur le plan commercial que sur le plan des échanges entre le Burkina et la Côte d’Ivoire.  Il a félicité les deux chefs de gouvernement qui, à son avis, ont su donner l’impulsion requise pour la réussite de ce 6e sommet. Il a aussi adressé ses félicitations aux ministres en charge des Affaires étrangères pour la qualité de la coordination et l’organisation des travaux. Les autres ministres et experts ont aussi été félicités ainsi que les partenaires au développement qui, a-t-il dit, se sont engagés à accompagner les deux pays dans la mise en œuvre des projets d’intégration. Intervenant à son tour, le président ivoirien, Alassane Ouattara, a aussi relevé la qualité des travaux et des échanges. Il a qualifié ce sommet d’excellent et a noté avec satisfaction le niveau d’exécution des  décisions et recommandations des précédents TAC. Il s’est réjoui des progrès réalisés dans divers domaines. Pour le président Ouattara, les résultats auxquels ils sont parvenus démontrent la volonté des deux pays et des deux gouvernements d’œuvrer de concert afin de parvenir à une coopération dynamique et mutuellement bénéfique. Selon le président ivoirien, leur détermination commune à renforcer davantage l’axe de coopération Yamoussoukro-Ouagadougou a été réaffirmée à travers les résultats de cette 6e Conférence au sommet du TAC.  Et les deux gouvernements doivent, a-t-il signifié, redoubler d’efforts en vue d’atteindre dans les meilleurs délais, leur objectif qui est d’offrir un cadre de vie amélioré et sécurisé aux populations des deux nations. Il a souligné la nécessité de travailler à renforcer le TAC qui est une idée noble de leurs prédécesseurs, car la Côte d’Ivoire et le Burkina ont beaucoup de choses en commun. Il a réaffirmé l’engagement de son pays à rendre plus concrets les réalisations et les résultats des conférences au sommet. L’arrêt d’un calendrier de mise en œuvre qui a été décidé au cours de ce 6e sommet est, à son sens, important, car à l’occasion du prochain sommet, ils pourront dire aux populations : « nous avions fait telles promesses et voici les résultats que nous avons obtenus ».  Il a salué l’efficacité des deux gouvernements, car beaucoup de choses ont été faites en une seule journée et ce, grâce à la bonne préparation du sommet par les ministres et les experts. Pour lui, si les sommets de l’Union africaine pouvaient être comme le TAC,… Il a promis la même efficacité au prochain sommet qu’organisera son pays, en juillet 2018 à Yamoussoukro. A l’ouverture des travaux, le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a souligné l’importance de ce 6e TAC qui constitue, dira-t-il, une tribune idéale pour approfondir les échanges, tracer les nouveaux sillons d’une coopération ivoiro-burkinabè que les deux pays veulent plus solide, dynamique et concrète.

Bâtir des nations démocratiques, paisibles et prospères

Pour le président burkinabè, la coopération avance et se nourrit de la volonté commune des deux chefs d’Etat de bâtir pour leurs populations respectives des nations démocratiques, paisibles et prospères. Aussi, a-t-il salué la mise en œuvre du TAC qui permet de réaliser des progrès dans plusieurs secteurs clés de développement tels que les infrastructures routières et ferroviaires, énergétiques, la diplomatie, la libre circulation des personnes et des biens, etc. Il n’a pas manqué de saluer le travail accompli par les experts et les ministres des deux pays. Tous ces efforts concourent à renforcer l’efficacité des deux gouvernements dans l’exécution de leurs engagements communs. Selon le président Kaboré, pour atteindre une satisfaction maximale des efforts d’intégration et de coopération, ils ont besoin de paix et de stabilité dans leurs pays respectifs. D’où la nécessité et l’urgence, a-t-il relevé, d’œuvrer à dissiper ce climat d’insécurité qui fait peser de graves menaces sur leurs efforts de développement. Il a, par ailleurs, souligné la nécessité de gagner le combat contre le terrorisme, la criminalité transfrontalière organisée, les trafics illicites de tous genres et toutes les formes d’extrémisme. « Les peuples burkinabè et ivoirien partagent légitimement de fortes attentes vis-à-vis du Traité d’amitié et de coopération, singulièrement des conclusions de la présente session. Il est de notre devoir de les satisfaire pour faire du couple ivoiro-burkinabè le moteur de l’intégration sous-régionale et un exemple de réussite pour nos populations », a-t-il soutenu. Roch Marc Christian Kaboré a félicité la Côte d’Ivoire pour son élection, le 2 juin 2017, comme membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations-unies pour la période 2018-2019 et lui a traduit le soutien de la nation burkinabè. Et le président Alassane Ouattara de le rassurer que son pays accomplira au mieux sa mission, en comptant sur le soutien du Burkina qui a une expérience en la matière. Pour le président ADO, le TAC est un puissant levier de coopération et de développement. Et de souligner que le TAC a atteint sa maturité et doit, de ce fait, permettre le parachèvement des projets et la mise en œuvre de ceux retenus depuis 5 ans. Il a surtout plaidé pour plus d’engagement et de célérité dans la réalisation des différents projets que sont, entre autres, la réalisation de l’autoroute Yamoussoukro-Ouagadougou, la fourniture d’hydrocarbures et d’énergie électrique au Burkina. Il a traduit sa disponibilité à mener à bien les décisions issues de cette 6e Conférence au sommet du TAC. Il n’a pas occulté les défis auxquels son pays et le Burkina doivent faire face. Il s’agit, entre autres, de l’immigration clandestine, du réchauffement climatique. Tout en se réjouissant de l’accueil chaleureux dont sa délégation et lui ont bénéficié et de la bonne organisation du 6e TAC, le président ADO a invité son homologue burkinabè et son peuple à prendre part aux Jeux de la Francophonie que son pays accueille bientôt.

Dabadi ZOUMBARA et Adama SIGUE

ENCADRE 1

Les 11 Accords qui ont fait l’objet de signature entre les deux gouvernements

« – Un protocole d’Accord portant création d’un cadre de concertation des chefs de gouvernement sur les décisions et recommandations du TAC entre le gouvernement du Burkina Faso et celui de la République de Côte d’Ivoire ;

– Un protocole d’Accord sur la coopération des services de sécurité et de renseignement ;

– Protocole d’Accord portant création d’un Fonds de l’amitié et de la coopération ivoiro-burkinabè pour la promotion de la femme et de la jeune fille ;

– Protocole de Jumelage entre le Prytanée militaire de Kadiogo du Burkina Faso et l’Ecole militaire préparatoire technique de Bingerville de la République de Côte d’Ivoire ;

– Protocole de Jumelage entre l’Académie militaire Georges Namoano du Burkina Faso et l’Ecole des forces armées de la République de Côte d’Ivoire ;

– Protocole de Jumelage entre l’Ecole nationale des sous-officiers d’active du Burkina Faso et l’Ecole nationale des sous-officiers d’active de la République de Côte d’Ivoire ;

– Un protocole d’Accord portant création d’un Fonds de l’amitié et de la coopération ivoiro-burkinabè pour l’insertion des jeunes entre le gouvernement du Burkina Faso et celui de la République de Côte d’Ivoire ;

– Protocole d’Accord de coopération technique entre le gouvernement de la République de Côte d’Ivoire et le gouvernement du Burkina Faso relatif aux infrastructures routières ;

– Accord d’assistance administrative mutuelle en matière douanière entre le gouvernement du Burkina Faso et le gouvernement de la République de Côte d’Ivoire ;

– Accord de coopération et d’assistance technique mutuelle dans le domaine de l’énergie électrique entre le gouvernement du Burkina Faso et le gouvernement de la République de Côte d’Ivoire ;

– Accord entre le Burkina Faso, la République de Côte d’Ivoire et la SITARAIL pour la réhabilitation et le prolongement du chemin de fer, Abidjan-Ouagadougou-Kaya-Tambao. »

ENCADRE 2

 

Vu et entendu

 

S’il y a une chose qui a marqué les esprits lors de la 6e Conférence au sommet du TAC, c’est bien le dispositif sécuritaire. D’abord, dès les premières heures de la matinée, tout au long du Boulevard Mouammar Kadhafi, étaient postés, à chaque intersection, des agents des Forces de l’ordre et de sécurité. Cette avenue sur laquelle la circulation est généralement fluide, était encombrée en cette matinée du 18 juillet. Les voitures, disposées en 3 files souvent même 4 (certains véhicules roulaient sur la piste cyclable), étaient alignées sur des kilomètres. Une situation qui  a amené des usagers à « se rentrer dedans » au niveau de certaines intersections, malgré la présence remarquée des agents des forces de l’ordre et de sécurité. Fort heureusement, cet embouteillage matinal n’aura pas été long. En effet, sur l’avenue Pascal Zagré qui mène au lieu de la rencontre, la circulation était plus fluide. De part et d’autre de l’avenue, flottaient des drapeaux ivoiriens et burkinabè accrochés sur les poteaux électriques. Pour accéder à la salle des banquets de Ouaga 2000, lieu où devait se tenir la cérémonie d’ouverture de la 6e Conférence au sommet, il fallait passer par la salle de conférences.  Déjà, à ce niveau, il fallait montrer patte blanche avant de traverser les couloirs de l’édifice pour se rendre à l’entrée Est de la salle des banquets. A cette entrée également, les invités devaient, une fois de plus, passer aux détecteurs de métaux des agents de sécurité. « Situation sécuritaire oblige », n’a pas manqué de lancer un de nos confères.

La nuit blanche du ministre Alpha Barry et son homologue ivoirien, Marcel Amon-Tanoh

A la cérémonie de clôture de la 6e conférence au sommet du TAC, les présidents ivoirien et burkinabè n’ont pas manqué de faire un clin d’œil au comité d’organisation. Ce dernier, à en croire les chefs d’Etat, a fait des pieds et des mains pour préparer la Conférence au sommet. Les dossiers, à les entendre, ont été bien montés et bien ficelés à telle enseigne que leur examen fut facile et rapide. « Si les sommets de l’UA pouvaient être comme le TAC », a plaisanté le président ivoirien. « Nous avons fait tant de choses en une journée. Cela, parce qu’une préparation a été réglée par les chefs de gouvernement et les ministres », a-t-il  dit. Les experts, a rappelé Alassane Ouattara, ont travaillé pendant trois jours. Quant aux ministres en charge des Affaires étrangères, foi de ADO, ils ont travaillé jusqu’à deux heures du matin, la veille, pour préparer le sommet. « Je sais que nos ministres ont travaillé jusqu’à 2 heures du matin alors que certains auraient bien voulu aller faire un tour sur Kwame N’Krumah », a encore lancé ADO, sur un ton de plaisanterie. Qu’à cela ne tienne, les deux présidents ont félicité l’ensemble des acteurs pour le travail qu’ils ont abattu.

COMMUNIQUE  CONJOINT FINAL

1- Dans le cadre du Traité d’Amitié et de Coopération (TAC) entre la République de Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, la sixième Conférence au Sommet des chefs d’Etat s’est tenue le mardi 18 juillet 2017 à Ouagadougou, sous la coprésidence de Leurs Excellences Messieurs Alassane Dramane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire, et Roch Marc Christian Kaboré, Président du Faso.

  1. Son Excellence monsieur Alassane Dramane Ouattara était accompagné de monsieur Amadou Gon Coulibaly, Premier Ministre, chef du gouvernement, et des membres du Gouvernement ivoirien.

Son Excellence monsieur Roch Marc Christian Kaboré était accompagné de monsieur Paul Kaba Thiéba, Premier Ministre, chef du gouvernement, et des membres du Gouvernement burkinabè.

La sixième Conférence a été précédée d’une réunion des experts, tenue du 13 au 15 juillet 2017, et d’un Conseil conjoint de Gouvernements, le 17 juillet 2017.

La liste des deux délégations est jointe en annexe.

  1. Au cours du Sommet, Leurs Excellences messieurs Alassane Ouattara et Roch Marc Christian Kaboré ont échangé sur la situation de leurs pays respectifs et ont examiné les points inscrits à l’ordre du jour. Ils ont fait l’évaluation de la mise en œuvre des décisions et recommandations issues de la cinquième Conférence, tenue à Yamoussoukro le 29 juillet 2016, et se sont félicités des progrès notables enregistrés dans leur mise en œuvre. Les deux chefs d’Etat ont également abordé d’autres questions d’intérêt commun aux plans national, sous-régional, régional et international.

  1. S’agissant des relations politiques, de la diplomatie, de la coopération en matière de défense et de sécurité, la Conférence a noté, avec satisfaction, la qualité exceptionnelle des liens d’amitié et de coopération qui unissent la République de Côte d’Ivoire et le Burkina Faso et s’est réjouie de la signature du Protocole d’Accord portant création d’un cadre de concertation au niveau des Chefs de Gouvernement sur les décisions et recommandations du Traité d’Amitié et de Coopération.

La Conférence s’est également félicitée de l’élection de la République de Côte d’Ivoire au siège de membre non permanent du Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU) pour la période 2018-2019.

A cet effet, Son Excellence Monsieur Alassane Dramane Ouattara a remercié Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian Kaboré pour le soutien du Burkina Faso à la candidature de la République de Côte d’Ivoire.

Son Excellence monsieur Roch Marc Christian Kaboré a rassuré Son Excellence Monsieur Alassane Dramane Ouattara de la disponibilité du Burkina Faso à accompagner la République de Côte d’Ivoire pour le succès de son mandat au sein du Conseil de Sécurité.

La Conférence s’est félicitée du soutien mutuel ayant permis aux deux pays d’être élus membres de l’Union Postale Universelle (UPU) pour la période 2017-2020.

Les deux chefs d’Etat se sont félicités de la qualité de la coopération qui existe entre leurs services de sécurité et de renseignement, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

La Conférence s’est également félicitée du renforcement de la coopération en matière de défense et de sécurité par la signature d’un mémorandum d’entente sur la coopération entre les services de sécurité et de renseignement de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso ainsi que des Accords de jumelage entre les écoles militaires.

La Conférence a condamné les attentats terroristes survenus récemment dans la sous­-région, en Afrique et dans le monde. Elle a exhorté la Communauté internationale à renforcer la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent.

A cet effet, la Conférence a salué la création, le 6 février 2017 à Bamako, de la Force conjointe du G5 Sahel (FCG5S) endossée par l’Union africaine, le 13 avril 2017, et soutenue par la Communauté internationale à travers l’adoption à l’unanimité de la résolution 2359 (2017) du 21 juin 2017 du Conseil de Sécurité des Nations unies.

  1. Concernant le projet de construction de l’autoroute Yamoussoukro-Ouagadougou, la Conférence s’est félicitée du démarrage des travaux de la section Yamoussoukro­Tiébissou, de l’achèvement des études sur la section Tiébissou-Bouaké et des négociations en cours avec des partenaires privés pour le démarrage des travaux. La Conférence s’est également félicitée de l’achèvement des études de faisabilité du tronçon Ouagadougou-Bobo-Dioulasso et des avancées enregistrées dans le processus de sélection du partenaire privé, ainsi que du démarrage des travaux de la section Ouagadougou-Koudougou.

Elle a noté l’avancée des études de faisabilité et la finalisation des études techniques détaillées sur l’ensemble du projet.

La Conférence a exhorté les deux gouvernements à poursuivre conjointement la recherche de financements complémentaires en vue de la réalisation effective de ce projet vital pour la République de Côte d’Ivoire et le Burkina Faso.

  1. Abordant le projet de réhabilitation du chemin de fer Abidjan-Ouagadougou-Kaya et son prolongement jusqu’à Tambao, la Conférence s’est félicitée de l’aboutissement des négociations avec le Groupe Bolloré, pour la réhabilitation du chemin de fer Abidjan­Ouagadougou-Kaya qui va permettre la réalisation du projet d’un montant total de quatre cent millions (400 000 000) d’Euros, soit environ deux cent soixante-deux milliards (262 000 000 000) de F CFA. La première phase de cent trente millions (130 000 000) d’Euros, soit environ quatre-vingt-cinq milliards (85 000 000 000) de F CFA, sera exécutée sur une durée de quatre (04) ans.

La Conférence a exprimé sa satisfaction pour la signature de l’Accord entre le Burkina Faso, la République de Côte d’Ivoire et SITARAIL ainsi que la fixation de la date du démarrage des travaux au 15 septembre 2017.

  1. S’agissant de l’approvisionnement régulier du Burkina Faso en énergie électrique et en hydrocarbures par la Côte d’Ivoire, la Conférence s’est félicitée de la décision du gouvernement ivoirien d’augmenter la fourniture d’électricité de 80 à 90 mégawatts à compter du premier trimestre 2018.

La Conférence a pris bonne note du souhait émis par le gouvernement burkinabè de voir augmenter la fourniture d’électricité à 100 mégawatts

Concernant la création de la société de pipeline sur le tronçon Bouaké-Ferkessédougou et Ferkessédougou-Ouagadougou, avec la participation de la Société Nationale Burkinabè d’Hydrocarbures (SONABHY) au capital de ladite société, la Conférence a reconnu la nécessité de réévaluer ce projet en vue de s’assurer de sa rentabilité globale. La Conférence a recommandé aux structures en charge de la gestion des hydrocarbures au Burkina et en Côte d’Ivoire de poursuivre leurs concertations pour un meilleur approvisionnement du Burkina en produits pétroliers.

  1. Concernant l’élaboration et la mise en œuvre d’un programme de facilitation du commerce, du transit et du transport sur le corridor Abidjan-Ouagadougou, la Conférence s’est félicitée de la réalisation du Poste de Contrôle juxtaposé (PCJ) de la Léraba.

La Conférence s’est engagée à prendre les mesures nécessaires pour lutter contre les pratiques anormales sur les corridors des deux pays en vue de l’augmentation substantielle des échanges commerciaux entre eux.

  1. Abordant la question de la lutte contre la traite transfrontalière des enfants, la Conférence a convenu d’intensifier les efforts des deux pays dans la lutte contre le fléau de la traite transfrontalière des enfants et des mutilations génitales féminines, à travers l’opérationnalisation de programmes conjoints.

  1. S’agissant de la matérialisation de la frontière Burkina-Côte d’Ivoire, la Conférence a instruit les ministres en charge du dossier de procéder dans les meilleurs délais à la création et à l’installation officielle de la Commission mixte paritaire de matérialisation de la frontière commune et à mobiliser les contributions financières nationales en vue du démarrage effectif des travaux.

  1. Concernant la question de l’occupation illégale des réserves et parcs nationaux, des forêts classées et des forêts du domaine rural, et plus particulièrement du Parc national du Mont Péko, la Conférence s’est félicitée de la mise en place du Comité mixte ivoiro-burkinabè de suivi de la situation post-évacuation du Parc national du Mont Péko et s’est engagée à poursuivre les concertations en vue de trouver une solution appropriée.

La Conférence a salué les efforts accomplis dans la prise en charge des ex-occupants et a convenu d’élaborer un plan de contingence pour l’accueil et la réinsertion socioéconomique des ex-occupants candidats au retour volontaire et de mettre en œuvre le projet pilote avec l’appui d’organisations humanitaires.

  1. Abordant les domaines de la promotion de la femme et de la jeunesse, la Conférence a exprimé sa satisfaction pour la création de Fonds d’amitié et de coopération ivoiro-­ burkinabè dédiés à la promotion de la femme et de la jeunesse dont l’opérationnalisation interviendra d’ici le prochain Sommet.

  1. S’agissant du renforcement du cadre juridique de la coopération bilatérale, la Conférence s’est félicitée de la signature de dix (10) nouveaux Accords bilatéraux au cours de cette session, ainsi que l’annexe à la Convention de concession révisée entre la République de Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et SITARAIL.

  1. Abordant les questions sous-régionales, régionales et internationales, les deux chefs d’Etat ont exprimé leurs préoccupations face à la recrudescence des foyers de tensions à travers le continent et ont souligné l’impérieuse nécessité d’œuvrer sans relâche à la préservation et à la consolidation de la paix, de la liberté, de la démocratie et de la sécurité dans leurs pays et en Afrique.

Les deux Chefs d’Etat se sont félicités des conclusions du 51è Sommet de la CEDEAO tenu le 4 juin 2017 à Monrovia, au Libéria. Ils ont réitéré leur attachement aux idéaux de l’intégration africaine et ont convenu de poursuivre l’harmonisation de leurs vues sur cette question au sein des organisations sous-régionales.

Ils se sont également félicités des conclusions du 29e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernements de l’Union africaine, tenu les 3 et 4 juillet 2017 à Addis-Abeba en Ethiopie, dont le thème était: « tirer pleinement profit du dividende démographique en investissant dans la jeunesse », et dont l’accent était mis sur la réforme et l’autofinancement de l’organisation.

15- A l’issue des travaux, la Conférence a adopté le rapport du Conseil conjoint de gouvernements. Les deux chefs d’Etat se sont félicités des résultats obtenus et ont exprimé leur satisfaction quant à l’atmosphère cordiale et fraternelle qui a marqué le déroulement de la Conférence.

16- Au terme de son séjour, Son Excellence monsieur Alassane Dramane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire, a renouvelé à son frère et ami, Son Excellence monsieur Roch Marc Christian Kaboré, Président du Faso, au gouvernement et au Peuple burkinabè, ses sincères remerciements pour l’accueil chaleureux et fraternel, pour l’hospitalité authentiquement africaine et pour les délicates marques d’attention dont lui-même et sa délégation ont bénéficié durant leur séjour.

17- La septième Conférence au Sommet des chefs d’Etat du Traité d’Amitié et de Coopération entre la République de Côte d’Ivoire et le Burkina Faso se tiendra en juillet 2018 à Yamoussoukro.

Fait à Ouagadougou, le 18 juillet 2017

Pour le Burkina Faso

Roch Marc Christian Kaboré

Président du Faso

Pour la Côte d’Ivoire

Alassane Ouattara

Président de la République


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